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Agiter ses chaînes, comme des bijoux

Blog - e-Mois - doxa intellectuel sécuritarisme Terrorisme par Renaud Maes

novembre 2015

Dans la fou­lée des atten­tats pari­siens et des « évé­ne­ments » bruxel­lois, nombre d’intellectuels sont inter­ve­nus dans le débat public pour offrir des « décryp­tages », des « déco­dages sur le vif » et autres ana­lyses « ins­tan­ta­nées » de l’actualité. Par­mi eux, nom­breux sont ceux qui ont pro­po­sé un éclai­rage pour le moins « en marge » de leurs tra­vaux de recherche. Plu­sieurs sont inter­ve­nus en fait comme des « intel­lec­tuels uni­ver­sels » au sens qu’en donne Michel Fou­cault, c’est-à-dire « en tant que maître de véri­té et de justice»[efn_note]Michel Fou­cault, « La fonc­tion poli­tique de l’intellectuel » (1976), in Dits & Ecrits, tome II (1976 – 1988), coll. Quar­to, Paris, Gal­li­mard, 2001, pp. 109 – 114.[/efn_note], se per­met­tant de com­men­ter qui « le phé­no­mène dji­ha­diste », qui « la radi­ca­li­sa­tion », à l’aune d’extensions plus ou moins hasar­deuses de leurs véri­tables champs d’expertise.

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Or il est un fait : les pro­pos énon­cés par les experts après ces évé­ne­ments tra­giques ont un effet de pou­voir immé­diat. Nous sommes dans une situa­tion où tout ce qui peut faire farine au dis­cours de pou­voir sera immé­dia­te­ment uti­li­sé, pré­ci­sé­ment parce que ledit dis­cours fait en réa­li­té écho à une inca­pa­ci­té qua­si onto­lo­gique de cer­tains déci­deurs poli­tiques d’appréhender la dimen­sion pro­pre­ment socio­po­li­tique des phé­no­mènes sociaux à l’œuvre.

Extension du domaine de l’expertise

J’avais récem­ment pro­po­sé l’idée que la notion de « radi­ca­li­sa­tion » est pré­ci­sé­ment la notion-écran per­met­tant le plus effi­ca­ce­ment de cacher cette inca­pa­ci­té et de cepen­dant « pro­po­ser des mesures » car c’est ce que le pou­voir doit faire. Comme le Roi du Grand Macabre per­sé­cu­té par ses ministres afin qu’il « prenne des mesures », le « déci­deur poli­tique » devient une sorte de marion­nette de son aveu­gle­ment, de sa volon­té de ne pas voir les frac­tures béantes de la socié­té, là où le déses­poir prend corps, et de son ambi­tion de tout pré­voir pour tout contrô­ler. Il en arrive ain­si tout natu­rel­le­ment à recy­cler l’antienne de l’ennemi inté­rieur lié à l’ennemi exté­rieur, reje­tant la res­pon­sa­bi­li­té sur une figure de « l’Autre », le barbare. 

Face à la créa­tion du « mythe du dji­ha­diste » (c’est-à-dire l’utilisation de la figure du dji­ha­diste pour impo­ser un récit sur la socié­té et ses modes de régu­la­tion) et à la rhé­to­rique guer­rière qui s’impose dans sa fou­lée, chaque intel­lec­tuel doit se poser la ques­tion de la per­ti­nence de son inter­ven­tion : que sert-il lorsqu’on lui demande d’évoquer la « psy­cho­lo­gie du radi­ca­li­sé », que sert-il lorsqu’on lui pro­pose de com­men­ter « la non-mixi­té des quar­tiers », que sert-il lorsqu’on lui sug­gère de réagir à une asser­tion comme « le recours à la vio­lence est for­cé­ment le fait de per­sonnes déso­cia­li­sées » ? C’est là, et pré­ci­sé­ment là, que les impré­ci­sions et les approxi­ma­tions inhé­rentes à une exten­sion sou­daine et impro­vi­sée de ses champs de recherche (ne fût-ce que pour le plai­sir de pas­ser à la télé­vi­sion, his­toire d’améliorer son Kar­da­shian index ou plus pro­saï­que­ment par appât pour sa « minute de célé­bri­té ») sont sus­cep­tibles de deve­nir tota­le­ment léthi­fères pour le débat public. 

