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Aménager son autonomie en habitat groupé

Numéro 3 - 2015 par François Demonty

mai 2015

Des formes d’habitat col­lec­tif comme l’habitat grou­pé connaissent un regain d’intérêt en Bel­gique, notam­ment, depuis les années 2000. Quelles sont les moti­va­tions des indi­vi­dus qui optent pour ce choix rési­den­tiel ? Et com­ment envi­sagent-ils leur vie col­lec­tive quo­ti­dienne dans notre socié­té où la norme sociale du loge­ment indi­vi­duel (uni­fa­mi­lial) est domi­nante ? L’habitat grou­pé consti­tue un sup­port pour ces indi­vi­dus qui inter­vient sur trois plans prin­ci­paux, dans leur rap­port au groupe, à l’espace et au pro­jet. Et si, loin d’assister à sa dis­pa­ri­tion, il s’agissait ici d’un amé­na­ge­ment de la norme de l’autonomie indi­vi­duelle dans un contexte col­lec­tif ? L’enjeu pour ces habi­tants serait alors, tant dans leurs dis­cours que dans leurs pra­tiques, de faire en sorte que la vie col­lec­tive soit en per­ma­nence consi­dé­rée comme un choix et non une contrainte, de for­mer de l’être-ensemble sans se renier soi-même.

Dossier

Com­ment habi­ter ensemble tout en répon­dant à l’injonction d’autonomie sous-jacente à la norme sociale du loge­ment indi­vi­duel (uni­fa­mi­lial)? Un mode d’habiter col­lec­tif par­ti­cu­lier, l’habitat grou­pé, s’il n’est pas vrai­ment nou­veau, connait en revanche un regain d’intérêt. Ce phé­no­mène est dif­fi­cile à cir­cons­crire tant les ini­tia­tives d’habitats col­lec­tifs sont mul­tiples et variées. Néan­moins, on peut des­si­ner le plan d’un habi­tat grou­pé à par­tir de ses trois prin­ci­pales dimen­sions constitutives.

Le lieu : d’un point de vue spa­tial, et donc archi­tec­tu­ral, un habi­tat grou­pé est consti­tué par un ensemble d’unités à carac­tère pri­va­tif (uni­fa­mi­lial) orga­ni­sées autour d’espaces mutua­li­sés (un jar­din, une buan­de­rie, une salle commune…).

Le groupe : l’accent est sou­vent mis
sur le carac­tère inten­tion­nel et volon­taire de la démarche de consti­tuer un groupe pour mon­ter le pro­jet. Dès lors que le groupe est for­mé, un lien social par­ti­cu­lier et des dis­po­si­tifs déci­sion­nels et de régu­la­tion s’établissent pour main­te­nir la péren­ni­té du pro­jet, quitte à ce qu’il y ait un rou­le­ment d’habitants au sein du groupe.

Le pro­jet : un habi­tat grou­pé sup­pose éga­le­ment la par­ti­ci­pa­tion à un pro­jet com­mun. Les pro­jets sont très variés et peuvent sup­po­ser un degré variable d’implication de la part des habi­tants. Ils peuvent être « offi­cia­li­sés » à tra­vers une charte ou une conven­tion à laquelle cha­cun doit sous­crire. Il peut s’agir assez modes­te­ment de vivre ensemble en pra­ti­quant des échanges de ser­vices (covoi­tu­rage, s’occuper des enfants, faire les courses pour des per­sonnes plus âgées…), il peut y avoir un pro­jet de type éco­lo­gique (construc­tion pas­sive, auto-construc­tion, pota­ger, groupe d’achat soli­daire de l’agriculture pay­sanne (Gasap)…), mais les pro­jets peuvent éga­le­ment être plus spé­ci­fiques et cibler, dans une démarche de soli­da­ri­té ou d’action sociale, des publics pré­ca­ri­sés divers (ex-déte­nus, indi­vi­dus en cure de dés­in­toxi­ca­tion, chô­meurs de longue durée, per­sonnes han­di­ca­pées…). On parle alors géné­ra­le­ment en Bel­gique fran­co­phone d’habi­tat soli­daire. Le mode d’habiter en habi­tat grou­pé est alors envi­sa­gé comme un outil de réin­ser­tion sociale.

