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Agression d’Alain Finkelkraut : réflexion sur l’antisémitisme en France aujourd’hui

Numéro 7 – 2019 - Antisémitisme gilets jaunes Violences par Lucie Prod'homme

octobre 2019

Après 1945 et la Shoah, l’antisémitisme est devenu une idéologie infamante d’un point de vue moral. Si auparavant il avait été banalisé, après la Seconde Guerre mondiale et la progressive prise de conscience du sort réservé aux Juifs dans les décennies suivantes, bien peu étaient ceux qui osaient se revendiquer antisémites. On aurait pu croire […]

Le Mois

Après 1945 et la Shoah, l’antisémitisme est devenu une idéologie infamante d’un point de vue moral. Si auparavant il avait été banalisé, après la Seconde Guerre mondiale et la progressive prise de conscience du sort réservé aux Juifs dans les décennies suivantes, bien peu étaient ceux qui osaient se revendiquer antisémites. On aurait pu croire l’antisémitisme disparu, mais avec la médiatisation des thèses négationnistes dans les années 1970 et la montée en puissance du Front national, parti d’extrême droite, dans les années 1980, on a pu constater qu’en réalité un fond d’antisémitisme était toujours présent en France. En outre, depuis une quinzaine d’années, un nouveau type d’antisémitisme a vu le jour. L’agression récente d’Alain Finkielkraut sera notre point de départ pour interroger certains mécanismes derrière différentes formes de l’antisémitisme en France.

« L’antisémitisme, c’est le cœur du mouvement des gilets jaunes. » Ceci est une déclaration de Bernard Henri Lévy à la suite de l’agression antisémite subie par un autre intellectuel français, Alain Finkielkraut. Il a été pris à partie par un groupe de gilets jaunes le samedi 16 février et diverses insultes ont fusé, telles que « Rentre à Tel-Aviv », « Barre-toi, sale sioniste de merde », « Sale enculé»… Très vite les grands médias nationaux ont réagi, ainsi que plusieurs personnalités et intellectuels. Tous ont dit être choqués par cette violence verbale et condamnent fermement les propos tenus contre Alain Finkielkraut, qu’ils soient ou non d’accord avec ses idées qui ont souvent fait l’objet de nombreuses controverses. L’agression de Finkielkraut a été le point d’orgue d’une semaine marquée par différents actes antisémites : tags ou encore vandalisme dans un cimetière. À la suite de l’agression de Finkielkraut, plusieurs personnalités ont lancé un appel pour une marche contre l’antisémitisme qui s’est tenue le mardi 19 février, la veille du diner du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) où était convié le président de la République, Emmanuel Macron. On pourrait se demander pourquoi cette agression antisémite déclenche un appel à une marche contre l’antisémitisme, alors qu’en comparaison les actes de vandalisme dans un cimetière juif suscitent une réaction moindre. Peut-être est-ce dû tout simplement à un effet d’accumulation. Au reste, l’agression d’Alain Finkielkraut s’inscrit dans un contexte très précis : un rapport du ministère de l’Intérieur venait juste d’être publié indiquant que, sur l’année 2018, les actes antisémites avaient augmenté de 74% en France. Ce nombre peut paraitre extrêmement important, mais il convient de le relativiser. En 2018 il y a eu 541 actes antisémites, contre 311 en 2017. En 2014 il y avait eu 851 actes antisémites. Mais depuis une vingtaine d’années, le nombre d’actes antisémites (entre 80 et 1.000) joue aux montagnes russes, alternant entre de fortes hausses et de fortes baisses. Comment expliquer ce phénomène ? Plusieurs analystes et commentateurs politiques ont déjà essayé de répondre à cette question, mais aucune certitude n’a émergé s’agissant d’un phénomène complexe marqué par de multiples facteurs. Dans le cadre de ce texte, je formulerai deux hypothèses susceptibles d’expliquer, du moins partiellement, l’évolution du nombre d’actes antisémites en France : l’ampleur de leur médiatisation et le conflit israélo-palestinien.

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Évolution du nombre annuel d’actes antisémites recensés en France. Source : Le Monde.

