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Dictateurs à la manque !
Notre société et notre démocratie sont à bout de souffle. Il est depuis longtemps clair que seule une restauration de l’ordre et de la discipline peuvent sauver notre bel Occident judéo-chrétien des invasions barbares, féministes et transgenres. Et de l’écriture inclusive. Et du déclin de l’usage des chiffres romains. Nous en sommes convaincus depuis longtemps : il […]
Notre société et notre démocratie sont à bout de souffle. Il est depuis longtemps clair que seule une restauration de l’ordre et de la discipline peuvent sauver notre bel Occident judéo-chrétien des invasions barbares, féministes et transgenres. Et de l’écriture inclusive. Et du déclin de l’usage des chiffres romains.
Nous en sommes convaincus depuis longtemps : il y va de notre survie, l’ennemi est à nos portes, l’heure n’est pas aux atermoiements parlementaires, il n’est plus temps de s’encombrer du réel, etc. Bref, le temps est venu du règne de la main de fer du marché dans le gantelet de cotte de maille des fonctions régaliennes de l’État.
Nous le répétons depuis des années, nous le préparons de longue date, nous progressons patiemment dans les sondages, nous banalisons nos thèses, si bien qu’hier encore, tout nous semblait prêt pour des lendemains qui chantent en rythme, en culotte courte et en faisant tournoyer des drapeaux, comme à la Vlaams Nationaal Zangfeest.
Mais l’édition de 2021 de ce festival des amoureux de pas cadencé — plus haut, le pied ! — est reportée à fin juin… en plein air… si les circonstances le permettent… Du reste, la N‑VA n’est plus au gouvernement fédéral, l’extrême droite francophone continue de chercher le sens dans lequel enfiler sa chemise brune, les policiers continuent de tabasser, mais s’en prennent à tout le monde, et l’État se muscle, mais sans nous.
Quel déchirement que de voir le projet d’une vie nous échapper ! Au nom de quoi a‑t-on pu établir un couvre-feu, régler la tenue des gens en rue, soumettre les commerces à des autorisations d’ouverture, fermer des écoles, confiner la population civile et même obliger les différents niveaux de pouvoir en Belgique à coopérer (un peu) ? Au nom de la santé du Bel20, de la prospérité des classes supérieures, des privilèges des populations autochtones, des valeurs de la famille traditionnelle, de la fluidité des échanges commerciaux, de la lutte contre le Grand Remplacement et du respect dû à l’uniforme ?
Pas du tout !
Ces mesures dont nous rêvions ont été mises en place au nom de la nécessaire protection des plus faibles, de l’importance de gérer collectivement la menace, de préserver la santé de la population et d’éviter l’engorgement du système de santé.
Avons-nous au moins la consolation d’être confrontés à un travail bien fait ? Même pas ! Pas d’exécutions sommaires, pas de milices patrouillant dans les rues, pas de chars aux portes des villes, pas d’occupation militaire de la télévision et de la radio, pas de remplacement des manuels scolaires, pas de disparition de journalistes ! Comme s’il ne suffisait pas de subir une dictature attentant gravement à nos libertés, il faut que celle que nous subissons soit médiocre. Comment, dans ces conditions, être les résistants auxquels les pouvoirs autoritaires qui ne manqueront de triompher au terme d’un combat épique érigeront des monuments commémoratifs ? Comment entrer dans l’histoire en se faisant infliger une amende pour non-port du masque en rue ? Comment voir sa mémoire révérée à jamais pour avoir participé à une fête au Bois de la Cambre et bravé les autopompes ?
Il faut ajouter à cela que nous sommes censurés en permanence. Mais au lieu de voir nos ouvrages brûlés sur les places du pays et d’être envoyé en colonie pénitentiaire, nous nous faisons contredire et ridiculiser sur les réseaux sociaux par des féministes citant des études scientifiques. De même, nous subissons de plein fouet la cancel culture, mais, au lieu de devoir nous réunir en secret, de craindre le goulag et de nous écrire en messages codés, nous devons nous contenter de franchir une haie de représentants des minorités protestant contre notre venue lorsque nous allons pérorer dans une librairie ou divaguer sur une chaine de télévision à une heure de grande audience.
Bref, notre beau projet, non seulement a été utilisé contre nous, mais, en plus, l’a été de manière ridicule. Le mépris à notre égard de la dictature en place est tel que ceux qui en tirent les ficelles ne se donnent même pas la peine de nous opprimer dans les règles de l’art. Il y a là de quoi discréditer toute idée de pouvoir fort, ce qui est sans doute le plus douloureux.
Mais nous saurons nous venger terriblement de ce cuisant affront et nous bâtirons le plus puissant et le plus intolérant des régimes autoritaires, pour montrer à tous que nous sommes les seuls héritiers légitimes de nos traditions séculaires. Aux armes !