Quelles sont les rai­sons de ce choix rési­den­tiel ? Qu’apporte l’habitat grou­pé aux indi­vi­dus qui optent pour ce mode d’habiter ? Pour­quoi de plus en plus d’individus décident-ils de s’insérer dans ce type de pro­jet alors que la norme dans nos socié­tés est depuis long­temps celle du loge­ment indi­vi­duel ? Quel lexique est mobi­li­sé par ces habi­tants pour trai­ter d’une expé­rience qui peut sem­bler de prime abord les mettre en ten­sion avec la norme sociale d’autonomie indi­vi­duelle, prin­ci­pa­le­ment par l’«intrusion » d’un col­lec­tif hors famille dans la sphère pri­vée du logement ?

L’habitat groupé comme stratégie résidentielle adaptative

Lorsque l’on demande au tout-venant quelle repré­sen­ta­tion il se fait du pro­fil typique des per­sonnes qui choi­sissent de vivre en habi­tat grou­pé, la réponse est sou­vent la même : il s’agirait de « bobos », ces « bour­geois-bohèmes ». Même si cette appel­la­tion pose cer­tains pro­blèmes de défi­ni­tion, les entre­tiens ne donnent pas for­cé­ment tort à une telle intui­tion. Ain­si, ce mode d’habiter attire prin­ci­pa­le­ment des indi­vi­dus issus des couches moyennes et, plus pré­ci­sé­ment, de la frac­tion de ces couches qui consti­tue la petite bour­geoi­sie intel­lec­tuelle qui se carac­té­rise par la pos­ses­sion de res­sources éco­no­miques assez variables, mais glo­ba­le­ment moyennes et sur­tout par la pos­ses­sion d’un impor­tant capi­tal cultu­rel (éva­lué prin­ci­pa­le­ment à l’aune de leur haut niveau d’étude et du type de pro­fes­sion qu’ils occupent).

Pour­quoi ce public montre-t-il une sen­si­bi­li­té par­ti­cu­lière à ces formes d’habiter ? La pre­mière rai­son serait éco­no­mique. En effet, nom­breux sont les ana­lystes qui diag­nos­tiquent une ten­dance actuelle au déclas­se­ment et à la pré­ca­ri­sa­tion des classes moyennes et cer­tai­ne­ment de la frac­tion qui nous inté­resse ici. En Bel­gique une crise macroé­co­no­mique, un cer­tain recul de l’État pro­vi­dence, une flam­bée des prix du mar­ché immo­bi­lier et du cout de la vie en géné­ral, une pré­ca­ri­sa­tion sur le mar­ché de l’emploi liée notam­ment à un phé­no­mène de déva­lo­ri­sa­tion des diplômes, des­sinent les contours d’une « socié­té de post-abon­dance et d’incertitude » pour la nou­velle géné­ra­tion. «[…] Alors que les géné­ra­tions nou­velles ont reçu une dota­tion sco­laire supé­rieure à celle de leurs parents, une pro­gres­sion éco­no­mique et sociale ne serait-ce que modeste ne leur a pas été permise ».

Dans ce contexte, le socio­logue Louis Chau­vel insiste sur l’importance accrue de formes de soli­da­ri­té inter­gé­né­ra­tion­nelle (ral­lon­ge­ment de l’aide finan­cière paren­tale prin­ci­pa­le­ment) qui conduisent à une repa­tri­mo­nia­li­sa­tion des couches moyennes et mettent ain­si à mal les prin­cipes méri­to­cra­tiques et l’idéal d’autonomie indi­vi­duelle dont était por­teuse la géné­ra­tion précédente.

