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Bal Tragique à Damas

Blog - e-Mois par Pierre Vanrie

octobre 2013

Mi-sep­­tembre 2013, l’eurodéputée Véro­nique De Key­ser reve­nait d’une mis­sion per­son­nelle contro­ver­sée en Syrie et au Liban. Il est évi­dem­ment louable de ne ména­ger aucun effort pour for­cer la conclu­sion d’un accord poli­tique exhaus­tif et témoi­gner de la ter­rible catas­trophe huma­ni­taire en cours. Mais là où il est dif­fi­cile de cacher un cer­tain embar­ras (au risque […]

Mi-sep­tembre 2013, l’eurodéputée Véro­nique De Key­ser reve­nait d’une mis­sion per­son­nelle contro­ver­sée en Syrie et au Liban. Il est évi­dem­ment louable de ne ména­ger aucun effort pour for­cer la conclu­sion d’un accord poli­tique exhaus­tif et témoi­gner de la ter­rible catas­trophe huma­ni­taire en cours. Mais là où il est dif­fi­cile de cacher un cer­tain embar­ras (au risque de l’euphémisme), c’est devant le dis­cours ambi­gu et à deux voix tenu lors de son retour hau­te­ment médiatisé.

C’est un ins­tant tra­gique, une conver­sa­tion ima­gi­naire entre deux poli­ti­ciens qui ont en com­mun de voir se pro­fi­ler peut-être la fin de leur car­rière : « Véro­nique, je vous en sup­plie, même si vous ne m’appréciez pas, afin de m’aider à résoudre cette ter­rible crise huma­ni­taire, trans­met­tez mon mes­sage quand vous retour­nez à Bruxelles, je suis la vic­time d’un ter­rible complot ».

On ne peine pas à com­prendre que cette conver­sa­tion n’est ima­gi­naire que parce qu’elle contient un oxy­more. Car il est facile de prou­ver que Véro­nique De Key­ser éprouve davan­tage de res­pect pour son inter­lo­cu­teur que pour ses cruels oppo­sants, frag­men­tés et conta­mi­nés par le jiha­disme. Pour­quoi ? C’est simple : jusqu’au bout, par-delà les décep­tions et les condam­na­tions tar­dives à l’encontre de Bachar el-Assad, elle a long­temps cru, affir­mé et écrit que ce der­nier, entre deux pro­messes de réformes jamais tenues (in tem­pore non sus­pec­to), repré­sen­tait « mal­gré tout » l’un des der­niers bas­tions de la laï­ci­té en terre arabe, après la chute du frère enne­mi baa­siste Sad­dam Hus­sein et de son régime abject (mais « mal­gré tout » laïc comme elle l’expliquait en novembre 2002) 1 .

Rencontres d’un drôle de type

Une fois de plus, Véro­nique De Key­ser a donc ren­con­tré Bachar el-Assad, parce que sa bonne dis­po­si­tion à son égard ren­drait ce der­nier par­ti­cu­liè­re­ment mal­léable : « J’espère, je pense obte­nir quelque chose de Bachar el-Assad » 2 . Et une fois de plus, comme c’est le cas depuis une dizaine d’années 3, elle est ensuite reve­nue por­ter sa « Bonne Nou­velle 4 » dans les médias belges. Elle y a uti­li­sé une for­mule ter­rible, un autre oxy­more, le « géno­cide huma­ni­taire ». Il faut conve­nir que l’expression est une ten­ta­tive mal­adroite de décrire une réa­li­té indé­niable, une catas­trophe huma­ni­taire dont nous ne mesu­rons sans doute pas encore la por­tée, mais dont les causes et les ins­ti­ga­teurs poli­tiques pre­miers (les impi­toyables appa­reils répres­sifs et « puri­fi­ca­teurs 5 » du régime de Bachar el-Assad) ne sont jamais clai­re­ment nommés.

