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Belgique. L’État échoué

Numéro 5 - 2016 - Alexander De Croo André Renard Bart De Wever Belgique (België) CD&V Communautaire Confédéralisme (Belgique) CVP Egmont (Pacte) État échoué Failed State Flandre (Vlaanderen) Gaston Eyskens Gaston Geens Geert Bourgeois Guy Verhofstadt Herman Van Rompuy Leo Tindemans Louis Tobback Mark Eyskens N-VA partis politiques Paul Vanden Boeynants Pilarisation (Verzuiling) Pim Fortuyn PS VLD Wallonie Wilfried Martens Yves Leterme par Pauli

août 2016

L’image du fai­led state ren­voyée à la face de la Bel­gique par la presse inter­na­tio­nale en a cho­qué plus d’un. Pour­tant, les propres diri­geants de ce pays y ont recours depuis des décen­nies. Et cela fait plus de cin­quante ans que la notion d’État échoué colle à l’image que la Bel­gique a d’elle-même : Bel­giekske nikske, pays de singes, homme malade de l’Europe, unique pays au monde à comp­ter deux démo­cra­ties, mais pas cinq minutes de cou­rage poli­tique, etc. Un rap­pel his­to­rique de l’éditorialiste fla­mand Wal­ter Pauli.

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En jan­vier der­nier, quand le can­di­dat [répu­bli­cain] à la pré­si­den­tielle amé­ri­caine Donald Trump avait trai­té Bruxelles de hell­hole (trou à rats), le pays avait encore pu réagir comme un seul homme par un haus­se­ment d’épaules. Après tout, Trump était déjà connu pour ses outrances, y com­pris à l’égard des États-Unis.

Après les atten­tats de Paris, c’est la presse inter­na­tio­nale qui se mit à dur­cir le ton à l’encontre de la Bel­gique et de Bruxelles. Et cela, ce fut pris davan­tage au sérieux que les insultes de Trump : notre répu­ta­tion inter­na­tio­nale en pre­nait un coup. Mais lorsque Tim King, sur le site Poli­ti­co1, relé­gua la Bel­gique au rang de fai­led state2, il tou­cha une corde extrê­me­ment sen­sible. Com­ment en était-on arri­vé là ? Pour­quoi cet article sus­ci­ta-t-il une telle émo­tion de La Panne à Arlon ?

Gauche wallonne

Jusqu’aux années 1960, la Bel­gique n’eut aucun pro­blème d’image de soi. Nous nous consi­dé­rions comme un État modèle avec une colo­nie modèle : le Congo. La Bel­gique était si exem­plaire qu’elle était allée jusqu’à pro­mou­voir Bruxelles au rang de capi­tale de l’Europe. Les anciens conflits qui avaient désta­bilisé le pays dans les années 1930 sem­blaient tous réso­lus. Dans l’immédiat après-guerre, la ques­tion lin­guis­tique n’était plus un pro­blème : le Mou­ve­ment fla­mand s’était ran­gé dans le mau­vais camp [la Col­la­bo­ra­tion] et la Bel­gique dans le bon. La guerre elle-même sem­blait avoir été gagnée par la Bel­gique. L’opposition entre tra­vail et capi­tal avait été arbi­trée par le Pacte social (1944) et la Décla­ra­tion com­mune sur la pro­duc­ti­vi­té (1954). L’Église catho­lique et les libres pen­seurs avaient enter­ré la hache de guerre en signant le Pacte sco­laire et la Paix sco­laire (1958). La presse se dépar­ta­geait en fonc­tion des par­tis poli­tiques et défen­dait les grands pro­jets des élites politiques.

Et puis, sou­dain, cette image de soi se bri­sa en mille mor­ceaux. En 1960, le Congo devint indé­pen­dant dans des cir­cons­tances dra­ma­tiques. Le Conseil de sécu­ri­té des Nations unies adop­ta des réso­lu­tions condam­nant notre poli­tique congo­laise et exhor­tant les Belges à chan­ger de ligne diplo­ma­tique. Tou­jours en 1960, le pays vécut les affres des grandes grèves de gauche contre la « Loi unique » du Pre­mier ministre Gas­ton Eys­kens3. Ce der­nier sou­hai­tait lever davan­tage d’impôts et simul­ta­né­ment faire des éco­no­mies sur les pen­sions et les indem­ni­tés de chô­mage. Cette pre­mière et large confron­ta­tion d’après-guerre entre gauche et droite épou­sait éga­le­ment une ligne de cli­vage entre Wal­lons et Fla­mands. C’est cette image qui res­sur­git aujourd’hui dans les grèves de gar­diens de pri­son ou les arrêts de tra­vail à la SNCB : la contes­ta­tion mili­tante de gauche est net­te­ment fran­co­phone. Et elle n’hésite pas à se retour­ner contre l’État belge.

