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Dangereuses victimes
Précisons-le d’emblée : je ne considère pas les terroristes comme des personnes recommandables. Bien entendu, il est impardonnable de tuer aveuglément, de mutiler, d’endoctriner, de terroriser. Bien entendu. Cependant, il faut leur reconnaître au moins une qualité – au-delà de leur dévouement à leur cause – celle de nous aider à colmater les failles de nos systèmes de sécurité. Grâce à eux, nous prenons conscience des dangers liés à la multiplicité des accès aux gares, du manque de policiers, de l’intérêt considérable de faire patrouiller les militaires en rue et de la nécessité absolue de laisser la bride sur le cou aux services de sécurité. Le procédé est peut-être radical, mais il faut se réjouir que nous soit donnée l’occasion d’améliorer notre société. Sans eux, ce n’aurait sans doute pas été possible pour une société qui a fait de l’atermoiement un art de vivre.
On ne peut malheureusement pas en dire autant des victimes. Alors que la population entière est émue par leur sort tragique, alors qu’elles pourraient constituer un maillon essentiel de la fabrique du consentement à une société sécuritaire, alors qu’elles pourraient reprendre en chœur les déclarations de Jan Jambon, les voilà qui prennent le contrepied.
Refusant l’amalgame, se mettant en scène en Juifs amis des musulmans, appelant à la modération, se disant attachées aux libertés publiques et à la démocratie, elles menacent l’union sacrée contre le terrorisme. Elles refusent de parler de monstres, du problème de l’islam, de l’échec de l’intégration, de la guerre des civilisations, de la décadence de l’État, de la nécessité d’un ordre nouveau, du désir du peuple de s’abriter à l’ombre d’un homme fort ! Elles sont autant d’obstacles à une réaction ferme et efficace à la menace terroriste.
Heureusement, nombreux sont nos concitoyens qui ne se laissent pas piéger et qui comprennent bien que le problème, c’est le voile islamique, que l’État est leur ami (sévère, mais juste) et que leur argent sera mieux utilisé dans le budget de la police que dans celui de la sécurité sociale. Heureusement, la population garde son sang-froid et admet l’importance d’acheter des avions de guerre, de réformer le droit pénal et de déradicaliser tout qui se laisse pousser la barbe.
Il n’en demeure pas moins que la vision de nos leaders est menacée, non seulement par les bobos bien-pensants, mais encore par ces personnes ordinaires qui eurent le malheur d’être trop proches d’une valise particulière ou de monter dans une certaine rame de métro.
Il est temps de mettre fin à cette situation et de soumettre l’expression des victimes à un strict contrôle. Bien entendu, leurs appels à la modération ont moins d’écho que les danses musulmanes de Jan Jambon, mais il faut prendre la menace au sérieux et nous prémunir contre les ennemis intérieurs qui entendent abuser des libertés démocratiques.
Quand la démocratie est en danger, il est de notre devoir de faire montre de la plus grande fermeté.