En l’écoutant sur les ondes de La Pre­mière (RTBF), on ne pou­vait se dépar­tir de l’impression insi­dieuse que la guerre est de la res­pon­sa­bi­li­té pre­mière de l’opposition. Et puis, au détour de l’une ou l’autre phrase, nous voi­là res­ser­vi le man­tra d’une Syrie laïque 6 . Bachar el-Assad : « Avec ceux qui veulent une Syrie plus démo­cra­tique et plus ouverte, une Syrie qui reste unie et laïque, je veux bien tra­vailler demain. Mais pas avec ceux qui sont payés par l’étranger. » Véro­nique De Key­ser : « Le moment créé par le fait que Bachar ait accep­té et répé­té qu’il se tien­drait au plan de désar­me­ment des armes chi­miques, ouvre une fenêtre d’opportunité à la fois pour le poli­tique et pour l’humanitaire. Qu’on le veuille ou non, une par­tie de la popu­la­tion qui voit écla­ter la Syrie et qui a peur de perdre ce capi­tal cultu­rel et ce qui fai­sait cette Syrie unie, est encore der­rière le Président. »

Cette der­nière affir­ma­tion mérite que l’on s’y arrête. Certes, au sein de nom­breuses mino­ri­tés confes­sion­nelles (y com­pris alaouites), les Syriens sont déchi­rés entre la peur de l’inconnu (le bas­cu­le­ment dans une guerre civile de type confes­sion­nel aus­si atroce qu’au Liban ou en Irak) et la détes­ta­tion intime (y com­pris chez une par­tie des alaouites) d’un régime baa­siste dont la vio­lence s’exerce dans toutes les pores de la socié­té syrienne depuis un demi-siècle. Mais ce man­tra d’une par­tie de la Syrie encore der­rière son Pré­sident nous en rap­pelle hélas un autre, scan­dé voi­ci 11 ans à pro­pos de l’Irak et qui nous fait craindre un auto-aveu­gle­ment dans le chef de l’eurodéputée. « [L’embargo contre l’Irak de Sad­dam Hus­sein] a affa­mé son peuple, mais l’a sou­dé autour de son lea­der [sic]. […] Les Ira­kiens s’identifient à ce lea­der impi­toyable mais ras­su­rant (le grand oncle !) [sic], alors qu’ils ne s’identifieront jamais à l’impérialisme amé­ri­cain. » 7

Véro­nique De Key­ser per­siste-t-elle à ne rien vou­loir voir, entendre, com­prendre et admettre de la res­pon­sa­bi­li­té pre­mière et his­to­rique de la machine-à-tuer baa­siste dans ce qui se passe sous le soleil acca­blant d’une des dic­ta­tures « laïques » les plus abjectes de la seconde moi­tié du 20e siècle ? Même si elle ne peut que recon­naître sa nature liber­ti­cide, irait-elle, comme d’autres jusqu’à ran­ger mal­gré tout le régime syrien dans l’axe d’une bien impro­bable « résis­tance » à « l’Empire » ?

Cette ques­tion, l’animateur de Face à l’Info ne la pose­ra pas à Véro­nique De Key­ser et les inter­ven­tions de ce jour­na­liste seront d’une mol­lesse décon­cer­tante. Pas une seule incise pour désta­bi­li­ser Véro­nique De Key­ser, qui a pu se livrer à un mono­logue magis­tral. Du tout grand art. Tel­le­ment par­fait qu’il ne s’embarrasse pas du détail gro­tesque que per­sonne ne remarque : « Je ne veux pas être ins­tru­men­ta­li­sée, je ne veux pas de camé­ras, pas de photos ».

Sage pré­cau­tion cos­mé­tique. À l’époque bénie où Bachar el-Assad trans­met­tait à son inter­lo­cu­trice de sem­pi­ter­nelles pro­messes de réformes, l’eurodéputée éprou­vait moins de timi­di­té à s’afficher aux côtés du Pré­sident dans ses com­mu­ni­qués de presse, pho­tos – un pur hasard sans doute – hélas effa­cées depuis lors du blog de Véro­nique De Key­ser : Véronique de Key­ser » Archive du blog » Com­mu­niqué de presse.

