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Aux ennemis de la Patrie

Numéro 5 - 2016 par Porayski-Pomsta

août 2016

Ce soir, il fait beau sur Var­so­vie. Nous sommes ven­dre­di, et voi­là que se ter­mine une autre semaine de tra­vail et encore de mau­vaises nou­velles. On se fait au tra­vail, moins aux actua­li­tés catas­tro­phiques. Les désastres glo­baux sont notoi­re­ment connus, mais ici on n’en est pas moins pré­oc­cu­pés par nos petits mal­heurs locaux. Par la […]

Italique

Ce soir, il fait beau sur Var­so­vie. Nous sommes ven­dre­di, et voi­là que se ter­mine une autre semaine de tra­vail et encore de mau­vaises nou­velles. On se fait au tra­vail, moins aux actua­li­tés catas­tro­phiques. Les désastres glo­baux sont notoi­re­ment connus, mais ici on n’en est pas moins pré­oc­cu­pés par nos petits mal­heurs locaux. Par la dérive auto­ri­taire du par­ti au pou­voir et ses dis­cours hai­neux, par l’inquiétante mon­tée en puis­sance de l’extrême droite avec ses excès xéno­phobes, ses agres­sions racistes. De lun­di à ven­dre­di, jours fériés non vrai­ment exclus, tout cela donne tan­tôt froid dans le dos, tan­tôt enrage de sorte qu’on se tient rare­ment au calme.

Mais comme la semaine de tra­vail arrive à son terme et que ce soir le ciel est clair, l’air lim­pide et les tem­pé­ra­tures léni­fiantes, l’heure est for­cé­ment au répit. Après tout, cette belle jour­née de mai peut être de bon augure : on dit que par temps clé­ment, les esprits se détendent et l’espoir s’installe. N’est-ce pas par manque de soleil que s’est for­mée notre âme slave, résis­tante, mais tur­bu­lente, mélan­co­lique mais non moins cruelle ? Est-ce qu’avec plus de lumière — c’est l’une des théo­ries en vogue ce der­nier temps — nous, les Polo­nais, serions d’un autre genre, disons, plus réflexif et moins revêche ?

Cela dit, il est temps de ren­trer. Mon vélo est garé en bas, dans la cour de l’immeuble qui, au cin­quième étage, abrite mon bureau. Cette ancienne mai­son de fonc­tion, construite jadis pour les che­mi­nots (et mon grand-père en fut un), se trouve aujourd’hui en bor­dure du grand quar­tier ouvrier de Wola, rue Kroch­mal­na. La même où Isaac Bashe­vis Sin­ger vécut ses jeunes années et dont il écri­vit plus tard qu’«il n’y avait aucun indi­vi­du conve­nable […]1 ». Cette rue était son ins­pi­ra­tion pre­mière, « sa mine d’or ». « Même quand je parle d’autres rues, je les juge par rap­port à Kroch­mal­na », écri­vait-il des années plus tard, déjà écri­vain célèbre et citoyen états-unien. Car ici, ce fut le cœur d’un immense quar­tier juif, « la plus pauvre par­tie de la ville2 », avant que les nazis ne le trans­forment en ghet­to. Depuis 1943, plus de quar­tier juif, plus de Juifs dans le quar­tier. Tout fut rasé et seules quelques ruines ont sub­sis­té jusqu’à nos jours. Sans comp­ter les caves qu’on découvre encore à l’occasion de quelque moder­ni­sa­tion ou chan­tier. Mais ce qu’on y trouve reste le secret pro­fes­sion­nel de l’entreprise en charge. Des tré­sors, des docu­ments ou des osse­ments ? Rien ne filtre. Le bruit court qu’il existe encore de vieux cou­loirs sou­ter­rains, longs de plu­sieurs kilo­mètres, qui, par le pas­sé, reliaient des quar­tiers de Var­so­vie. Mais cela sonne comme une affa­bu­la­tion. Qu’importe d’ailleurs ? Aujourd’hui la ville se recons­truit moderne, comme New York, Londres ou Frank­fort, et les hautes tours en verre et en béton — ce rêve de puis­sance enfin assou­vi — sentent la clim et le « pack ambiance », plu­tôt que le moi­si ou le mort. Aujourd’hui seuls les mono­ma­niaques veulent y croire encore : cette ville nou­velle a pous­sé sur les décombres d’une autre.