Le cas d’espèce est par­ti­cu­liè­re­ment sen­sible, car ce que révèle un cer­tain type de dis­cours sécu­ri­taire, c’est l’incapacité d’apporter une réponse. L’échec des dis­po­si­tifs sécu­ri­taires, des logiques de qua­drillages et de contrôle, est par­fai­te­ment patent et ce, depuis bien long­temps. Ain­si, Mathieu Rigouste1 a soi­gneu­se­ment démon­té dans ses tra­vaux le dis­po­si­tif Vigi­pi­rate, en mon­trant à quel point ce sys­tème fon­da­men­ta­le­ment inef­fi­cace finit par s’imposer comme réponse parce qu’il pose un car­can sur la manière même de conce­voir « la menace ». On peut y voir un effet d’emballement, ou plus exac­te­ment de rem­plis­sage stra­té­gique : parce que l’on intro­duit des dis­po­si­tifs qui ont des effets, on n’arrive plus à pen­ser autre­ment qu’en termes de caté­go­ries créées par ces dis­po­si­tifs. Le dis­cours qui est adop­té par une large part des déci­deurs publics est donc un dis­cours par défaut, sans conte­nu et basé sur les effets de dis­po­si­tifs dont on a, pour par­tie, oublié l’intention ini­tiale. Ce dis­cours va donc cher­cher à se légi­ti­mer. Et c’est là où les intel­lec­tuels peuvent ser­vir. Ils sont mani­fes­te­ment nom­breux à se pré­ci­pi­ter, peut-être par recherche de visi­bi­li­té, sans doute aus­si parce que ser­vir les inté­rêts du pou­voir per­met d’obtenir plus aisé­ment recon­nais­sance et bud­gets de recherche. 

Or, l’extension du dis­po­si­tif sécu­ri­taire est incom­pa­tible avec cer­tains fon­da­men­taux d’une socié­té démo­cra­tique, sinon pra­ti­que­ment, à tout le moins idéel­le­ment. Les dévo­lu­tions de pou­voir du légis­la­teur vers l’exécutif, l’extension des mesures d’exceptions ren­ver­sant la charge de la preuve, la mise en place de dis­po­si­tifs de sur­veillance visant, outre le contrôle des actes, le contrôle de l’intention de les com­mettre, sans comp­ter le ren­for­ce­ment de l’implication dans des conflits armés dans le cadre d’opérations sur les­quelles le contrôle par­le­men­taire est pour le moins réduit, tout ceci contre­vient à cer­tains prin­cipes fon­da­teurs d’une forme de sys­tème par­le­men­taire bour­geois, trou­vant racine au XIXe siècle et affi­né lar­ge­ment au cours du XXe siècle2. On peut bien sûr glo­ser sur la néces­si­té d’une « recon­fi­gu­ra­tion » des ins­ti­tu­tions, mais il faut poser là un constat : il y a bien une muta­tion à l’œuvre, qui n’est fina­le­ment pas pen­sée comme telle, vu qu’elle ne résulte que d’un trai­te­ment en urgence d’une ques­tion sym­bo­li­que­ment très forte car dra­ma­ti­sée à l’extrême (au sens de sa mise en spec­tacle et de l’écriture d’une dra­ma­tur­gie com­po­sée de dis­cours divers, tenus dans les enceintes par­le­men­taires, sur les pla­teaux télé­vi­sés, etc.).

Heidegger au service du pouvoir

En cette occa­sion, il est indis­pen­sable d’évoquer une figure de com­pro­mis­sion uni­ver­si­taire qui fait par­ti­cu­liè­re­ment sens en ces jours. La jour­née inter­na­tio­nale des étu­diants du 17 novembre main­tient en effet le sou­ve­nir des atro­ci­tés com­mises par le NSDAP3 en 1939 contre les uni­ver­si­taires tchèques, dont de nom­breux his­to­riens et juristes qui ne sous­cri­vaient pas aux théo­ries sou­te­nues par les auto­ri­tés dans le but de légi­ti­mer la par­ti­tion entre Pro­tec­to­rat de Bohême-Mora­vie et Répu­blique slovaque. 

