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BC / KB (Bloc catholique — bicommunautaire)
Bloc catholique / Katholiek Blok (1936 – 1945)
Dans les années qui suivent la crise financière internationale de 1929, l’UCB (Union catholique belge) subit des revers électoraux au profit de formations politiques remettant en cause les acquis démocratiques, sociaux et linguistiques âprement négociés au lendemain de la Première Guerre mondiale.
Créé en 1936 suite à la scission linguistique de l’UCB (Union catholique belge), le Bloc catholique (BC) n’est plus un parti politique stricto sensu mais plutôt un groupe parlementaire formé de deux partis catholiques distincts répondant à deux menaces politiques exprimées en parallèle lors des élections législatives du 24 mai 1936 : côté néerlandophone, le succès électoral d’une extrême-droite nationaliste flamande anti-belge et, côté francophone, la percée électorale d’une extrême-droite nationaliste belgiciste et catholique.
Côté néerlandophone, la réponse est la création du KVV (Katholieke Vlaamse Volkspartij). Les fédéralistes catholiques flamingants sont frustrés par la lenteur des réformes législatives en matière linguistique et l’obstruction de leurs coreligionnaires francophones. À cette frustration s’ajoute la concurrence électorale de la VNV (Vlaams Nationaal Verbond ou Union nationale flamande), un parti nationaliste flamand qui passera progressivement de la droite radicale au rejet de la démocratie parlementaire et à l’adhésion au fascisme.
Côté francophone, la réponse est la création du PCS (Parti catholique social). Davantage conservateurs que leurs coreligionnaires néerlandophones, beaucoup de catholiques francophones de l’ancienne UCB se distinguent également par leur unitarisme belgiciste (ou belgicaniste). C’est sur ce terreau qu’apparaît le mouvement ultranationaliste belgicaniste, catholique et antiparlementaire REX.
Électoralement, la création parallèle du KVV et du PCS sera plutôt une réussite pour le Bloc catholique : lors des élections législatives du 2 avril 1939, REX s’effondre en Wallonie et à Bruxelles, tandis que, en nombre de voix, la VNV stagne voire recule dans les circonscriptions électorales néerlandophones.
En 1945, après avoir fait partie du gouvernement belge exilé à Londres, le KVV et le PCS se réunifient et fondent le PSC/CVP (Parti social-chrétien / Christelijke Volkspartij): un parti à nouveau unitaire mais organisé en deux ailes linguistiques.
Enfin, on notera que, tant en néerlandais qu’en français, chaque aile du PSC/CVP abandonne le qualificatif catholique et opte pour celui de chrétien.