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L’Amérique latine navigue sous le radar des Etats-Unis

Blog - e-Mois par François Reman

juillet 2014

Depuis leur indé­pen­dance et plus pré­ci­sé­ment depuis la Doc­trine Mon­roe (1823), les pays d’Amérique latine entre­tiennent une rela­tion étroite avec les Etats-Unis. Celle-ci a été mar­quée par de nom­breux épi­sodes d’ingérence poli­tique. Mal­gré un pas­sif dou­lou­reux, la rela­tion entre les deux régions ne s’est jamais estom­pée. De nom­breux obser­va­teurs pensent d’ailleurs qu’une par­tie de l’agenda politique […]

e-Mois

Depuis leur indé­pen­dance et plus pré­ci­sé­ment depuis la Doc­trine Mon­roe (1823), les pays d’Amérique latine entre­tiennent une rela­tion étroite avec les Etats-Unis. Celle-ci a été mar­quée par de nom­breux épi­sodes d’ingérence poli­tique. Mal­gré un pas­sif dou­lou­reux, la rela­tion entre les deux régions ne s’est jamais estom­pée. De nom­breux obser­va­teurs pensent d’ailleurs qu’une par­tie de l’agenda poli­tique lati­no-amé­ri­cain se décide encore à Washing­ton. D’un point de vue théo­rique, le concept d’hégémonie est en géné­ral uti­li­sé dans les sciences poli­tiques pour défi­nir l’essence de la rela­tion entre les Etats-Unis et l’Amérique latine. Pour les par­ti­sans d’une pos­ture réa­liste, cette rela­tion peut s’interpréter à tra­vers l’aphorisme de l’historien de la Grèce antique Thu­cy­dide : « Les grandes nations font ce qu’elles veulent, tan­dis que les petites nations acceptent ce qu’elles peuvent ». En effet, les inté­rêts de Washing­ton dans la région ont été gui­dés pen­dant tout le XXe siècle par trois exi­gences : les contraintes de sa poli­tique inté­rieure, la néces­si­té de pré­ser­ver la sécu­ri­té des Etats-Unis et la pro­mo­tion de leurs inté­rêts économiques.

Or, la fin de la Guerre Froide a fait pas­ser la struc­ture du sys­tème inter­na­tio­nal d’une archi­tec­ture tout d’abord uni­po­laire avec hégé­mo­nie éta­su­nienne vers un sys­tème mul­ti­po­laire, avec dis­tri­bu­tion du pou­voir entre dif­fé­rentes aires géo­gra­phiques. Par ailleurs, les consé­quences de la dis­pa­ri­tion de l’Union Sovié­tique se sont fait res­sen­tir aus­si bien en Europe avec les chan­ge­ments de régime dans les pays de l’est, qu’en Amé­rique latine où des pays comme Cuba et le Nica­ra­gua ont per­du un allié poli­tique de taille. Dès le début des années 2000, deux muta­tions majeures sont inter­ve­nues au sein du sys­tème inter­na­tio­nal. La pre­mière, struc­tu­relle, est liée à l’émergence de la Chine comme puis­sance incon­tour­nable sur l’échiquier mon­dial. La seconde, conjonc­tu­relle, est liée à la déci­sion de Georges W. Bush d’attaquer l’Irak ce qui géné­ra une vague de pro­tes­ta­tions au niveau inter­na­tio­nal et engen­dra une réponse coor­don­née de nom­breux pays pour contrer la pré­do­mi­nance des Etats-Unis sur la scène inter­na­tio­nale. Avec le déclen­che­ment de la guerre en Irak en 2003, l’image des Etats-Unis va se dété­rio­rer d’autant plus qu’ils mani­festent une indis­po­si­tion à s’inscrire dans une logique de coopé­ra­tion inter­na­tio­nale dans des domaines comme le contrôle des armes, le chan­ge­ment cli­ma­tique ou la recon­nais­sance de la nou­velle Cour pénale internationale.