Le pro­jet du NSDAP, sym­bo­li­sé par la répres­sion du 17 novembre 1939, était l’inverse du modèle uni­ver­si­taire clas­sique dit « hum­bold­tien », qui veut que l’État doit se gar­der de s’immiscer trop dans l’organisation de l’université, qu’il doit res­ter le garant et le pro­tec­teur d’une cer­taine auto­no­mie de la « com­mu­nau­té uni­ver­si­taire » : il s’agissait de créer un modèle uni­ver­si­taire au ser­vice du Reich, où tous les conte­nus ensei­gnés à l’université seraient abso­lu­ment conformes à la doc­trine offi­cielle ; les uni­ver­si­taires devant par ailleurs obéir au Füh­rer­prin­zip. La fer­me­ture des uni­ver­si­tés de Bohème au len­de­main du 17 novembre répon­dait expli­ci­te­ment à l’objectif d’une mise au pas des intel­lec­tuels, accu­sés de « miner de l’intérieur » la socié­té par l’exposé de leurs opi­nions diver­gentes, même si fon­dées sur des élé­ments pro­pre­ment « scien­ti­fiques ». La jour­née inter­na­tio­nale des étu­diants sym­bo­lise ain­si l’affrontement de deux modèles d’universités : celle qui sert direc­te­ment les inté­rêts du pou­voir et celle qui se consti­tue comme col­lec­tif intel­lec­tuel autonome. 

Mais ce qui nous inté­resse ici, c’est moins cette figure de résis­tance tchèque que celle de la com­pro­mis­sion (à mon sens par­ti­cu­liè­re­ment impor­tante à étu­dier) des uni­ver­si­taires alle­mands. Car si, à un cer­tain moment, la répres­sion par le régime nazi des uni­ver­si­taires tchèques a été pos­sible, c’est pré­ci­sé­ment parce qu’en amont, ledit régime et ses vues en matière d’université avaient été lar­ge­ment sou­te­nus par des franges de la com­mu­nau­té uni­ver­si­taire. C’est pré­ci­sé­ment ce qui consti­tue toute la force sym­bo­lique du sou­ve­nir du 17 novembre 1939. 

Une des figures les plus abou­ties de cette com­pro­mis­sion est Hei­deg­ger. Le phi­lo­sophe nom­mé rec­teur de l’Université de Fri­bourg en 1933 et pro­non­çant à la suite de sa nomi­na­tion un dis­cours d’apologie du Füh­rer­prin­zip et annon­çant la « chasse à la liber­té aca­dé­mique », pre­nant part à la mani­fes­ta­tion de l’Association alle­mande des pro­fes­seurs d’université4 « en sou­tien à Adolf Hit­ler et au régime natio­nal socia­liste » en novembre 1933, repré­sente le pro­to­type d’une ambi­tion ame­nant un uni­ver­si­taire à ser­vir d’alibi au pouvoir. 

Et il est à ce sens par­ti­cu­liè­re­ment inté­res­sant de se rendre compte le regard que porte Hei­deg­ger sur les Juifs est d’une bêtise abso­lu­ment conster­nante : il recycle en fait des dis­cours anti­sé­mites domi­nants à l’époque, sans aucune pers­pec­tive réflexive ou cri­tique5. Ame­né à s’exprimer sur des domaines qui n’étaient pas ses domaines d’études, de la ges­tion de l’université à la ques­tion du rôle « des Juifs », il s’est lais­sé volon­tiers prendre au piège du régime, ser­vant d’alibi et d’outil de légi­ti­ma­tion pour mieux ren­for­cer sa propre car­rière académique. 