Par cette belle soi­rée de mai, des tee­na­gers squattent le muret en clin­ker rouge de la cour. Bou­teille de bière à la main droite et ciga­rette à la main gauche, ils sont bruyants et rica­neurs. Mais plu­tôt gen­tils : ce sont des petits-enfants de che­mi­nots ou des enfants de loca­taires venus de tous les coins de Pologne. Ces der­niers s’installent volon­tiers rue Kroch­mal­na, car les loyers y sont modé­rés et le grand centre-ville avec ses bureaux, ses com­merces, trams et métro, n’est qu’à quelques pas d’ici. Comme ancien, je les connais à peine. Et comme tel j’ai droit à une sorte d’intelligence qui existe entre vieux voi­sins dont les com­mé­rages n’ont jamais vrai­ment ces­sé. C’est sans doute l’une des rares choses qui aient sur­vé­cu à la guerre et à la chao­tique recons­truc­tion de ces ter­rains, deve­nus sou­dain vagues. Et on apprend des choses : « Ce grand gar­çon du rez-de-chaus­sée est dea­ler », me souffle un voi­sin dans notre ascen­seur exi­gu, autant pour un autre jeune que j’ai connu tout petit. Celui du pre­mier qui écoute du rap plein volume à des heures pré­cises, à en faire trem­bler les vitres : « Pas la peine de s’inquiéter, ras­sure la voi­sine du qua­trième, il va bien­tôt par­tir pour l’armée. » Mais c’est la vieille concierge qui est la mieux infor­mée. Je la croise tous les matins, occu­pée à net­toyer les dalles de la cour. Un jour elle m’annonce qu’il y a désor­mais des Ukrai­niens dans l’immeuble. Ils vivent à sept dans un petit stu­dio et ce sont des abru­tis : ils jettent des mégots par terre et quand elle leur dit deux mots, ils deviennent agres­sifs. Une fois, mise hors d’elle, voi­là qu’elle leur crie au nez : « Au fait, pour­quoi vous êtes venus en Pologne ? Pour tuer les Polo­nais, comme vos grands-pères ? » Et de conclure : « Après eux, il y aura les Arabes, ce sera encore pire. S’ils viennent s’installer en Pologne, tous ces ter­ro­ristes, vous savez, à la télé, ils disent que ça va mal finir…»

Bien sûr, j’essayai de répli­quer. Mais en simple voi­sin, je me sen­tais baroque confron­té à la voix d’une star de télé­jour­nal. C’est le signe de nos temps. Avec mon doute devant la cer­ti­tude de la vieille concierge, de ces mil­liers de vieilles concierges et de cen­taines de mil­liers de ces jeunes ou vieux qui par­tagent leur temps entre la télé, le muret et la bière, l’internet et les matchs de foot, je passe inaper­çu et je parais sus­pect. On s’allume à ces sujets-là, car enfin le monde rede­vient noir et blanc. « Vous avez vu ce qu’ils ont fait à Paris, à Cologne, à Bruxelles?, me crie un jour le coif­feur du coin. Et vous n’arrêtez pas de les défendre ! » Autre­ment dit, ce qui autre­fois pou­vait au mieux se chu­cho­ter, aujourd’hui peut se dire à haute voix : le poli­ti­cal­ly cor­rect est enfin tom­bé et désor­mais tous les coups sont permis.