L’héritage de George W. Bush

Le début du man­dat de George W.Bush fut carac­té­ri­sé par une volon­té de ren­for­cer les liens avec l’Amérique latine. Le pré­sident amé­ri­cain par­la à ce titre d’un enga­ge­ment fon­da­men­tal envers ses voi­sins du sud. Lors de son inter­ven­tion au Som­met des Amé­riques en 2001, il évo­qua une nou­velle aire de rela­tion, une ami­tié durable et un dia­logue construc­tif. Il se mon­tra éga­le­ment favo­rable à la signa­ture d’accords de libre-échange et à la conso­li­da­tion des ins­ti­tu­tions démo­cra­tiques dans la région. Mais le pro­jet phare de George W. Bush pour la région ne fut rien de moins que la créa­tion de la ZLEA 1 , une grande zone de libre-échange allant de l’Alaska à la Terre de Feu. Cette orien­ta­tion n’a fait que réaf­fir­mer une dyna­mique inter-régio­nale qui a com­men­cé à la fin de la guerre froide au sein de laquelle les ques­tions de géo­po­li­tique et de sécu­ri­té natio­nale on fait place à un agen­da plus com­mer­cial. Mais les atten­tats du 11 sep­tembre vont modi­fier la direc­tion de la poli­tique étran­gère de Etats-Unis et vont géné­rer de grandes trans­for­ma­tions au sein des rela­tions inter­amé­ri­caines. Cela va se tra­duire par un espace beau­coup plus réduit pour l’Amérique latine dans l’agenda des Etats-Unis. Si la plu­part des pays lati­no-amé­ri­cains ont sou­te­nu l’intervention en Afgha­nis­tan, il n’en sera pas de même avec celle en Irak. Le Chi­li et le Mexique, membres du Conseil de sécu­ri­té à l’époque n’appuieront pas l’entrée en guerre des Etats-Unis. Cette oppo­si­tion lais­se­ra des traces d’autant plus que de nou­veaux chefs d’État de gauche arrivent au pou­voir en Amé­rique latine. Ces nou­veaux pré­si­dents mani­fes­tèrent rapi­de­ment leur rejet des orien­ta­tions éco­no­miques déci­dées dans les années 80 et 90 et pour cer­tains ado­ptèrent un dis­cours au ton sou­vent anti-impé­ria­liste. Le grand fait d’armes de ces nou­veaux pou­voirs de gauche fut le rejet caté­go­rique de la ZLEA lors du som­met des Amé­rique à Bue­nos Aires en 2005. Ce rejet mar­que­ra un tour­nant dans les rela­tions inter­amé­ri­caines ; celles-ci s’articuleront par la suite davan­tage autour de ques­tions de sécu­ri­té, de migra­tion et de lutte contre le ter­ro­risme. Cela se tra­dui­ra par une aug­men­ta­tion de l’aide mili­taire aux pays consi­dé­rés comme alliés tel que la Colom­bie. Par ailleurs l’appui tacite de Washing­ton à la ten­ta­tive de coup d’État contre Hugo Cha­vez en 2002 et la dési­gna­tion de Otto Reich et Roger Norie­ga, deux vété­rans de la guerre froide proches des milieux anti­cas­tristes- en charges des affaires lati­no-amé­ri­caines pour la Mai­son-Blanche ont ren­for­cé la convic­tion des pays lati­no-amé­ri­cains qu’il était temps de prendre de l’autonomie et de ren­for­cer le pro­ces­sus d’intégration régionale.