C’est l’héritage du diri­geant de la FGTB André Renard qui, à une époque où les métal­los [en fran­çais dans le texte] se comp­taient encore par cen­taines de mil­liers, fut le prin­ci­pal ins­ti­ga­teur de la grève géné­rale contre la « Loi unique ». Renard contrô­lait éga­le­ment un quo­ti­dien qui ne s’appelait pas par hasard La Wal­lo­nie [1923 – 1998]. Il n’avait que faire d’un Par­ti socia­liste [PSB uni­taire] qui concluait des accords de gou­ver­ne­ment avec la droite : « Il faut l’abattre » [en fran­çais dans le texte]. C’est de la gauche wal­lonne et radi­cale que vint donc la pre­mière attaque contre le modèle belge de concertation.

Ce fai­sant, le génie était sor­ti de sa bou­teille. De jeunes uni­ver­si­taires comme Luc Huyse s’attaquèrent aux piliers4, deve­nus des machines de pou­voir se com­por­tant sans scru­pule comme de véri­tables for­ma­tions poli­tiques et se sou­ciant davan­tage du ren­for­ce­ment de leurs posi­tions res­pec­tives que de la défense de l’intérêt géné­ral. Les hommes poli­tiques n’étaient plus pro­té­gés par leur presse et leur opi­nion publique, mais atta­qués et cri­ti­qués de toute part. L’opinion publique belge décou­vrait avec stu­peur des « scan­dales » par cen­taines. Cette « scan­da­lite » régna de 1973 (écla­te­ment de l’affaire Ibram­co : une raf­fi­ne­rie d’État admi­nis­trée uni­que­ment par des socia­listes) jusqu’au milieu des années 1990 (publi­ca­tion des cahiers Ato­ma du secré­taire natio­nal du CVP Leo Del­croix qui révé­la le finan­ce­ment illé­gal du par­ti). Des jour­na­listes recon­nus énu­mèrent tous ces scan­dales dans des livres inti­tu­lés Les Affaires sont nos affaires — Du scan­dale RTT à l’Affaire Agus­ta (1994) ou Het Land van de 1000 schan­da­len (1997) [Le pays des mille scan­dales], livres qui se ven­dirent comme des petits pains : le Belge vou­lait lire et relire com­ment ses gou­ver­nants trans­gres­saient leurs propres lois.

D’autres jour­na­listes écri­virent des livres et réa­li­sèrent des repor­tages sur les grands tra­vaux inutiles, ces fonds publics injec­tés dans des tra­vaux d’infrastructures ou des pro­jets d’aide au déve­lop­pe­ment inutiles. Les com­mandes mili­taires fai­saient l’objet d’accords en sous-main, à des prix sur­éva­lués et contre des pots-de-vin. Il y eut ensuite les car­nages com­mis par les Tueurs du Bra­bant et jamais réso­lus, ce qui contri­bua à entre­te­nir une atmo­sphère d’Unheim­li­ch­keit5. Trente ans après la der­nière fusillade, on n’a tou­jours pas iden­ti­fié un seul cou­pable. C’est ain­si qu’a fini par s’enraciner l’impression que quelque chose ne tourne pas rond ici. Et l’affaire Dutroux devait encore écla­ter. S’il est un jour où la Bel­gique ne s’est jamais sen­tie un fai­led state, ce fut bien lors de cet évè­ne­ment his­to­rique que fut la Marche blanche à Bruxelles. Le 20 octobre 1996, trois-cent-mille Belges se ras­sem­blèrent dans le centre de la capi­tale pour témoi­gner de leur sou­tien aux familles des fillettes enle­vées, assas­si­nées ou disparues.

Malgoverno

La toile de fond, c’était une ges­tion poli­tique qui avait fini par tour­ner à vide à force de ne plus être tein­tée que de com­mu­nau­taire. Après l’Indépendance [1830], la Bel­gique avait dû attendre cent-qua­rante ans sa pre­mière réforme de l’État, mais à par­tir de 1970, réfor­mer l’État devint une occu­pa­tion à plein temps pour le per­son­nel poli­tique. Désor­mais, chaque dos­sier se négo­ciait en fonc­tion du cli­vage lin­guis­tique. Non seule­ment les dos­siers stric­te­ment com­mu­nau­taires, mais aus­si les accords socioé­co­no­miques, les grands tra­vaux d’infrastructure et, jusqu’à ce qu’il soit scin­dé [en 1988], l’enseignement. La pom­made de la paix sociale por­tait un nom : sub­sides. À tel point qu’on par­la très rapi­de­ment de poli­tique du gau­frier [wafe­li­j­zer­po­li­tiek]: pour chaque franc belge qui allait à la Flandre, il en fal­lait (au moins) un pour la Wal­lo­nie et Bruxelles. À chaque fois, la Bel­gique en res­sor­tait un peu plus mal en point. L’État finit par être désha­billé jusqu’au caleçon.