Comme le sou­ligne d’ailleurs Ador­no dans son étude du « jar­gon » hei­deg­gé­rien, à un cer­tain moment, le phi­lo­sophe s’est retrou­vé com­plè­te­ment dépas­sé par sa col­la­bo­ra­tion, ten­tant d’endiguer l’instrumentalisation dont il était l’objet jusque là consen­tant, refu­sant par exemple de se rendre à Ber­lin par crainte des consé­quences sur sa car­rière mais aus­si suite à un malaise gran­dis­sant face à la poli­tique uni­ver­si­taire du NSDAP. Mais puisqu’il avait jusqu’à cette étape acti­ve­ment four­ni les argu­ments au pou­voir, il s’est retrou­vé obli­gé de se jus­ti­fier dans les termes mêmes de la doc­trine du NSDAP, évo­quant son néces­saire « ancrage dans les racines ger­ma­niques que pro­cure la cam­pagne », dans des textes dont le ridi­cule serait comique s’ils ne révé­laient pas un pro­ces­sus d’auto-aliénation de leur auteur6.

Mon exemple est violent, bien enten­du, et pas très éloi­gné du point God­win. Mais tout dans son carac­tère extrême (c’est le propre dudit point)7 doit nous rap­pe­ler l’indispensable vigi­lance dont les intel­lec­tuels, et sin­gu­liè­re­ment les plus émi­nents d’entre eux, doivent faire preuve, vis-à-vis des jeux et enjeux poli­tiques aux­quels ils sont ame­nés à participer. 

Agir en intellectuel, pas en expert

Il ne s’agit pas d’interdire aux intel­lec­tuels de s’exprimer dans le débat public sur les atten­tats, que du contraire. Il s’agit d’exiger qu’ils inter­rogent les effets de leurs dis­cours. La situa­tion d’aujourd’hui n’est pas celle des années 30, et l’on ne peut que dif­fi­ci­le­ment com­pa­rer ces deux époques, ne fût-ce qu’en termes de confi­gu­ra­tions « géo­po­li­tiques » du monde. Ce que l’on doit par contre inter­ro­ger, en se sou­ve­nant du piège d’Heidegger, c’est le dan­ger de par­ti­ci­per, un peu par recherche de visi­bi­li­té, un peu par com­plai­sance avec le dis­cours domi­nant, à la légi­ti­ma­tion des mesures annon­cées quand bien même celles-ci sont le pro­duit d’une inca­pa­ci­té à pen­ser poli­ti­que­ment une pro­blé­ma­tique « socié­tale »8. Pour reprendre une for­mule de Fou­cault, « il ne s’agit pas d’affranchir la véri­té de tout sys­tème de pou­voir (…) mais de déta­cher le pou­voir de la véri­té des formes d’hégémonie (…)»9.

Le dis­cours sur le social n’est jamais neutre, il est tou­jours l’objet de luttes. Comme le sou­li­gnait abon­dam­ment Pierre Bour­dieu, jusque dans les choix des mots dési­gnant des caté­go­ries socio­lo­giques s’opèrent des impo­si­tions, des trans­for­ma­tions des rap­ports de forces10 dans le cadre des luttes de classes et de clas­se­ments. Évo­quer la radi­ca­li­sa­tion ou le radi­ca­lisme ou le nihi­lisme ou la rup­ture du lien social, ce n’est pas un choix neutre : cha­cun de ces mots a une signi­fi­ca­tion propre et des effets dif­fé­rents en ce qu’elles invitent à des « implé­men­ta­tions légis­tiques » (pour suc­com­ber à un jar­gon par­fai­te­ment adap­té au sujet) fort éloi­gnées les unes des autres. Il ne s’agit pas pour autant de lais­ser accroire que la lutte soit réduc­tible à un conflit de termes, qu’il suf­fi­rait d’opposer une phra­séo­lo­gie à une autre : il ne suf­fit défi­ni­ti­ve­ment pas de chan­ger l’ordre des mots pour chan­ger l’ordre des choses. Mais il n’en reste pas moins que les dis­cours d’experts, par leurs effets de légi­ti­ma­tion, par­ti­cipent à la construc­tion et à la muta­tion des tech­no­lo­gies de pou­voir, en l’occurrence, à l’évolution et à la dif­fu­sion des tech­no­lo­gies de contrôle.