Un commencement prometteur pour Obama

Quand Barack Oba­ma prend ses fonc­tions à la Mai­son-Blanche en 2008, les rela­tions inter­amé­ri­caines sont donc par­tiel­le­ment enta­mées. La confiance est en par­tie rom­pue d’autant plus que le dés­in­té­rêt de Washing­ton pour la région a favo­ri­sé l’émergence de deux puis­sances régio­nales, le Bré­sil et le Vene­zue­la, tous deux convain­cus qu’ils avaient une place à prendre au sein de l’échiquier régio­nal. De plus, len­te­ment mais sûre­ment, le pro­ces­sus d’intégration régio­nal prend forme à tra­vers la mise en place de dif­fé­rentes struc­tures poli­tiques comme l’UNASUR et la CELAC 2 . Enfin, la région a été pro­fon­dé­ment mar­quée par l’avènement de la Chine comme puis­sance émer­gente, mais incon­tour­nable sur la scène inter­na­tio­nale. Selon la Com­mis­sion éco­no­mique pour l’Amérique latine, la Chine est deve­nue en une décen­nie un par­te­naire com­mer­cial cen­tral pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Entre 2006 et 2011, le taux de crois­sance des expor­ta­tions régio­nales vers la Chine a tri­plé tan­dis que celui des impor­ta­tions dou­blait. Ain­si, en 2011, la Chine a été la des­ti­na­tion de 9% des expor­ta­tions totales de la région et l’origine de 14% de ses impor­ta­tions. En 2011, la Chine fut la prin­ci­pale des­ti­na­tion des expor­ta­tions du Bré­sil, du Chi­li et du Pérou. La péné­tra­tion éco­no­mique de la Chine en Amé­rique latine ne s’est pour­tant pas accom­pa­gnée auto­ma­ti­que­ment d’ambitions idéo­lo­giques ou géo­po­li­tiques. Néan­moins, pour cer­tains pays lati­no-amé­ri­cains, la Chine se révèle être une oppor­tu­ni­té pour affir­mer une cer­taine auto­no­mie envers les Etats-Unis. Comme le men­tionne la poli­to­logue chi­lienne Isa­bel Rodri­guez, « la crois­sance sou­te­nue de l’économie chi­noise, la poten­tia­li­té de son mar­ché interne, son empreinte sur le mar­ché des matières pre­mières accom­pa­gnée d’objectifs en matière de poli­tique exté­rieure – recherche d’une meilleure par­ti­ci­pa­tion aux enjeux glo­baux, adhé­sion aux prin­cipes d’autonomie et indé­pen­dance, oppo­si­tion aux stra­té­gies et pra­tiques poli­tiques hégé­mo­niques – posi­tionne la Chine comme un acteur qui défie l’influence et le lea­der­ship des États-Unis en Amé­rique latine et ailleurs 3 ». Pour le moment, Washing­ton ne semble pas être inti­mi­dé par cette nou­velle coopé­ra­tion Sud-Sud et n’exclut même pas le fait que la Chine puisse jouer un rôle posi­tif en Amé­rique latine. Comme l’explique le poli­to­logue argen­tin Ser­gio Cesa­rin : « Les diri­geants chi­nois recon­naissent que leur rôle de la Chine ne doit pas alté­rer les équi­libres de pou­voir en sa faveur. Au contraire, l’insertion de la Chine en Amé­rique latine peut être un fac­teur de sta­bi­li­sa­tion poli­tique, car elle contri­bue à géné­rer de la richesse, à modé­rer les ten­sions sociales et à réduire le niveau des conflits. 4 »

Changement de ton

La poli­tique étran­gère de Barack Oba­ma est dif­fi­ci­le­ment caté­go­ri­sable à l’inverse de celle de Georges W. Bush. Le pré­sident amé­ri­cain aime uti­li­ser de la nuance quand il traite de sujets inter­na­tio­naux ; une pos­ture fort dif­fé­rente du style mes­sia­nique de son pré­dé­ces­seur. Dans son dis­cours lors de la récep­tion du prix Nobel de la paix, Oba­ma s’est plu à reje­ter l’opposition entre l’approche réa­liste et idéa­liste dans les rela­tions inter­na­tio­nales. « Aux États-Unis, il y a long­temps eu une ten­sion entre ceux qui se décrivent comme réa­listes ou comme idéa­listes – une ten­sion révé­la­trice d’une alter­na­tive dou­lou­reuse entre la pour­suite d’intérêts étroits ou d’une cam­pagne sans fin pour impo­ser nos valeurs au reste du monde. Je rejette cette alter­na­tive 5 . » Le poli­to­logue amé­ri­cain Peter H. Smith classe néan­moins Oba­ma dans la caté­go­rie des réa­listes. Mais un réa­lisme pro­gres­siste à l’inverse de celui conser­va­teur de Georges Bush. Pour le poli­to­logue fran­çais Zai­ki Lai­di, « Oba­ma a vou­lu mon­trer au monde que son arri­vée au pou­voir ne pré­fi­gu­rait nul­le­ment l’adhésion des Etats-Unis à une vision iré­nique du sys­tème inter­na­tio­nal. Il défend l’idée que la poli­tique étran­gère ne sau­rait consis­ter en une série de batailles extra­va­gantes, brèves et mani­chéennes fon­dées sur des peurs exa­gé­rées, des pro­messes gran­di­lo­quentes et des édi­fices doc­tri­naux fra­giles, mais sur l’exercice d’une res­pon­sa­bi­li­té fon­dée sur un pou­voir et un savoir limi­tés dans des situa­tions d’incertitudes radi­cales » 6 . Oba­ma va donc ten­ter de ren­ver­ser l’image néga­tive ren­voyée par les Etats-Unis et ins­crire sa poli­tique exté­rieure dans une logique de coopé­ra­tion tout en main­te­nant le lea­der­ship des Etats-Unis dans toute une série de domaines. Il se rend vite compte qu’il est néces­saire de rendre les Etats-Unis attractifs.