Voor het Bel­giekske nikske6. Jamais ce slo­gan, tout droit sor­ti des gazettes extré­mistes fla­mandes comme ’t Pal­lie­terke, n’avait si bien son­né. Même un par­ti popu­laire (et d’occupation du pou­voir) comme le CVP se mit à déve­lop­per un dis­cours anti-belge de plus en plus consé­quent. À par­tir des années 1970, les réformes de l’État se retrou­vèrent en tête d’agenda. Cela signi­fiait moins de Bel­gique et plus de Flandre. Ou plus de Wal­lo­nie car, en deçà de la fron­tière lin­guis­tique, le PS pré­fé­rait lui aus­si agir à sa guise. En 1987, Gas­ton Geens déclen­cha une révo­lu­tion coper­ni­cienne. Dans un livre inti­tu­lé Op eigen kracht [Sur nos propres forces], il lan­ça le slo­gan his­to­rique Wat we zelf doen, doen we beter (Ce qu’on fait soi-même, on le fait mieux). Comme pré­sident de l’exécutif fla­mand (aujourd’hui on dirait ministre pré­sident du gou­ver­ne­ment fla­mand), Geens insi­nuait que la Bel­gique ne fonc­tion­nait plus. Désor­mais, cette mise en demeure de l’État fédé­ral devint cen­trale dans le dis­cours offi­ciel des enti­tés fédé­rées7.

Décrit ci-des­sus en quelques para­graphes, cela fait pour­tant de nom­breuses années que ce pro­ces­sus est au centre de toutes les atten­tions. Une des rai­sons prin­ci­pales en est la période allant de 1977 à 1981 et que les poli­to­logues résument en un seul mot : mal­go­ver­no, autre­ment dit, des gou­ver­ne­ments qui ne gou­vernent pas. Il s’agit de ces quatre années durant les­quelles se sont suc­cé­dé pas moins de sept gou­ver­ne­ments diri­gés par les chré­tiens-démo­crates Leo Tin­de­mans [CVP], Paul Van­den Boey­nants [PSC], Wil­fried Mar­tens [CVP] et Mark Eys­kens [CVP]. L’impact de ce mal­go­ver­no sur l’image de soi de la Bel­gique ne doit en aucun cas être sous-esti­mé (voir ci-après Pierre Dela­grange, « Bel­gique — 1971 – 1981 : Decen­nium Horribile »).

La guerre de Baudouin

En 1978, alors qu’elle était déjà dans le pipe­line, une réforme de l’État (« le Pacte d’Egmont8 ») se vit oppo­ser par le Conseil d’État de nom­breuses objec­tions fon­da­men­tales. Lorsque les pré­si­dents des par­tis de la majo­ri­té vou­lurent mal­gré tout faire pas­ser en force la réforme, le Pre­mier ministre Leo Tin­de­mans [CVP] se per­mit d’annoncer sa démis­sion à la tri­bune de la Chambre : « La Consti­tu­tion n’est pas un chif­fon de papier. » Impli­ci­te­ment, il accu­sait le reste du Par­le­ment, y com­pris sa propre majo­ri­té et donc son propre par­ti, le CVP, de com­por­te­ment irres­pon­sable et de visées illé­gales. Sans le vou­loir, il contri­bua à ali­men­ter un cli­mat antipolitique.

Si le Pre­mier ministre choi­sis­sait de se don­ner en spec­tacle, pour­quoi pas le roi ? Après le départ dra­ma­tique de Tin­de­mans, le 11 octobre 1978, l’imbroglio poli­tique était à son comble. Au point que même Paul Van­den Boey­nants fut appe­lé à diri­ger un gou­ver­ne­ment de tran­si­tion avant de pas­ser la main à Wil­fried Mar­tens. Ses pre­miers gou­ver­ne­ments tom­bèrent plus vite qu’ils n’avaient été for­més : entre 1979 et 1981, il en diri­gea quatre. Avec la chute de Mar­tens IV, Bau­douin lui-même faillit s’étouffer. Et donc le roi Bau­douin fit son petit Tin­de­mans : devant les camé­ras, il son­na les cloches au poli­tique. Et de quelle manière… Le 31 mars 1981, le chef de l’État convo­qua au Palais royal les dix-neuf prin­ci­paux déci­deurs du pays : le Pre­mier ministre, les pré­si­dents des grands par­tis, les pré­si­dents de la Chambre et du Sénat, ain­si que les prin­ci­paux par­te­naires sociaux.