À cette époque tou­jours, Véro­nique De Key­ser n’éprouvait pas davan­tage de pudeur à relayer sur son blog la ver­sion anglaise d’une dépêche de l’agence offi­cielle syrienne SANA, rédi­gée dans la plus belle langue de bois et agré­men­tée d’une pho­to qu’un lec­teur fran­co­phone ne sau­rait voir que dans sa ver­sion arabe. 8

Le travail inachevé de Véronique De Keyser 

Nous voi­ci donc invi­tés à rece­voir les pro­pos d’une euro­dé­pu­tée qui, sans avoir l’air d’y tou­cher, relaie le dis­cours cynique d’un dic­ta­teur affir­mant – sans rire – qu’il ne par­ti­ra que lorsqu’il aura une oppo­si­tion pré­sen­table. Au JT de la RTBF du 20 sep­tembre 2013, Véro­nique De Key­ser ira jusqu’à appuyer les pro­pos de Bachar el-Assad : « Le Pré­sident me l’a dit : “Moi, je ne tiens pas néces­sai­re­ment à res­ter au pou­voir. J’ai une autre vie à côté de ça. Mais je ne quit­te­rai pas le navire quand le bâteau coule. Je veux tra­vailler avec l’opposition. D’ailleurs, j’avais com­men­cé à faire des réformes. Mais, même si je veux encore faire des réformes, même si je tra­vaille avec l’opposition, je sais que ça, ce n’est pas le motif de la guerre. Le motif de la guerre, c’est cette guerre par pro­cu­ra­tion menée par une rebel­lion extrê­me­ment frag­men­tée qui com­prend aujourd’hui, de l’aveu [ !] même des Nations unies, plus de 2000 groupes terroristes” »

Lorsqu’elle en revient à ce qui est offi­ciel­le­ment l’objet de sa démarche per­son­nelle, l’humanitaire (un objet dont nous ne nions pas la sin­cé­ri­té), on entend ceci : « Le pro­blème en Syrie, ce n’est pas la volon­té – et je crois qu’elle existe – du gou­ver­ne­ment syrien de vou­loir coor­don­ner l’aide huma­ni­taire, mais c’est le pro­blème de la péné­tra­tion dans les îlôts qui sont encer­clés 9 ». Encer­clés par qui ? À nou­veau, qui s’exprime par la bouche de Véro­nique De Key­ser ? L’eurodéputée ou le Pré­sident ? Car, dans Le Vif, on peut lire : « Bachar Al-Assad a décla­ré à l’eurodéputée que “chaque Syrien a le droit de rece­voir de l’aide”, mais il est par­fois très dif­fi­cile de la faire par­ve­nir à cause de la mul­ti­pli­ci­té des fac­tions, cer­taines accep­tant le pas­sage des vivres, d’autres pas. »

Sur­tout, au nom du dia­logue ren­du pos­sible par l’ouverture d’une « fenêtre d’opportunité », ne pas rap­pe­ler que le tra­vail des ONG indé­pen­dantes et des agences de l’ONU a été inter­dit pen­dant deux ans et demis aux villes pilon­nées par les forces blin­dées, les mis­siles et l’aviation du régime baa­siste. Quant au Liban, selon la par­ti­tion jouée par Véro­nique De Key­ser, il semble davan­tage mena­cé par l’infiltration de ter­ro­ristes (sous-enten­du jiha­distes sun­nites) que par la crise huma­ni­taire ou les assas­si­nats poli­tiques encore et tou­jours com­man­di­tés par Damas.

Mais quelle mouche a donc piqué Véro­nique De Key­ser ? Quelle tac­tique tente-t-elle donc de mettre en place ? Et pour atteindre quel objec­tif ? Elle s’est décla­rée très éton­née du conte­nu d’un article de La Libre Bel­gique du 17 sep­tembre 2013 inti­tu­lé « Les têtes de liste se posi­tionnent pour 2014 » et a for­mel­le­ment démen­ti « qu’elle ne se repré­sen­te­ra plus et lais­se­ra sa place éli­gible à Marie Arena ».