La nou­velle doc­trine de poli­tique étran­gère va donc se for­mu­ler autour du concept de smart power. Comme le signale le poli­to­logue Sebas­tian San­tan­der, « ce pou­voir de l’intelligence fut défi­ni comme le résul­tat du mariage pro­duc­tif entre le hard et le soft power amé­ri­cain. Alors que le pre­mier type de pou­voir est incar­né par celui de la coer­ci­tion phy­sique du Penta­gone, le deuxième ren­voie au pou­voir d’attraction que peut exer­cer la culture amé­ri­caine au tra­vers de la ciné­ma­to­gra­phie hol­ly­woo­dienne, des centres uni­ver­si­taires d’excellence (Ivy League), des inno­va­tions tech­no­lo­giques ou l’alimentation du fast-food. Le concept de smart power exprime la volon­té des États-Unis d’amener le reste du monde à par­ta­ger leur point de vue, en recou­rant d’abord à la carotte et de manière secon­daire au bâton. 7 » Barack Oba­ma évoque pour la pre­mière fois l’Amérique latine devant le lob­by anti­cas­triste en mai 2008 lors de sa cam­pagne élec­to­rale. Il y pré­sente les grandes lignes de ce qui sera sa poli­tique étran­gère. Il y évoque le concept de nou­velle alliance (new part­ner­ship) et appelle à ini­tier une nou­velle ère dans la rela­tion entre les Etats-Unis et l’Amérique latine. « Nous ne pou­vons pas trai­ter l’Amérique latine et les Caraïbes comme un par­te­naire mineur. Une alliance des Amé­riques sera un suc­cès seule­ment si elle se base sur un res­pect mutuel. » La détente des rela­tions amé­ri­ca­no-cubaine, la lutte contre le nar­co­tra­fic, la dimi­nu­tion de l’insécurité, le ren­for­ce­ment des échanges com­mer­ciaux et d’un par­te­na­riat éner­gé­tique sont les grandes lignes de pro­jec­tions de sa poli­tique étran­gère. Dans les faits, cette nou­velle vision se tra­duit par une volon­té de rené­go­cier le TLCAN, la pos­si­bi­li­té de nom­mer un envoyé spé­cial pour la région, la venue de Luiz Inacio Lula comme pre­mier invi­té étran­ger à la rési­dence secon­daire de Camps David. Mais le signal de chan­ge­ment le plus clair est adres­sé à Cuba. Oba­ma annonce une réduc­tion des res­tric­tions en matière de voyage et de trans­ferts finan­ciers pour les amé­ri­ca­no-cubains et une amé­lio­ra­tion des com­mu­ni­ca­tions télé­pho­niques avec l’île. Le spé­cia­liste des ques­tions inter­amé­ri­caines, Abra­ham Lowen­thal évoque quatre rai­sons qui peuvent expli­quer cette nou­velle stra­té­gie 8 . La pre­mière est liée à la pré­sence de plus en plus mas­sive de « lati­nos » aux Etats-Unis. Une pré­sence qui ne doit pas être sim­ple­ment ana­ly­sée en terme de flux migra­toires mais qui recouvre des aspects aus­si divers que l’éducation bilingue, l’envoi d’argent, les per­mis de conduire, le tra­fic de drogue, d’armes ou de per­sonnes. La seconde rai­son est liée à la posi­tion com­mer­ciale stra­té­gique de l’Amérique latine comme pays impor­ta­teur de pro­duits amé­ri­cains. La troi­sième rai­son pro­vient de l’acceptation par Oba­ma de s’inscrire dans une logique de coopé­ra­tion avec l’Amérique latine pour régler des pro­blèmes aus­si cru­ciaux que la sécu­ri­té éner­gé­tique, les impacts de la pol­lu­tion, la délin­quance et le nar­co­tra­fic. La der­nière rai­son pro­vient de la pro­mo­tion d’un dis­cours com­mun aux deux régions en faveur des droits de l’homme pour tour­ner la page des années sombres. Ce début de man­dat pro­met­teur va néan­moins faire place à une forme de désen­chan­te­ment de la part des Etats lati­no-amé­ri­cains. Pour cela il est inté­res­sant de se pen­cher sur les dis­cours offi­ciels pro­non­cés par Oba­ma à dif­fé­rents moments de son pre­mier man­dat. Chaque fois, le pré­sident amé­ri­cain orga­ni­se­ra sa com­mu­ni­ca­tion autour d’un concept plu­tôt séduisant.