Bau­douin s’adressa aux Dix-Neuf en ces termes : « Vous, les repré­sen­tants des pou­voirs de droit et des pou­voirs de fait ». Avant de leur pas­ser un savon sans pré­cé­dent : « En sept ans, sept gou­ver­ne­ments se sont suc­cé­dé, et ce dans les temps les plus dif­fi­ciles depuis l’après-guerre, alors que, plus que jamais, nous avons besoin de conti­nui­té et de sta­bi­li­té. Il se fait qu’en un an à peine, quatre ministres se sont suc­cé­dé au même poste. En pareilles cir­cons­tances, peut-il être encore ques­tion de ges­tion poli­tique ? » Bau­douin ne bran­dis­sait pas encore l’image d’une Bel­gique comme État échoué, mais plu­tôt celle d’un (pays assié­gé : « C’est la guerre, la guerre pour la pré­ser­va­tion de notre éco­no­mie, pour le bien-être de tous et sur­tout des moins favo­ri­sés, pour notre place dans le monde. »

Le pois­son [mort] pue d’abord de la tête [Vis stinkt eerst aan de kop]. Si le chef de l’État lui-même com­mence à se plaindre du niveau du pro­ces­sus de prise de déci­sion, pour­quoi la popu­la­tion devrait-elle encore éprou­ver du res­pect pour le pays et ses diri­geants ? Sur­tout si ces der­niers se battent comme des chif­fon­niers pour ensuite venir eux-mêmes expli­quer sur les écrans que le poli­tique ne fait pas cor­rec­te­ment son travail ?

Pays de singes

Car c’est plu­tôt deux fois qu’une que les plus hauts repré­sen­tants de l’autorité jetèrent l’image de la Bel­gique en pâture. Pre­nez l’affaire Walid Kha­led de 1991. Le Pales­ti­nien Walid Kha­led [groupe Abou Nidal] était l’un des ter­ro­ristes les plus recher­chés au monde lorsqu’il fut arrê­té inopi­né­ment sur la Grand-Place de Bruxelles. Kha­led déte­nait un visa en règle déli­vré par les propres ser­vices du ministre des Affaires étran­gères Mark Eys­kens [CVP]. À la suite de quoi son col­lègue Louis Tob­back [SP], alors ministre de l’Intérieur, s’en alla décla­rer sur les pla­teaux que « la folie dans ce pays » avait atteint des som­mets. Il trou­vait « plu­tôt fort » qu’en pleine guerre du Golfe, un ter­ro­riste se balade sur la Grand-Place de Bruxelles et qu’un ministre soit au cou­rant. Eys­kens se débat­tit comme un beau diable, obli­gea des sous-fifres à démis­sion­ner, mais res­ta lui-même en poste. À la suite de quoi, il décla­ra au Volks­krant [Amster­dam] qu’il aurait démis­sion­né dans n’importe quel autre pays, mais « quand même pas dans un pays de singes comme la Bel­gique9 ». Pays de singes… À côté de ça, État échoué reste une des­crip­tion plu­tôt polie. Ce fut la der­nière fois que Mark Eys­kens fit par­tie d’un gouvernement.

Que le sys­tème belge fût en train de perdre toute légi­ti­mi­té (1991 fut aus­si l’année du Dimanche noir : la per­cée élec­to­rale du Vlaams Blok), cer­tains hommes poli­tiques de la rue de la Loi com­men­cèrent à le ressentir.

Se dis­tan­cier osten­si­ble­ment d’un falende staat [État défaillant, fai­ling state] devint alors la prin­ci­pale moti­va­tion du diri­geant libé­ral [VLD] Guy Verhof­stadt pour écrire ses deux pre­miers Bur­ger­ma­ni­fes­ten [Mani­festes citoyens]10, autant de pam­phlets agres­sifs contre l’État, en l’occurrence sa variante belge. Ain­si, après avoir été pré­sident de par­ti, chef de groupe par­le­men­taire et vice-Pre­mier ministre, Guy Verhof­stadt pou­vait avec une belle assu­rance affir­mer sa « ferme convic­tion » que « beau­coup de choses qui se passent sur le ter­rain poli­tique ne sont que mascarade ».

Non seule­ment Verhof­stadt dis­cré­di­tait le poli­tique, mais il érein­tait éga­le­ment la façon dont le pro­ces­sus de déci­sion poli­tique frayait avec ces mau­dits corps inter­mé­diaires11, ces hommes poli­tiques et ces « bonzes » de tout poil mani­gan­çant dans le dos de citoyens ingé­nus. Quelques années plus tard, aux Pays-Bas, Pim For­tuyn ferait une ana­lyse ana­logue de la poli­tique d’arrière-boutique (ach­ter­ka­mert­jes­po­li­tiek)12. Cette cri­tique frap­pa d’autant plus le milieu poli­tique de plein fouet qu’elle conte­nait un fond de véri­té : dans une démo­cra­tie, il est inévi­table que les élites poli­tiques et les déci­deurs sociaux et éco­no­miques se concertent.

Aus­si Verhof­stadt ne fut-il pas très convain­cant lorsque, deve­nu Pre­mier ministre en 1999 d’un gou­ver­ne­ment « vio­let » [coa­li­tion inédite entre par­tis socia­listes, libé­raux et éco­lo­gistes fla­mands et fran­co­phones], il prit sou­dain ses dis­tances avec ses Mani­festes et éri­gea la Bel­gique en État modèle. Ce mes­sage était des­ti­né à la fois à la popu­la­tion et à l’étranger. L’apogée visuel de cette cam­pagne de conver­sion fut Be Proud, Be Bel­gian, ce clip publi­ci­taire dans lequel on voyait un homme quelque peu sur­me­né (un croi­se­ment entre le Robin Williams du Cercle des Poètes dis­pa­rus et Guy Verhof­stadt lui-même) crier son admi­ra­tion pour la Bel­gique. Le Pre­mier ministre libé­ral sem­blait vrai­ment croire qu’il n’y avait pas de pays plus puis­sant et plus beau que le nôtre.