Ain­si, dans un train de grande ligne, une jour­na­liste inter­cepte les pro­pos d’un mon­sieur mûr ins­trui­sant en expert de jeunes pas­sa­gères, mou­rant de rire, que les femmes arabes sont comme des vaches : quand elles ont per­du un ou deux enfants, ce n’est pas grave, parce qu’elles s’en feront d’autres3… Une autre fois, dans un train de ban­lieue, un gros chauve s’installe à côté d’un petit maigre au teint bron­zé, un pia­niste chi­lien, depuis une décen­nie en Pologne : « T’es pas Arabe par hasard ? », lui demande le gros chauve gen­ti­ment. Et sans attendre la réponse, il passe à l’acte. Quand il le tabasse, les autres pas­sa­gers admirent plus atten­ti­ve­ment le pay­sage. « C’est la faute à ces mieux édu­qués, ces plus aisés que d’avoir éle­vé ces “gamins” qui ne savent pas réagir autre­ment. Ce que nous vivons aujourd’hui en Pologne est le fruit des omis­sions de notre classe moyenne4 », tente d’élucider une jeune Polo­naise de peau noire qui se fit un jour gifler au milieu de l’élégant jar­din de Saxe par un abru­ti aviné.

Elle a sans doute rai­son. Mais que faire quand cette spi­rale du mal est déjà en régime accé­lé­ré ? Sachant que non seule­ment le teint basa­né (ou un nez trop pro­émi­nent) est fac­teur de risque ? Qu’il suf­fit d’être non ali­gné à la cause, ou du moins non sym­pa­thi­sant avec cette hys­té­rie patrio­tarde, pour être mis en joue. Quand on n’est pas « assez patriote », on devient for­cé­ment louche, dan­ge­reux et traitre. Il importe peu que ces der­niers soient lar­ge­ment majoritaires…

Je suis en bas déjà et je marche vers mon vélo. Il est atta­ché au fond de la cour. Je sors mon lourd trous­seau de clés, un véri­table bric-à-brac… Non, nous les Polo­nais, on n’est ni plus ni moins racistes, bons ou méchants que les autres. Il y a assez d’exemples, pour témoi­gner du contraire, tant dans la vie quo­ti­dienne qu’en termes d’effort huma­ni­taire ins­ti­tu­tion­na­li­sé. Et com­bien de tolé­rance, d’ouverture d’esprit, com­bien de beaux sou­rires ! Des gens venus d’Afrique ou d’Asie ne sont pas rares à van­ter l’hospitalité, la gen­tillesse et la fran­chise d’accueil qui leur est réser­vé par les Polo­nais, sou­vent gens simples et pas très riches. C’est que, on est quelque peu… pachy­dermes. En parole avant tout. Par exemple : com­bien de termes pour décrire les autres nations, races, reli­gions, com­bien de pri­mi­tifs patrio­tismes tri­baux ? Et tout cela pour rendre notre expres­sion plus vivante, plus créa­tive, genre d’exercice de style. Les « Arabes » ont la peau basa­née ? Non, ils sont beiges ou seule­ment « mou­che­tés ». Les Viet­na­miens — des « sushis », les Noirs, des « asphaltes»… ha, ha, hi — ha, ha, ha, ça rigole sur le muret rouge. On dirait plu­tôt un com­plexe de supé­rio­ri­té sur les uns dû au sen­ti­ment d’infériorité envers d’autres. Les vic­times ne sont jamais soli­daires, nous enseigne Amos Oz5.

Mais depuis les der­nières légis­la­tives rien n’est plus comme avant. On voit reve­nir de vieux ins­tincts qu’on croyait depuis long­temps enfouis sous terre. Ils sur­gis­saient çà et là, certes, mais comme des cas qu’on croyait sim­ple­ment patho­lo­giques. Aujourd’hui, ils reviennent au grand jour sous l’effet des sous-enten­dus offi­cia­li­sés. Sécré­tés à doses variées par les médias dits encore publics, mais qui ne servent plus que comme vul­gaire outil de pro­pa­gande à leurs patrons poli­tiques, ils tombent cette fois sur un ter­roir abon­de­ment fer­ti­li­sé. Leur rôle est de dis­qua­li­fier et déni­grer l’Autre et en même temps de jus­ti­fier les abus, les déplo­rables mal­adresses et la lamen­table incom­pé­tence du pou­voir. En cher­chant à four­nir des jouis­sances sub­sti­tu­tives, ils sanc­tionnent ces vieux fan­tasmes natio­na­listes et xéno­phobes chez ceux qui s’en nour­ris­saient de toute façon, mais montrent aus­si le che­min à suivre aux indé­cis et hési­tants. Il y a deux ans, Sta­siuk pres­sen­tait déjà ce qui se tra­mait : La nation lan­guit après une guerre. Après une occu­pa­tion elle lan­guit. Après un enne­mi par ces temps maigres. Elle des­cend dans la rue et désire se battre, car depuis des lustres pas une goutte de sang elle n’a ver­sée, et que son sang bout. L’hypertension a la Nation6