C’est ain­si qu’au Som­met des Amé­riques à Tri­ni­dad et Toba­go en 2009, il évo­que­ra une nou­velle coopé­ra­tion ; lors de son « dis­cours pour les Amé­riques » pro­non­cé à San­tia­go en 2011, il par­le­ra d’une nou­velle alliance ; enfin lors du 6ème som­met des Amé­riques à Car­ta­ge­na, il mani­fes­te­ra son sou­hait de connec­ter les Amé­riques. Résu­mé autour du concept de « nou­velle asso­cia­tion », la poli­tique exté­rieure du nou­veau pré­sident pré­ten­dait res­tau­rer une rela­tion complexe.

Il s’agissait en réa­li­té de « détendre les esprits » pour affron­ter des défis com­muns à chaque région. Les dis­cours envers la région ne man­quèrent pas d’ambition et sédui­sirent les chefs d’Etat lati­no-amé­ri­cains. Tous espé­raient que des rela­tions saines allaient pou­voir se nouer. Néan­moins, la tra­duc­tion de ces belles paroles en actes concrets s’est avé­rée labo­rieuse. Il appa­raît au final que l’Amérique latine a conti­nué à ne pas être consi­dé­rée comme une région prio­ri­taire pour la Mai­son-Blanche. Pour­tant des pro­blèmes tels que le tra­fic de drogue et d’armes, la vio­lence, et la pau­vre­té auraient méri­té une atten­tion par­ti­cu­lière de la part de Washington.

Ces ques­tions pèsent en effet lour­de­ment sur l’agenda démo­cra­tique du conti­nent et néces­sitent une réponse urgente et coor­don­née de l’ensemble du conti­nent. L’Amérique latine n’a donc jamais été au centre des pré­oc­cu­pa­tions de l’Administration Oba­ma. Il serait néan­moins injuste de dire qu’aucune poli­tique étran­gère n’a été for­mu­lée. Celle-ci a sim­ple­ment man­qué d’ambition. En navi­guant sous le radar de Washing­ton, l’Amérique latine confirme qu’elle seule, doit être res­pon­sable de son ave­nir politique.

  1. Zone de libre-échange des Amé­riques ; en anglais : FTAA ; en espa­gnol et por­tu­gais : ALCA 
  2. Fran­çois Reman, créa­tion de la CELAC. Et si l’Amérique latine s’unissait enfin, La Revue nou­velle, avril 2012
  3. Rodrí­guez, Isa­bel (2012) : Conver­gen­cia de Inter­eses Polí­ti­cos y Estra­té­gi­cos entre Chi­na y Amé­ri­ca Lati­na : per­io­do 2000 – 2010.Escenarios Actuales, CESIM, N° 2, Sep­tembre, 2012.
  4. Cesa­rin, Ser­gio (mai-juin, 2006), “La rela­ción sino-lati­noa­me­ri­ca­na, entre la prac­ti­ca polí­ti­ca la inves­ti­ga­ción aca­dé­mi­ca, “ Nue­va Socie­dad, n°203, Bue­nos Aires, p.54.
  5. Remarks by the Pre­sident at the Accep­tance of the Nobel Peace Prize, Oslo, City Hall, 10 de décem­ber 2009.
  6. Lai­di Zaki (2010), Le monde selon Oba­ma, Paris, P.79.
  7. San­tan­der Sebas­tian (jan­vier 2013), “la poli­tique étran­gère d’Obama : la rup­ture dans la conti­nui­té,” la Revue Nou­velle, Bruxelles, pp.78 – 85.
  8. Lowen­thal, Abra­ham (juillet-août 2009), “Oba­ma y Amé­ri­ca lati­na : ¿se podrá sos­te­ner el aus­pi­cio comien­zo ? ”, Nue­va Socie­dad, n°22,Buenos Aires. Ce texte est une ver­sion longue et retra­vaillée d’un article publié dans la revue Démo­cra­tie en février 2014 Print Friendly

François Reman


Auteur

François Reman est licencié en journalisme et diplômé en relations internationales. Il entame sa carrière professionnelle en 2003 en tant que chargé de communication à la FUCID, l’ONG de coopération au développement de l’Université de Namur. Il y assumera rapidement le rôle de responsable des activités d’éducation au développement. En 2010, il s’envole pour le Chili où il travaillera comme journaliste correspondant pour La Libre Belgique et le Courrier. De retour en Belgique en 2013, il est engagé au MOC comme attaché de presse et journaliste pour la revue Démocratie. En 2014, il devient attaché de presse de la CSC. En dehors de ses articles pour la presse syndicale, la plupart de ses publications abordent la situation politique en Amérique latine.