Ensuite, ce fut au tour du CD&V [appel­la­tion du CVP depuis 2001] de lui rendre la mon­naie de la pièce. Le nou­vel homme fort du CD&V, Yves Leterme, repro­chait aux gou­ver­ne­ments « vio­lets » de n’avoir pas eu ne serait-ce que « cinq minutes de cou­rage poli­tique » pour scin­der l’arrondissement élec­to­ral Bruxelles-Hal-Vil­vorde [qui empoi­son­nait la vie poli­tique belge depuis 1963]. En fai­sant cam­pagne sous le slo­gan du goed bes­tuur [bonne gou­ver­nance], Leterme devint immen­sé­ment popu­laire. Mal­heu­reu­se­ment, à peine deve­nu Pre­mier ministre [2008 – 2011], il se vit confron­té à la crise ban­caire, laquelle nous révé­la que même les prin­ci­pales banques et socié­tés d’assurances belges (For­tis, Dexia et Ethias) étaient de toute évi­dence mal gouvernées.

Rare­ment la classe poli­tique aura ain­si été vouée aux gémo­nies après que tant de gens eurent per­du de larges parts de leur épargne. Cette situa­tion ne rele­vait pas de la res­pon­sa­bi­li­té directe du gou­ver­ne­ment, mais le poli­tique fut soup­çon­né de com­pli­ci­té. Les images d’une assem­blée d’actionnaires révol­tés de la banque For­tis furent l’humiliation ultime pour qui­conque en Bel­gique déte­nait une par­celle de pou­voir, les ban­quiers, les hommes poli­tiques et les diri­geants des grandes orga­ni­sa­tions sociales, les­quels avaient par­ti­cu­liè­re­ment mal géré Dexia. Yves Leterme fut obli­gé de démis­sion­ner dans un cli­mat de méfiance abso­lue et de désar­roi total, un cli­mat que ne par­vint jamais à rompre la rus­tige vas­ti­gheid [fer­me­té tran­quille] toute rhé­to­rique du Pre­mier ministre inté­ri­maire [CD&V] Her­man Van Rom­puy (2008 – 2009). Tout cela ne pou­vait que mal tour­ner. Au prin­temps 2010, le jeune pré­sident de l’Open-VLD Alexan­der De Croo devait à tout prix se pro­fi­ler et, fier comme un gaf­feur, il « débran­cha la prise ».

La perspective de Bart De Wever

L’heure de Bart De Wever était venue. Le nou­vel et élo­quent pré­sident de la N‑VA par­vint à faire impres­sion en osant pro­po­ser un nou­veau para­digme poli­tique. Des bel­gi­cistes comme Leo Tin­de­mans avaient tou­jours mis en garde contre une fédé­ra­li­sa­tion par étapes qui débou­che­rait sur des auto­ri­tés impuis­santes. De Wever, lui, inver­sa la pers­pec­tive et uti­li­sa cette ancienne thèse comme argu­ment en faveur de l’abolition de la Bel­gique. Il inté­gra la rhé­to­rique du beter bes­tuur [meilleure gou­ver­nance] de Gas­ton Geens et les concep­tions anti-État défaillant [falende staat] de Guy Verhof­stadt au dis­cours anti-belge clas­sique du Mou­ve­ment fla­mand. Désor­mais, ce n’était plus en tant que Fla­mand que De Wever s’opposait à la Bel­gique, mais parce qu’il trou­vait que ce pays à moi­tié fédé­ra­li­sé ne fonc­tion­nait pas. En outre, il don­nait une légi­ti­ma­tion démo­cra­tique à son com­bat contre la Bel­gique État défaillant grâce à sa théo­rie de l’«unique pays aux deux démo­cra­ties ». En Wal­lo­nie, expli­quait-il, la ten­dance lourde est plu­tôt de gauche, alors qu’en Flandre elle est plu­tôt de droite. En soi, il n’y a pas de mal à cela, mais cela débouche sur une navi­ga­tion à vue, une poli­tique d’arrière-boutique [ach­ter­ka­mert­jes­po­li­tiek] et de mau­vais com­pro­mis, autant de constats qui, soit dit en pas­sant, étaient allè­gre­ment pio­chés par De Wever dans les anciens Mani­festes citoyens de Guy Verhofstadt.