Il me semble néces­saire et indis­pen­sable que quelqu’un qui tente d’être intel­lec­tuel se pose la ques­tion des limites intrin­sèques de sa pen­sée, qu’il s’autorise aus­si à être stu­pide sur cer­taines ques­tions : à la fois qu’elle pro­voque sa stu­peur et sa stu­pé­fac­tion11, son inca­pa­ci­té à éla­bo­rer un dis­cours argu­men­té. Recon­naître cette « stu­pi­di­té » est d’ailleurs le sou­bas­se­ment de « l’acte d’intelligence », c’est-à-dire de « l’acte de volon­té »12 néces­saire à l’émergence d’un savoir sur le social. Faute d’une telle démarche, l’éternel appren­ti-intel­lec­tuel se trans­mue en expert uni­ver­sel et se retrouve à n’être qu’un pro­duc­teur de dis­cours conve­nu, un com­men­ta­teur auto­ri­sé.

Et, sur les pla­teaux, le voi­là alors qui agite ses chaînes, comme des bijoux.

  1. Mathieu Rigouste, L’ennemi inté­rieur. La généa­lo­gie colo­niale et mili­taire de l’ordre sécu­ri­taire dans la France contem­po­raine, Paris, La Décou­verte, 2009.
  2. On ne résis­te­ra pas au petit plai­sir de ren­voyer le lec­teur aux écrits de John Stuart Mill, en par­ti­cu­lier aux Consi­de­ra­tions on Repre­sen­ta­tive Govern­ment, publiées en 1864.
  3. Acro­nyme alle­mand du Par­ti natio­nal-socia­liste des Tra­vailleurs alle­mands ou « Par­ti nazi » (Natio­nal­so­zia­lis­tische Deutsche Arbei­ter­par­tei).
  4. Reichs­ver­band der Deut­schen Hoch­schu­len.
  5. Pour s’en convaincre, lire Peter Traw­ny, Hei­deg­ger et l’an­ti­sé­mi­tisme : Sur les « Cahiers noirs », Paris, Seuil, 2014.
  6. Theo­dor W. Ador­no, Jar­gon de l’authenticité. De l’idéologie alle­mande. Paris, Petite biblio­thèque Payot, 2009, pp. 94 – 95.
  7. Fran­çois De Smet, Reduc­tio ad Hit­le­rum. Une théo­rie du point God­win. Paris, PUF, 2014.
  8. Je pense que le dis­cours poli­tique du NSDAP, mar­qué par un anti-intel­lec­tua­lisme violent, de fausses syn­thèses et des agen­ce­ments incroyables de mythes hété­ro­clites, résulte d’une véri­table inca­pa­ci­té de pen­ser poli­ti­que­ment le social.
  9. Michel Fou­cault, op. cit., p. 114.
  10. Voir par exemple les notes du pre­mier cours retrans­crit dans Pierre Bour­dieu, Socio­lo­gie géné­rale, Cours au col­lège de France 1981 – 1983, Paris, le Seuil & Rai­sons d’Agir, 2015.
  11. Avi­ta Ronell, Stu­pi­di­ty, Paris, Stock, 2006, p. 126 et suivantes.
  12. Je reprends, en les tra­ves­tis­sant sans doute quelque peu, les expres­sions de Jacques Ran­cière, Le maître igno­rant, Paris, 10/18, 2004.

Renaud Maes


Auteur

Renaud Maes est docteur en Sciences (Physique, 2010) et docteur en Sciences sociales et politiques (Sciences du Travail, 2014) de l’université libre de Bruxelles (ULB). Il a rejoint le comité de rédaction en 2014 et, après avoir coordonné la rubrique « Le Mois » à partir de 2015, il était devenu rédacteur en chef de La Revue nouvelle de 2016 à 2022. Il est également professeur invité à l’université Saint-Louis (Bruxelles) et à l’ULB, et mène des travaux de recherche portant notamment sur l’action sociale de l’enseignement supérieur, la prostitution, le porno et les comportements sexuels, ainsi que sur le travail du corps. Depuis juillet 2019, il est président du comité belge de la Société civile des auteurs multimédia (Scam.be).