Et voi­ci que l’ennemi est là ! Qui est-il exac­te­ment et qu’en fera-t-on ? Ceci n’est pas clair. Le der­nier épi­sode de chasse aux sor­cières aurait pu s’ouvrir avec l’attribution du prix lit­té­raire Nike à Olga Tokarc­zuk pour ses Livres de Jacob. C’était à l’automne 2015. Cet épais volume d’un mil­lier de pages pré­sente une vision peu ortho­doxe d’une socié­té mul­tieth­nique et mul­ti­cul­tu­relle que fut la Pologne d’autrefois. Non qu’il se soit ven­du en mil­liers exem­plaires. C’est que lors de la céré­mo­nie d’attribution, l’écrivaine se per­mit de décla­rer devant les camé­ras : « Nous avons inven­té l’histoire d’une Pologne tolé­rante, ouverte […] Alors que nous fîmes des choses ter­ribles comme colo­ni­sa­teurs, comme majo­ri­té natio­nale qui répri­mait ses mino­ri­tés, comme pro­prié­taires d’esclaves ou assas­sins des Juifs7. »

S’ensuivit l’inévitable défer­lante de haine contre l’écrivaine, puis contre ceux qui l’ont défen­du, contre ceux qui ont défen­du les défen­deurs et ain­si de suite. Jusqu’à ce qu’on assiste aujourd’hui à une véri­table croi­sade contre les mécréants, un dji­had tou­jours plus vigou­reux contre les infi­dèles de mieux en mieux ciblés. Non, on n’est pas encore au Rwan­da, loin de là. Et pour­tant les réfé­rences aux mas­sacres de 1994, comme abou­tis­se­ment ultime d’escalade de haine, reviennent dans cer­tains dis­cours, pas seule­ment en pri­vé. Non, on n’en est pas encore là, non là-bas c’est l’Afrique, ici c’est l’Europe, non, même ces « croi­sés », ces « PiS­la­mistes8 » comme on les nomme, ne sont pas à ce point déshumanisés…

Ce ven­dre­di soir, il fait beau sur Var­so­vie. Mon vélo enfin déta­ché, je le pousse vers la sor­tie. En pas­sant, je salue les jeunes pico­lant sur le muret qui me répondent gen­ti­ment, et je sors dans la rue. Je m’installe en selle et enfin res­pire. Le soleil cou­chant jette des rayons oran­gés et aveu­glants, les ombres se couchent en taches noires, tou­jours plus longues. On se croi­rait dans un film roman­tique : les pas­sants sont agréables et sou­riants. Par­don, mer­ci, excu­sez-moi, après vous… Ces éclats de haine ont une contre­par­tie qui laisse espé­rer : plus ça râle en haut et chez les « vrais » Polo­nais, plus on devient humains et soli­daires ici-bas. Demain, on mani­feste encore notre désap­pro­ba­tion à cette poli­tique du PiS dont l’absurdité nous rend per­plexes. Com­bien sera-t-on cette fois ? Cin­quante, cent, deux-cent-mille, ou seule­ment dix9 ?