Avec ce dis­cours anti-belge réno­vé, Bart De Wever ne s’adressait plus seule­ment aux fla­min­gants clas­siques. Il tou­chait les élec­teurs mécon­tents du CD&V, res­tés fidèles aux prin­cipes chré­tiens-démo­crates de sub­si­dia­ri­té et de sup­pléance. Il s’adressait aus­si à ces libé­raux qui veulent tou­jours payer moins d’impôts, ne crachent jamais sur un bon petit pro­jet en faveur de moins d’État et pour qui la Bel­gique peut tout aus­si bien s’évaporer. In fine, aux élec­tions légis­la­tives de 2010, la N‑VA cloua sur place tous ses concur­rents et devint le plus grand par­ti du pays.

Ce fai­sant, De Wever par­vint à faire bas­cu­ler une grande par­tie de la popu­la­tion fla­mande dans la résis­tance, non seule­ment contre le gou­ver­ne­ment, mais aus­si contre le régime, l’État et, en défi­ni­tive, la nation. Pour l’opinion publique N‑VA, Bel­gique ne désigne pas tant un pays qu’une manière de gou­ver­ner, de s’accorder et même de vivre. Tout comme pour elle, Dexia n’est pas seule­ment une banque, mais éga­le­ment une insulte qui désigne autant het mid­den­veld que le pilier qui veut refi­ler à l’État une fac­ture de plu­sieurs mil­liards. Face aux mil­liards d’euros dépen­sés pour Dexia, même un Fla­mand aisé se sent faible et menacé.

Ensuite sont venus les atten­tats de Paris et un peu plus tard de Bruxelles, avec la prise de conscience que le réseau euro­péen de Daech s’est vrai­sem­bla­ble­ment mis sur pied à par­tir de Molen­beek. Les cri­tiques de la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale à l’égard de la méthode belge ont été impi­toyables. Tout comme le juge­ment de Poli­ti­co : la Bel­gique est un État échoué. Esti­mant le pays de plus en plus ingou­ver­nable, trois grands PDG ont à leur tour appe­lé le Pre­mier ministre Charles Michel à reprendre l’initiative13.

Aujourd’hui, De Wever se retrouve sou­dain dans la même posi­tion que Verhof­stadt en son temps. Depuis les bancs de l’opposition, il pro­non­çait la faillite du pays, mais dès qu’il en a eu l’opportunité, il a embar­qué son par­ti dans le gou­ver­ne­ment belge. La com­mu­ni­ca­tion désor­mais ardue de Bart De Wever illustre à quel point il est dif­fi­cile pour la N‑VA de s’en tenir à sa ligne anti-belge. Dans sa der­nière inter­view accor­dée au Tijd [le 9 jan­vier 2016], De Wever don­nait l’impression de ne plus trop savoir à quoi s’en tenir, décla­rant sur un ton presque rési­gné : « Ce ne sera jamais mieux qu’avec ce gou­ver­ne­ment-ci, mais ce pays reste ce qu’il est. » N’est-ce pas recon­naitre impli­ci­te­ment que la pro­messe du chan­ge­ment a peut-être visé trop haut ? Plus récem­ment encore [le 20 mai 2016, sur un pla­teau de la VRT], le pré­sident du plus gros par­ti au pou­voir [en Bel­gique et en Flandre] regret­tait que le gou­ver­ne­ment fédé­ral « ne rayonne pas d’ambition col­lec­tive ». Le len­de­main, il se repre­nait : ses décla­ra­tions de la veille avaient été « mal com­prises » et il pré­ci­sait que le Pre­mier ministre béné­fi­ciait de « tout son soutien ».

Cela en dit long quant à la vision de Bart De Wever sur les résis­tances de notre modèle de concer­ta­tion. Cela en dit autant quant à la force limi­tée dont dis­pose son propre par­ti pour chan­ger ce modèle. La Bel­gique n’est peut-être plus qu’un amas de décombres, mais on ne s’en débar­rasse pas si faci­le­ment. Et en Flandre, où nous ne sommes gênés ni par deux démo­cra­ties ni par un moteur à trois vitesses, il est tout aus­si dif­fi­cile de trou­ver un consen­sus au sujet de l’Oos­ter­weel14 qu’à Bruxelles au sujet de la fusion de six zones de police.

Le 22 mai fut une jour­née de deuil et de com­mé­mo­ra­tion des vic­times des atten­tats de Zaven­tem et de Mael­beek [22 mars 2016]. Toutes les auto­ri­tés du pays s’étaient ras­sem­blées au Palais royal pour une céré­mo­nie sobre et émou­vante. À peine Daan eût-il ache­vé (en fran­çais, en néer­lan­dais et en alle­mand) les der­nières notes d’une ver­sion infi­ni­ment triste de la Bra­ban­çonne, que le ministre Pré­sident fla­mand Geert Bour­geois (N‑VA) twee­tait : « Com­mé­mo­ra­tion vic­times #Brus­se­lat­tacks. Témoi­gnages forts, poi­gnants. Mer­ci aus­si aux ser­vices de secours et aux béné­voles. Le cha­grin par­ta­gé aide à gué­rir. » Et voilà.