Le loge­ment, et plus pré­ci­sé­ment l’accession à la pro­prié­té, consti­tue un élé­ment cen­tral de ce pro­ces­sus de déclas­se­ment géné­ra­tion­nel. L’augmentation consi­dé­rable des prix de l’immobilier impose à la nou­velle géné­ra­tion des sacri­fices finan­ciers pro­por­tion­nel­le­ment bien plus impor­tants que ceux aux­quels avaient consen­ti leurs parents. Si cer­tains acceptent de se mettre dans une situa­tion d’endettement assez lourde, beau­coup doivent se rési­gner à ne pas pou­voir accé­der à leur loge­ment idéal ou même aux condi­tions de vie qu’ils ont connues étant jeunes.

C’est pré­ci­sé­ment dans ce contexte que l’habitat grou­pé connait un regain d’intérêt depuis le début des années 2000. Le choix de ce mode d’habiter appa­rait dès lors comme une stra­té­gie rési­den­tielle adop­tée par des ménages pour répondre à leurs dif­fi­cul­tés à deve­nir pro­prié­taires seuls d’un bien reflé­tant leurs attentes. Ache­ter avec d’autres ménages per­met de faire des éco­no­mies d’échelle et d’avoir, par exemple, accès à un espace exté­rieur (jar­din ou cour), même dans une ville comme Bruxelles où de tels élé­ments se payent chers.

Là où, dans les expé­riences d’habitat grou­pé des années 1960 – 1970, les thèmes pre­miers étaient sou­vent de l’ordre de l’utopie et du poli­tique, les dis­cours contem­po­rains laissent donc trans­pa­raitre la cen­tra­li­té de l’intérêt prag­ma­tique. L’habitat grou­pé appa­rait ain­si comme une forme de stra­té­gie rési­den­tielle adap­ta­tive par laquelle des indi­vi­dus ou des ménages s’unissent dans le but d’atteindre cha­cun leur loge­ment idéal à des couts rai­son­nables compte tenu de la conjonc­ture éco­no­mique actuelle.

L’habitat groupé comme support d’autonomie pour l’individu

Néan­moins, la thèse invo­quant les seules posi­tions socioé­co­no­miques montre vite ses limites pour com­prendre l’ensemble des moti­va­tions à vivre en habi­tat grou­pé. En effet, si l’argument finan­cier ne doit pas être négli­gé, d’autres rai­sons doivent aus­si être envisagées.

Pour mieux com­prendre cet habi­tat, je pro­pose de l’appréhender comme un sup­port1, à la fois maté­riel et sym­bo­lique, par lequel des indi­vi­dus issus d’une frac­tion fra­gi­li­sée des classes moyennes réar­rangent, tant dans leurs dis­cours que dans leurs pra­tiques quo­ti­diennes, leur rap­port à la norme sociale d’autonomie indi­vi­duelle. Ain­si, le lexique de l’autonomie ne dis­pa­rait pas, mais il se réamé­nage dans de nou­veaux dis­po­si­tifs propres à ce mode d’habiter col­lec­tif qui vont faire l’objet de la suite de cet article. L’habitat grou­pé en tant que sup­port externe sur lequel il peut en par­tie se repo­ser, per­met à l’individu de se sen­tir, et d’être effec­ti­ve­ment, capable d’une cer­taine mai­trise de sa vie.

Le sup­port que consti­tue l’habitat grou­pé pour l’individu est mul­tiple et se décline sur dif­fé­rents plans. On peut les arti­cu­ler autour des trois dimen­sions consti­tu­tives du mode d’habiter en habi­tat grou­pé, à savoir l’espace, le groupe et le projet.

Rapport à l’espace et autodétermination

En se pen­chant sur les récits et les pra­tiques de ces indi­vi­dus, trans­pa­rait leur volon­té d’être acteur de leur rap­port à l’espace habi­té. Défi­nir son mode d’habiter, son mode de vie, choi­sir son voi­si­nage, déve­lop­per une mai­trise de son habi­tat à tra­vers des pra­tiques d’autopromotion, voire d’autoconstruction, inter­ve­nir dans les dyna­miques locales à l’échelle du quar­tier, de la com­mune ou du vil­lage sont autant de dimen­sions consti­tu­tives de l’habitat grou­pé aux­quelles les indi­vi­dus tiennent. Cette démarche d’autodétermination que tente d’instaurer l’individu en habi­tat grou­pé à tra­vers un tra­vail d’appropriation de l’espace, de son envi­ron­ne­ment consti­tue une forme de sup­port qui semble favo­ri­ser le sen­ti­ment d’une cer­taine mai­trise de soi.