Il se fait tard et la cir­cu­la­tion est faible dans les rues de mon quar­tier. Je sif­flote en péda­lant et me fais de vagues pro­jets pour le wee­kend. Sou­dain, der­rière mon dos j’entends vrom­bir un moteur pous­sif. C’est une vieille Golf qui me dépasse dans un vacarme de tôle mal assem­blée, me for­çant à ser­rer le trot­toir. La voi­ture s’arrête au feu rouge, quelques dizaines de mètres plus loin, et se plante devant moi de manière à ne pas me lais­ser pas­ser. Je m’arrête gen­ti­ment der­rière, sinon, je me dis, je me met­trais en colère et la soi­rée serait fichue. Je me contente de regar­der l’intérieur : un jeune conduc­teur devant. Sur la ban­quette arrière, sa jeune com­pagne et un bébé ins­tal­lé dans un siège règle­men­taire. Avant que le feu ne change, je jette un coup d’œil sur une petite ban­de­role col­lée sur la lunette arrière : à gauche l’aigle blanc, emblème de Pologne ; à droite : une tête de mort. Au milieu il y a écrit : Mort aux enne­mis de la patrie.

  1. Tiré de son roman tar­dif sous le titre anglais Scum (Racaille) et tra­duit en fran­çais par Marie-Pierre Bay sous le titre par­lant Le petit monde de la rue Kroch­mal­na, Denoël, col­lec­tion Folio 1991.
  2. Avi­va Krins­ki, «[…] Balade sur les traces de Sin­ger », Ha-Aretz, 17 octobre 2014.
  3. Alek­san­dra Szyłło, « W pocią­gu roz­ma­wia­my o dzie­ciach » (Dans le train, on parle enfants), Gaze­ta Wyborc­za, 29 avril 2016.
  4. Jacek Różańs­ki, « Czar­noskó­ra wars­za­wian­ka uder­zo­na w Ogrod­zie Sas­kim. Pola­cy muszą si ocknąć i zatr­zy­mać tę falę » (« Une Polo­naise noire frap­pée au jar­din de Saxe. Les Polo­nais doivent se réveiller et endi­guer cette vague »), Gaze­ta Wyborc­za, 11 mai 2016.
  5. Phrase extraite du film His­toire d’amour et de ténèbres (2016) basé sur le roman d’Amos Oz du même titre.
  6. Andr­zej Sta­siuk, « Czas Mar­ny » (Temps maigres), Tygod­nik Pows­zech­ny, 23 novembre 2014. Sta­siuk, figure de proue de la lit­té­ra­ture contem­po­raine polo­naise, est un minu­tieux et impi­toyable explo­ra­teur de la plus pro­fonde pro­vince est-euro­péenne, à laquelle il consacre ses récits majeurs. Par­mi ses livres parus en fran­çais : Sur la route de Baba­dag (Chris­tian Bour­geois, 2007), Duk­la (Chris­tian Bour­geois, 2003), Contes de Gali­cie (Chris­tian Bour­geois, 2004).
  7. Agniesz­ka Dob­kie­wicz, « Dłuższe śledzt­wo w spra­wie hej­tu wobec Olgi Tokarc­zuk » (Enquête pro­lon­gée au sujet des menaces contre Olga Tokarc­zuk), Gaze­ta Wyborc­za, 9 avril 2016.
  8. Un jeu de mots entre PiS (abré­via­tion de « Droit et jus­tice », nom du par­ti ultra­con­ser­va­teur, au pou­voir en Pologne depuis l’automne 2015) et « isla­mistes ». L’amère iro­nie de cette appel­la­tion fait allu­sion non seule­ment à la dérive anti­dé­mo­cra­tique et anti­eu­ro­péenne du PiS, mais avant tout à alliance de ce par­ti avec des mou­ve­ments catho­liques inté­gristes et à son rejet achar­né de la diver­si­té, démarche agré­men­tée au quo­ti­dien par des menaces quo­ti­diennes contre ses oppo­sants et critiques.
  9. La mani­fes­ta­tion du 7 mai 2016, orga­ni­sée à Var­so­vie par le Comi­té pour la défense de la démo­cra­tie (KOD) et les par­tis d’opposition, a res­sem­blé un nombre record de 240.000 per­sonnes, deve­nant ain­si le plus grand ras­sem­ble­ment cita­din en Pologne depuis le début de la trans­for­ma­tion démo­cra­tique en 1989.

Porayski-Pomsta


Auteur

traducteur et interprète en langues française, polonaise, anglaise, italienne