Qui­conque regarde un peu plus loin que les yesterday’s news ne peut être sur­pris par l’image de la Bel­gique comme État échoué. Les diri­geants de ce pays ont recours à cette ana­lyse depuis des décen­nies, et ce dans toutes ses variantes, par­fois dans l’espoir d’imposer leur propre agen­da, par­fois dans celui de déjouer celui d’un autre. Never waste a good cri­sis, dit le dic­ton. Dans ce pays, il est mani­fes­te­ment utile d’en pro­vo­quer une petite de temps à autre.

Tra­duit du néer­lan­dais et anno­té par Pierre Delagrange

  1. Tim King, « Bel­gium is a fai­led state », Poli­ti­co, 2 décembre 2016.
  2. La notion anglo-saxonne et contro­ver­sée de fai­led state se tra­duit dif­fi­ci­le­ment en fran­çais. La tra­duc­tion État failli a d’abord été intro­duite par les Cana­diens fran­co­phones, mais, de ce côté-ci de l’Atlantique, elle évoque davan­tage une faillite finan­cière que le sens pre­mier du verbe faillir (échouer, man­quer, ne pas réus­sir). Cer­tains tra­duc­teurs et poli­to­logues fran­co­phones ont recours à la tra­duc­tion État raté. Mais cette for­mu­la­tion est trop car­rée et irré­vo­cable par rap­port au fai­led state anglo-saxon, au mis­lukte staat néer­lan­do­phone, au ges­chei­ter­ter Staat ger­ma­no­phone, à l’Estado fal­li­do his­pa­no­phone ou même au Sta­to fal­li­to ita­lo­phone. Désor­mais, cer­tains tra­duc­teurs et auteurs fran­co­phones (Marc Weitz­mann, par exemple) tra­duisent fai­led state par État échoué. Dans le cas belge, échoué a en outre une force d’évocation (en fran­çais seule­ment) et résonne comme une méta­phore navale. Un peu comme si cette non-nation (ou cette fai­led nation, dixit Bart De Wever, VRT, 20 juin 2016) qu’est la Bel­gi­ca n’avait pas som­bré en 1940 au large des côtes nor­vé­giennes, mais s’était échouée sur des bancs de sables ou des marais, quelque part entre Moer­dijk et Lille.
  3. Gou­ver­ne­ment de centre-droit com­po­sé du PSC uni­taire (social-chré­tien) et du PL uni­taire (libé­ral).
  4. En Bel­gique et aux Pays-Bas, le « pilier » (zuil) désigne une orga­ni­sa­tion socio­po­li­tique civile (for­melle ou infor­melle) indé­pen­dante de l’État (voire y oppo­sée) ras­sem­blant ou coor­don­nant ver­ti­ca­le­ment les acti­vi­tés d’organismes phi­lo­so­phi­que­ment proches (par­ti poli­tique, syn­di­cat, orga­ni­sa­tion patro­nale, caisse d’indépendants, mutua­li­té, mou­ve­ment de jeu­nesse, réseau d’enseignement, asso­cia­tions de parents, etc.). En Bel­gique, il existe trois piliers « tra­di­tion­nels » : chré­tien (divi­sé entre gauche et droite), libé­ral (le moins struc­tu­ré) et socia­liste (le plus struc­tu­ré : Action com­mune ACS/SGA). Sortes d’États dans l’État, les piliers ont long­temps « enca­dré » ver­ti­ca­le­ment de très larges sec­teurs de la socié­té civile en dehors de l’action des pou­voirs publics. Depuis le début des années 1990, la pila­ri­sa­tion (ver­zui­ling) a ten­dance à s’estomper tant aux Pays-Bas qu’en Bel­gique (sauf dans l’enseignement), selon un pro­ces­sus appe­lé dépi­la­ri­sa­tion (ont­zui­ling).
  5. Sen­ti­ment mor­bide d’étrangeté à soi-même ou d’aliénation.
  6. « Rien du tout pour la Bel­gique de rien du tout. » Bel­giek (et non Bel­gië) est évi­dem­ment péjo­ra­tif et fait réfé­rence à la « Bel­gique de papa » : uni­taire, rétive aux reven­di­ca­tions lin­guis­tiques fla­mandes et poli­ti­que­ment domi­née par les élites fran­co­phones de Bruxelles, de Flandre et de Wallonie.
  7. Dans la ver­sion ori­gi­nale, deel­sta­ten, c’est-à-dire États fédé­rés.