Rapport au groupe et « convivialité choisie »

Le groupe dans ce mode d’habiter consti­tue pour l’individu un sup­port pra­tique (à tra­vers prin­ci­pa­le­ment des échanges de ser­vices et de maté­riel), un sup­port iden­ti­taire (à tra­vers des logiques de dis­tinc­tion tri­an­gu­laire entre l’individu, le groupe et l’extérieur) et un sup­port ras­su­rant, voire thé­ra­peu­tique (notam­ment comme point d’appui après des formes de bifur­ca­tions bio­gra­phiques fra­gi­li­santes, décès d’un proche, divorce, perte d’un emploi, dépression…).

Ce qui est impor­tant à sou­li­gner, c’est que le col­lec­tif doit être en per­ma­nence vécu comme un choix posi­tif pour l’individu et très rare­ment, voire jamais, comme une contrainte. On parle d’ailleurs volon­tiers de « convi­via­li­té choi­sie », dans le milieu de l’habitat grou­pé, pour décrire le type de socia­bi­li­té à l’œuvre dans ce mode d’habiter. Sur le plan des formes archi­tec­tu­rales, il s’agit le plus sou­vent de par­ve­nir à dépas­ser cette ten­sion entre l’individu et le col­lec­tif qui peut mener, quand elle est mal gérée, à des situa­tions pro­blé­ma­tiques au sein de l’habitat grou­pé. Cela peut pas­ser, par exemple, par le sou­ci de favo­ri­ser l’appropriation d’un chez-soi par les dif­fé­rentes familles en pro­po­sant des uni­tés « cas­co » (gros œuvre ache­vé) et modu­lables et en lais­sant ain­si à cha­cun la pos­si­bi­li­té d’aménager l’intérieur de son bien comme il l’entend.

Par rap­port à la forme de l’habitat dans son ensemble, trans­pa­rait géné­ra­le­ment un sou­ci d’offrir des espaces col­lec­tifs de socia­bi­li­té tout en pré­ser­vant la « bonne dis­tance ». Ain­si un autre enjeu de l’aménagement de l’espace est de four­nir, quand les condi­tions maté­rielles le per­mettent, des lieux de « repli ».

Les col­lec­tifs d’habitat grou­pé iden­ti­fient aisé­ment que l’enjeu majeur pour favo­ri­ser leur péren­ni­té est de par­ve­nir à gérer au mieux cette ten­sion entre l’individu et le col­lec­tif. Ain­si chaque indi­vi­du, mais sur­tout le groupe vont déve­lop­per des stra­té­gies, créer des amé­na­ge­ments (dans les pra­tiques quo­ti­diennes, dans les règles de vie, dans les formes de l’habitat…) pour s’assurer que le col­lec­tif soit en per­ma­nence consi­dé­ré par cha­cun comme un choix et non comme une entrave à l’indépendance et à l’autonomie des ménages et des individus.

Rapport au projet et autonomie

Que ce soit dans les chartes et textes fon­da­teurs d’habitats grou­pés ou dans les dis­cours des indi­vi­dus inter­ro­gés, le lexique du « pro­jet » est très pré­sent. On retrouve dans les res­sources de sens mobi­li­sées dans le lan­gage de l’habitat grou­pé de nom­breux élé­ments propres à la cité par pro­jets défi­nie par Bol­tans­ki et Chiapello.

