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Merci de respecter nos convictions

Blog - Anathème - liberté d'expression religion par Anathème

mars 2015

Nos socié­tés vivent aujourd’hui des ten­sions par­ti­cu­liè­re­ment vives autour des ques­tions de convic­tions reli­gieuses. Dans ce cadre, il importe de rap­pe­ler qu’un prin­cipe gou­verne de manière impres­crip­tible nos démo­cra­ties : la liber­té d’opinion et de conscience. Contrai­re­ment aux régimes dic­ta­to­riaux et auto­ri­taires, nos États res­pectent la diver­si­té des opi­nions et s’abstiennent d’interférer dans les ques­tions rele­vant de la liber­té de pensée.

Anathème

Bien enten­du, une inter­ven­tion des auto­ri­tés publiques se jus­ti­fie lorsqu’il s’agit de pro­té­ger cette liber­té contre les agis­se­ments de par­ti­cu­liers et de grou­pe­ments. Ain­si a‑t-il récem­ment été rap­pe­lé avec force par le peuple fran­çais qu’il n’entendait pas accep­ter que des tueurs s’en prennent à des cari­ca­tu­ristes pour les opi­nions qui sont les leurs.
Mais ce prin­cipe trouve à s’appliquer en bien d’autres occa­sions, moins dra­ma­tiques qu’une tue­rie à la rédac­tion d’un organe de presse. Le citoyen lamb­da, sans accès par­ti­cu­lier aux médias, n’exerçant pas de pro­fes­sion publique et tenant pour lui ses opi­nions mérite éga­le­ment la pro­tec­tion éta­tique. Par ailleurs, les atteintes à la liber­té de conscience ne prennent pas néces­sai­re­ment la forme d’attaques à l’arme de guerre. La vigi­lance est donc de mise.

Puisque la paix publique ne peut régner qu’à cette condi­tion du res­pect abso­lu des convic­tions d’autrui et vu la sen­si­bi­li­té du sujet, il importe que cha­cun soit rap­pe­lé à son devoir et appe­lé à la rete­nue. C’est ain­si qu’il faut agir contre le pro­sé­ly­tisme. Évi­dem­ment, cer­tains jugent qu’il relève de la liber­té d’expression, mais, si expres­sion il y a, c’est en vue de convaincre autrui et, par­tant, de déva­lo­ri­ser ses convic­tions en pro­po­sant des croyances jugées plus justes. En soi, le pro­sé­ly­tisme est donc une attaque des convic­tions d’autrui, laquelle ne pour­rait être tolérée.

Encore faut-il, pour pré­ser­ver tota­le­ment notre liber­té de convic­tion, don­ner à la notion de pro­sé­ly­tisme une accep­tion large : tout acte pou­vant être consi­dé­ré, de près ou de loin, comme visant à accroître le cré­dit d’une reli­gion ou d’une pra­tique reli­gieuse doit être prohibé.

C’est ain­si que, récem­ment, des musul­mans de Mon­tar­gis (France), ont entre­pris de dis­tri­buer des roses aux pas­sants sur un mar­ché, afin de lut­ter contre les pré­ju­gés à l’endroit de l’islam. De manière plus qu’évidente, cette action allait à l’encontre de la convic­tion d’une majo­ri­té de la popu­la­tion fran­çaise que l’islam est une reli­gion vio­lente, prô­nant le ter­ro­risme et l’oppression des femmes, le refus de l’intégration et le port de vête­ments inesthétiques.

Jean-Pierre Door, maire UMP de Mon­tar­gis, ne s’y est pas trom­pé et a inter­dit l’action. Voyant sa pro­hi­bi­tion outre­pas­sée, il a infli­gé une amende aux contre­ve­nants1. Il faut saluer ce geste cou­ra­geux en ces temps de com­plai­sance vis-à-vis de la pré­sence de l’islam dans l’espace public. Les fidèles de cette reli­gion doivent être som­més de s’intégrer et d’intégrer les prin­cipes fon­da­men­taux de notre socié­té. Par­mi ceux-ci, ils doivent apprendre à mon­trer du res­pect pour nos convic­tions, dont celle qu’ils sont des tueurs poten­tiels et des oppres­seurs en puis­sance, voire pire encore.

Ce n’est qu’à la condi­tion du res­pect de ces condi­tions strictes que le vivre-ensemble pour­ra être pré­ser­vé. Nous appre­nons d’ailleurs à l’instant qu’un nou­veau dos­sier est à l’instruction, celui d’une femme voi­lée qui, dans le bus, à des fins de pro­sé­ly­tisme, aurait cédé sa place à une dame âgée.

  1. http://www.20minutes.fr/societe/1554863 – 20150304-maire-montargis-inflige-amende-musulmans-distribuaient-fleurs

Anathème


Auteur

Autrefois roi des rats, puis citoyen ordinaire du Bosquet Joyeux, Anathème s'est vite lassé de la campagne. Revenu à la ville, il pose aujourd'hui le regard lucide d'un monarque sans royaume sur un Royaume sans… enfin, sur le monde des hommes. Son expérience du pouvoir l'incite à la sympathie pour les dirigeants et les puissants, lesquels ont bien de la peine à maintenir un semblant d'ordre dans ce monde qui va à vau-l'eau.