  8. Le Pacte d’Egmont (24 mai 1977) pré­voyait : 1) la trans­for­ma­tion immé­diate (en huit ans maxi­mum) de la Bel­gique en un État fédé­ral fon­dé essen­tiel­le­ment sur trois Régions (fla­mande, wal­lonne et bruxel­loise) et dans une moindre mesure sur trois Com­mu­nau­tés cultu­relles ; 2) la créa­tion d’une Région bruxel­loise à part entière ; 3) la scis­sion de l’arrondissement élec­to­ral biré­gio­nal de BHV (Bruxelles-Hal-Vil­vorde); 4) la déli­mi­ta­tion expli­cite et lis­tée des com­pé­tences exer­cées par la fédé­ra­tion et les enti­tés fédé­rées. Le Pacte a capo­té pour diverses rai­sons : 1) oppo­si­tion du Conseil d’État à un cha­pitre du Pacte consi­dé­ré comme dis­cri­mi­na­toire et anti­cons­ti­tu­tion­nel : une domi­ci­lia­tion bruxel­loise fic­tive était accor­dée (à titre défi­ni­tif pour les six com­munes à faci­li­té de la péri­phé­rie bruxel­loise et à titre tem­po­raire — vingt ans — dans des sec­tions de com­munes uni­lingues fla­mandes) aux fran­co­phones de l’arrondissement d’Hal-Vilvorde ; 2) entrée en dis­si­dence de l’aile extré­miste de la VU (négo­cia­trice et signa­taire du Pacte avec le FDF); 3) mise sur pied d’un comi­té Egmont exer­çant une pres­sion maxi­male sur le CVP et l’aile fla­mande du PSB uni­taire ; au sein du Mou­ve­ment fla­mand, plu­sieurs choses sont indi­gestes : le pri­mat régio­nal consa­cré par le Pacte et, sur­tout, la créa­tion d’une Région bruxel­loise échap­pant au sché­ma de la coges­tion par la Wal­lo­nie et la Flandre ; 4) oppo­si­tion d’élus CVP à la dis­so­lu­tion des pro­vinces et à leur rem­pla­ce­ment par des sous-régions (sub­ge­wes­ten), certes davan­tage en phase avec les réa­li­tés locales, mais syno­nymes de pertes de leviers de pou­voir pour le CVP. Ce der­nier détail est sou­vent oublié.
  9. La cita­tion com­plète vaut son pesant d’or. « Mocht ik in de Britse rege­ring heb­ben geze­ten, dan was ik natuur­lijk al lang opges­tapt. Maar we zijn hier in Bel­gië. Hier is de poli­tiek een kip­pen­hok. […] In elk ander land zou ik ops­tap­pen, maar toch niet in een apen­land als Bel­gië » (Aurais-je sié­gé dans le gou­ver­ne­ment bri­tan­nique que j’aurais natu­rel­le­ment démis­sion­né depuis long­temps. Mais ici, nous sommes en Bel­gique. Ici, la poli­tique, c’est un pou­lailler. […] Dans n’importe quel autre pays, je démis­sion­ne­rais, mais quand même pas dans un pays de singes comme la Bel­gique.), De Volks­krant, 9 février 1991.
  10. Bur­ger­ma­ni­fest I (co-écrit avec Frans Ver­leyen [direc­teur du Knack de 1972 à 1997], 1989); Bur­ger­ma­ni­fest II : De weg naar poli­tieke ver­nieu­wing (La voie vers la réno­va­tion poli­tique, 1991).
  11. Dif­fi­ci­le­ment tra­dui­sible en fran­çais, l’expression néer­lan­daise het mid­den­veld ren­voie à la socié­té civile, mais au sens très bel­go-néer­lan­dais des piliers, ces « corps inter­mé­diaires » long­temps très puis­sants en Bel­gique et aux Pays-Bas.
  12. Avant de fon­der son propre par­ti poli­tique, ce socio­logue de for­ma­tion (assas­si­né en mai 2002) fut d’abord chro­ni­queur à l’hebdomadaire néer­lan­dais Else­vier (Amster­dam) de 1993 à 2001. Durant cette période, il publia plu­sieurs pam­phlets « popu­listes liber­ta­riens », dont Aan het volk van Neder­land. De contract­maat­schap­pij, een poli­tiek eco­no­mische zeden­schets (Au peuple des Pays-Bas. La socié­té du contrat, pein­ture de mœurs poli­tique et éco­no­mique, 1992) et De ver­weesde samen­le­ving. Een reli­gieus-socio­lo­gisch trak­taat (La socié­té orphe­line. Trai­té socio­lo­gi­co-reli­gieux, 1995).
  13. Dans une tri­bune publiée simul­ta­né­ment (le 18 mai 2016) dans Le Soir et De Stan­daard.
  14. Pro­jet pha­rao­nique de « bou­clage » du Ring 1 (Anvers) à hau­teur de l’ancien vil­lage d’Oosterweel, ense­ve­li sous les raf­fi­ne­ries du Dock n° 5 du port d’Anvers.

Pauli


Auteur

Historien de formation, Walter Pauli est un journaliste belge néerlandophone. Journaliste au quotidien {[De Morgen->http://www.demorgen.be]} de 1992 à 2011, il y couvre l'actualité politique et sociale belge et, à partir de 1999, en devient l'un des éditorialistes attitrés avant d'en devenir le rédacteur en chef adjoint. Depuis septembre 2011, il est journaliste, reporter et éditorialiste à l'hebdomadaire {[Knack->http://www.knack.be]}, où il couvre toujours la vie politique et sociale belge.