Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.
Déjà-vu
Il y croit ! Preuve que rien n’est impossible en cet été 2014 : les Diables Rouges ont réussi à se hisser en quart de finale d’une Coupe du monde. Autre preuve que (ensemble) tout devient possible : une coalition gouvernementale arithmétiquement improbable s’est formée, au niveau fédéral. Une coalition à droite toute, formée en moins de 541 jours. Du coup, il […]

Il y croit ! Preuve que rien n’est impossible en cet été 2014 : les Diables Rouges ont réussi à se hisser en quart de finale d’une Coupe du monde. Autre preuve que (ensemble) tout devient possible : une coalition gouvernementale arithmétiquement improbable s’est formée, au niveau fédéral. Une coalition à droite toute, formée en moins de 541 jours.
Du coup, il croit ! En campagne, on lui a promis (la force) du changement. Lors de la formation du gouvernement, on lui a annoncé le changement. Depuis, on lui dit que le changement est en marche. Quel changement ? Pour quoi ? Vers quoi ? Peu importe ! Avec la droite au pouvoir et la gauche dans l’opposition, fini les tabous, fini les conservatismes et fini l’immobilisme. Bref, le changement, c’est maintenant !
Alors, il y croit ! Il lit l’accord de gouvernement, écoute les interviews, découvre les premières mesures. Il reste sans voix face au caractère innovant d’un saut d’index qui a été monnaie courante dans les années 1980. Il est soufflé par la force démiurgique de cette coalition qui, comme il y a dix ans, opte pour un allongement de la durée des carrières. Mesure arpentant un chemin à ce point original qu’elle rejoint les orientations prises par de nombreux gouvernements européens ces vingt dernières années… et dont le succès et l’effectivité sautent chaque jour un peu plus aux yeux. Il est bluffé par la créativité d’une nouvelle coalition fédérale qui, à la recherche de milliards pour équilibrer les finances publiques (objectif inédit, s’il en est!), continue de préserver le capital de toute mesure fiscale d’ambition. Même secrètement, il n’avait pas osé rêver d’une rupture si nette que celle illustrée par la prolongation de la durée d’exploitation de vieilles centrales nucléaires bancales. Rien d’aussi novateur n’a jusqu’ici été imaginé pour parer à toute menace de black out et préparer la Belgique aux défis énergétiques de demain. Des nouveautés, des ruptures (pas tranquilles), il en découvre à la pelle : obliger les chômeurs de rendre des services à la communauté (testée il y a des années, rapidement abandonnée par certains voisins européens), économiser dans la fonction publique (aux menus gouvernementaux aussi régulièrement que les dindes à Noël) ou encore appliquer la « tolérance zéro » (concept sécuritaire nouveau… depuis les années 1980).
Il y a cru ! Cru à ce changement possible sans ces conservateurs de tout poil exigeant une meilleure répartition du travail et des richesses. Cru à ce bouleversement copernicien, dès lors que la coalition fédérale ne buterait plus sur les forces immobilistes réclamant l’innovation politique à même de surmonter des défis climatiques inédits dans l’histoire de l’humanité. Cru à cette rupture maintes fois promises et toujours entravée par les tabous empêchant la définanciarisation de nos économies.
Aujourd’hui, il voit ! Et il a comme une impression de déjà-vu…