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Belarus 2008, la solitude des lendemains qui déchantent
Le Belarus, dernier régime autoritaire d’Europe, est un phénomène à plus d’un titre. Si, pour la plupart des autres républiques ex-soviétiques, l’indépendance a plutôt été le fruit d’une lutte démocratique, ici elle semble être tombée en 1991 comme un fruit trop mûr entre les mains d’apparatchiks qui comptaient sur Moscou pour leur expliquer qu’en faire, mais savaient pertinemment comment empêcher les réformateurs de s’en emparer. Mais depuis deux ans, le « grand frère » russe, dont les subsides maintiennent artificiellement à flot un système économiquement insolvable, menace de « lâcher » le président Loukachenka si celui-ci persiste à mener une politique économique et diplomatique autonome. Tel un nouveau Tito, Loukachenka s’est en effet engagé dans un aventureux chantage au rapprochement avec l’Ouest, distribuant à qui veut bien les croire des promesses de libéralisation politique, dans l’espoir que la reprise du dialogue avec Bruxelles, voire même Washington, ferait affluer les investissements dont le pays a tant besoin. Dans ce jeu de dupes où peu croient encore en une démocratisation du régime — pas même l’opposition, efficacement exclue de la scène politique par la rhétorique officielle selon laquelle elle serait un ennemi intérieur à la solde d’espions américains — Loukachenka a beaucoup à perdre : doublement isolé, combien de temps son régime, qualifié désormais par ses opposants de « néototalitaire », peut-il encore tenir ?