C’est que Véro­nique De Key­ser a sans doute du tra­vail à ache­ver au Par­le­ment euro­péen. Celui enta­mé au mitan des années 2000, en tant que Rap­por­teuse du Par­le­ment euro­péen sur la conclu­sion d’un Accord euro­mé­di­ter­ra­néen d’association entre l’UE et la Syrie, Un accord espé­ré via un double argu­ment répé­té ad nau­seam pen­dant une petite décen­nie : « Il faut impli­quer tous les acteurs pour arri­ver à la paix » [enten­dez régio­nale] et « Le régime change et Bachar va intro­duire un pro­gramme de réformes ». Peut-être Bachar el-Assad s’est-il dit, ces huit der­nières années, que des réformes étaient plus per­cu­tantes à coups de mis­siles que via les urnes ? Lâs ! Le régime baa­siste, bien que tra­vaillé au corps par ses amis euro­péens, annon­çait en octobre 2009 qu’il sus­pen­dait sine die la signa­ture de l’Accord, refu­sant d’y annexer une décla­ra­tion conjointe sur le res­pect des droits de l’homme. Il aura fal­lu attendre le san­glant prin­temps 2011 pour que, en dépit de l’activisme de cer­tains, l’UE se fasse elle-même une rai­son et renonce à négo­cier avec le régime baa­siste un Accord dont il n’avait que faire.

Pas de fumée sans feu

Recher­cher une fenêtre d’opportunité pour ten­ter de for­cer une issue poli­tique exhaus­tive à la guerre civile syrienne n’est pas un objec­tif illé­gi­time, loin s’en faut. Et nul ne pour­ra repro­cher à Véro­nique De Key­ser de ne pas uti­li­ser à cette noble fin les canaux dont elle dis­pose, y com­pris en direc­tion de cer­tains cou­rants de l’opposition syrienne. Nous savons éga­le­ment que l’eurodéputée demande, depuis novembre 2011, le départ de Bachar el-Assad. Mais, là où le bât blesse mal­gré tout dans sa démarche, c’est qu’elle s’inscrit dans un aveu­gle­ment constant et cohé­rent : l’attachement à la « laï­ci­té arabe ». N’a‑t-elle jamais été infor­mée qu’un cer­tain Michel Seu­rat, en 1982 déjà, expli­quait com­ment ce pro­jet baa­siste laïque très théo­rique (et théo­ri­sant déjà le recours à la vio­lence phy­sique contre tout élé­ment anti-natio­nal) était rapi­de­ment dévoyé et aggra­vé par les régimes dica­to­riaux « néo-baa­sistes » de Damas et de Bagdad ?

Poser cette ques­tion, c’ est peut-être ne pas com­prendre que l’activisme syrien et jadis ira­kien de Véro­nique De Key­ser doit être lié à la défense de la cause pales­ti­nienne. Une cause, nous devrions le com­prendre, qui sup­pose de plai­der sans relâche en faveur de la démo­cra­tie et des droits humains et natio­naux en Pales­tine, mais de taire ou à tout le moins de rela­ti­vi­ser l’innommable et l’abject com­mis pen­dant des décen­nies en Syrie (et naguère en Irak 10 ) pour lut­ter contre l’islamisme et le jiha­disme. Et ce, même si la majo­ri­té des repré­sen­tants assas­si­nés de l’ancienne OLP, cou­pables de cher­cher à enfon­cer des brèches dans le mur du refus israé­lien, le furent par des tueurs com­man­di­tés par Damas et Bag­dad, nous devrions com­prendre qu’il n’y a pas de fumée sans feu.

Dialogue aux enfers

Véro­nique De Key­ser, dépu­tée socia­liste, a donc eu l’honneur de ren­con­trer Bachar el-Assad qui s’est pro­fi­lé comme une vic­time des isla­mistes. Pour­tant, comme l’écrivait un com­men­ta­teur éclai­ré sur un réseau social, « n’est-ce pas lui qui finan­çait Al-Qaï­da en Irak ? N’est-ce pas lui qui a libé­ré les isla­mistes au début de la révo­lu­tion pour affai­blir et divi­ser l’opposition ? N’est-ce pas lui qui a com­bat­tu prio­ri­tai­re­ment les démo­crates, per­met­tant ain­si aux isla­mistes de prendre le des­sus ? N’est-ce pas lui qui s’allie au Hez­bol­lah et à l’Iran, de grands démo­crates, comme cha­cun le sait ? »

Tout ceci nous laisse per­plexe, à tel point que nous ne savons vrai­ment plus ce que nous devons pen­ser de cette ren­contre entre Bachar el-Assad et Véro­nique De Key­ser : s’y est-il dérou­lé un dia­logue aux enfers entre Machia­vel et Mon­tes­quieu ? Ou le der­nier acte de la tra­gé­die de Véro­nique De Key­ser et de Bachar selon Shakespeare ?