Propre au dis­cours mana­gé­rial qui émerge dans le cou­rant des années 1980 – 1990, la cité par pro­jets a pour valeurs prin­ci­pales l’activité, le réseau et le pro­jet, comme carac­té­ris­tiques valo­ri­sées chez l’individu, l’enthousiasme, la flexi­bi­li­té, la connexion aux autres et l’autonomie, et comme figures valo­ri­sées, le coach, le média­teur et le chef de pro­jet. Or, on retrouve ces dif­fé­rentes carac­té­ris­tiques de façon assez pré­gnante dans les dis­cours et les pro­duc­tions écrites des habi­tants. « Savoir s’engager dans un pro­jet, s’y impli­quer plei­ne­ment, est la marque de l’état de grand2. »

Ain­si, beau­coup d’interviewés ont insis­té sur l’importance de favo­ri­ser des liens en tra­vaillant en réseau avec d’autres acteurs locaux (asso­cia­tions de quar­tier, opé­ra­teurs socio­cul­tu­rels…), de se défi­nir col­lec­ti­ve­ment des objec­tifs et de s’engager indi­vi­duel­le­ment dans le pro­jet en pro­po­sant des ini­tia­tives, en se mon­trant moti­vé, « proac­tif », autonome.

Tout se passe comme si l’esprit de l’habitat grou­pé contem­po­rain était impré­gné de l’idéal de l’«individu-projet » qui, à tra­vers son enga­ge­ment dans cette acti­vi­té, peut démon­trer ses com­pé­tences d’autonomie, de flexi­bi­li­té et de connec­ti­vi­té. L’habitat grou­pé comme pro­jet, et toute l’économie dis­cur­sive qui gra­vite autour, consti­tue en ce sens un sup­port pour ces habi­tants qui leur per­met de se pen­ser et de s’afficher comme des indi­vi­dus capables d’une cer­taine mai­trise de leur vie.

L’engagement dans un pro­jet que sup­pose l’habitat grou­pé est un élé­ment auquel ces indi­vi­dus tiennent for­te­ment. Et s’ils y tiennent, c’est sur­tout parce que le pro­jet lui-même les tient en retour en leur offrant une balise externe sur laquelle ils peuvent s’appuyer pour ren­voyer l’image exté­rieure, et se sen­tir eux-mêmes des indi­vi­dus défi­nis posi­ti­ve­ment par leur capa­ci­té à mai­tri­ser leur exis­tence. «[…] l’homme connexion­niste est pos­ses­seur de lui-même, non pas selon un droit natu­rel, mais en tant qu’il est lui-même le pro­duit de son propre tra­vail sur soi »3. Ici encore, ce qui importe réel­le­ment pour l’individu, c’est que son impli­ca­tion dans le pro­jet soit volontaire.

L’habitat groupé comme support choisi

« Auto­dé­ter­mi­na­tion » dans leur rap­port à l’habiter, « convi­via­li­té choi­sie » dans leur rap­port au groupe, et « auto­no­mie » dans leur rap­port au pro­jet sont des carac­té­ris­tiques de l’habitat grou­pé aux­quelles ces habi­tants tiennent for­te­ment parce qu’elles démontrent leur capa­ci­té à se consti­tuer eux-mêmes des sup­ports pour eux-mêmes. Ces prin­cipes seront en per­ma­nence mis en avant dans les dis­cours des habi­tants mais éga­le­ment dans leurs pra­tiques quotidiennes.

Pour ces indi­vi­dus, il est donc impor­tant de construire col­lec­ti­ve­ment des dis­po­si­tifs pour que la part quo­ti­dienne de vie en groupe soit en per­ma­nence consi­dé­rée comme un choix et qu’elle se révèle fina­le­ment davan­tage un sup­port qu’une entrave à l’autonomie de cha­cun. À tra­vers la mise en lumière de ce lexique pré­gnant du choix, il s’agit donc de sou­li­gner l’aménagement de la norme d’autonomie qu’on observe dans le contexte col­lec­tif quo­ti­dien de l’habitat groupé.

  1. Dani­lo Mar­tuc­cel­li, Gram­maires de l’individu, Gal­li­mard, 2002.
  2. Luc Bol­tans­ki et Ève Chia­pel­lo, Le nou­vel esprit du capi­ta­lisme, Gal­li­mard, 1999, p.168.
  3. Luc Bol­tans­ki et Ève Chia­pel­lo, op. cit., p. 235.

François Demonty


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