  1. « La guerre Iran-Irak com­men­ce­ra en 1980. Lorsqu’elle débute, l’Irak, alors, est un pays riche, le niveau d’éducation de son peuple un des plus éle­vé du monde arabe ; c’est sur­tout un État laïc, plu­ri­cul­tu­rel et tolé­rant aux diverses reli­gions qui le com­posent ». Véro­nique De Key­ser, « L’Irak ou la ter­rible ten­ta­tion du Bien », Librex-News, Mars 2003, n°7.
  2. « Face à l’Info », La Pre­mière (RTBF), 23 novembre 2013. http ://www.rtbf.be/radio/podcast/player ?id=1855558
  3. « Notre mis­sion, qui n’a pour­tant pas de carac­tère spé­cial, a reçu des auto­ri­tés syriennes un trai­te­ment de faveur très impor­tant, nous dit Mme De Key­ser : nous avons été reçus pen­dant une heure dès après notre arri­vée par le pré­sident Bachar el-Assad, et d’autres ministres et res­pon­sables ont tenu à nous voir. L’entretien avec le pré­sident a été très infor­mel ; il mani­feste une volon­té réfor­miste qui paraît sin­cère. […] La socié­té syrienne est très frag­men­tée, c’est pour­quoi le régime refuse des par­tis d’obédiences eth­nique ou reli­gieuse. », « Bachar el-Assad pousse les réformes », Le Soir, 16 juin 2005. « Les choses évo­luent. La Syrie a retrou­vé beau­coup de cré­di­bi­li­té. Les Euro­péens savent qu’il faut impli­quer tous les acteurs pour arri­ver à la paix [israé­lo-arabe, NDLR], et que l’isolement de la Syrie ne paie pas. […] [Sur la ques­tion des droits de l’homme] depuis des années que je connais le dos­sier, il me semble que la Syrie se fait plus ouverte, mais il reste beau­coup, à faire. Le pré­sident Assad m’a répon­du qu’il savait que les lois syriennes étaient dures (“tough”), tout comme la Consti­tu­tion, pré­ci­sant que les chan­ge­ments néces­saires devaient pas­ser par la voie par­le­men­taire [sic]. », « Iso­ler Damas n’a pas payé », Le Soir, 4 novembre 2008.
  4. En arabe, Bachar (بشار) signi­fie « Por­teur de bonne nouvelle ».
  5. Dans l’idéologie baa­siste, la « puri­fi­ca­tion » (tat’hir ou تطهير) du champ poli­tique est un thème récurrent.
  6. « Face à l’info », op. cit.
  7. Librex-News, op cit
  8. http ://www.vdekeyser.be/2008/11/04/european-parliamentarian-we-support-partnership-agreement-with-syria-reject-targeting-civilians/ ; http://www.esyria.sy/index.php?p=syrianews&filename=2008110313550511 ; http ://www.sana.sy/eng/21/2008/11/02/199553.htm
  9. « Face à l’Info », op. cit.
  10. En octobre 2010, Véro­nique De Key­ser se joi­gnait à l’appel inter­na­tio­nal en faveur d’une grâ­cia­tion « pour rai­sons huma­ni­taires » de Tarek Aziz, l’un des plus inoxy­dables diri­geants baa­sistes ira­kiens mais aus­si l’un des seuls média­ti­que­ment pré­sen­tables, condam­né à mort par la Haute Cour pénale ira­kienne. « Ce vieil homme malade, ter­ras­sé deux fois par une crise car­diaque, n’est pas une menace pour la socié­té ». Bien qu’opposés à la peine de mort, nous sommes en droit de nous deman­der pour­quoi Tarek Aziz mérite une sol­li­ci­tude dont ni lui ni les siens n’ont témoi­gné à l’égard de leurs oppo­sants, par­fois exé­cu­tés au terme de pro­cès expé­di­tifs, sou­vent assas­si­nés sans pro­cès, tor­tu­rés ou « tout sim­ple­ment » explo­sés à coups de bâtons de dyna­mite pla­cés sous leurs ais­selles. Pour mémoire, en 2003, les ONG esti­maient à 300.000 le nombre de « dis­pa­rus » au terme de 35 années de baa­sisme. Le Vif, 26 octobre 2010.

Pierre Vanrie


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