Tout d’abord, dans certains cas, l’on peut constater que les années de forte augmentation des actes antisémites peuvent être liées à une importante médiatisation d’actes commis envers des Juifs. Par exemple, en mars 2012, l’affaire Merah, du nom de cet individu qui a tué trois enfants juifs dans une école a suscité un fort émoi et une très importante médiatisation. Si l’on regarde les statistiques, en 2012, les actes antisémites ont fortement augmenté, passant à plus de 600. En janvier 2014, il y a eu l’affaire de l’humoriste Dieudonné qui a vu sa représentation interdite par le ministère de l’Intérieur à cause de propos antisémites contenus dans son spectacle. Là aussi les médias se sont emparés de l’affaire, beaucoup soutenant cette interdiction, tandis que d’autres mettaient en avant le caractère attentatoire de cette mesure envers la liberté d’expression. Or, en 2014, les actes antisémites ont été de 851, en hausse de plus de 100% par rapport à l’année 2013. Un dernier exemple : en janvier 2015, il y a eu l’attentat de l’hyper Casher à Paris et environ 800 actes antisémites dans l’année. De mon point de vue, la temporalité est un facteur essentiel : plus des actes antisémites fortement médiatisés sont commis tôt dans l’année, plus il risque d’y avoir un nombre important d’actes antisémites cette même année.

En effet, quand un acte antisémite se produit, les médias, et de manière générale l’opinion publique, dénoncent ce fait et en réaction cela renforce et cristallise la haine de certains antisémites, favorisant ainsi le passage à l’acte. Les fortes condamnations médiatiques de l’antisémitisme pourraient de ce fait alimenter certains fantasmes antisémites représentant les Juifs comme un groupe tout-puissant bénéficiant de protections particulières. De manière générale, si la forte condamnation des actes racistes par les pouvoirs publics et les personnalités médiatiques est une absolue nécessité, on voit qu’elle ne suffit pas cependant pour lutter contre les racines de la haine raciale. Se limiter à des déclarations médiatiques tonitruantes, et parfois stigmatisantes, qui ne sont pas suivies d’une réflexion et d’une action en profondeur peut se révéler contreproductif. Il convient néanmoins de nuancer cette hypothèse — qui n’est potentiellement qu’un mécanisme explicatif parmi d’autres de la résurgence des actes antisémites — car plusieurs contrexemples en relativisent la portée. L’affaire Ilan Halimi, qui a été kidnappé, torturé et puis assassiné car ses ravisseurs étaient persuadés qu’il était riche car juif, a fait l’objet d’une forte médiatisation à partir du mois de février 2006, sans pour autant qu’on puisse constater un regain très important d’actes antisémites durant cette année. De même, l’affaire Sarah Halimi en avril 2017, du nom de cette personne juive qui a été rouée de coups avant d’être défenestrée, n’a pas donné lieu à une explosion d’actes antisémites, leur nombre ayant même connu un niveau relativement faible cette année-là.

Une seconde hypothèse pour expliquer la hausse des actes antisémites est à chercher du côté du conflit israélo-palestinien. En effet, depuis le début de la deuxième Intifada en 2000, on a pu constater une hausse brutale du nombre d’actes antisémites (jusqu’à près de mille à certains moments), en 2000, 2002 et 2004.

À la fin de la seconde Intifada en 2006, on assiste à une baisse du nombre d’actes antisémites en France. En 2007 et 2008, nous avons environ 400 actes antisémites en France, contre 600 en 2006. Mais à partir de décembre 2008 a lieu la guerre de Gaza et en 2009 il y a une recrudescence du nombre d’actes antisémites (plus de 800). En 2014 et 2015, ce sont plus de 800 actes antisémites qui ont lieu, possiblement liés à un regain de violence entre Israël et les Palestiniens, puisqu’Israël enclenche l’Opération Bordure protectrice qui fait plus de 2.000 morts côté palestinien, dont 1.500 civils. Le conflit israélo-palestinien provoquerait une montée des actes antisémites du fait de l’identification de certains musulmans aux souffrances du peuple palestinien, ce qui favoriserait une plus forte haine des Juifs et davantage de passages à l’acte. Nous développerons ce point plus bas en parlant du nouvel antisémitisme français.

Gilets jaunes et antisémitisme

L’étude du ministère de l’Intérieur ayant été réalisée avant le mouvement des gilets jaunes, on ne peut leur imputer la responsabilité de l’augmentation des actes antisémites, contrairement à ce que certains ont pu dire. En outre, affirmer comme Bernard Henri Lévy que « l’antisémitisme, c’est le cœur du mouvement des gilets jaunes » n’est pas représentatif de la réalité du mouvement : une cinquantaine de gilets jaunes ont participé à la marche contre l’antisémitisme (un nombre faible certes, mais on ne peut pas dire qu’ils aient été chaleureusement accueillis par les autres manifestants) et sur les groupes Facebook ou ailleurs, la majorité des gilets jaunes ont aussi dénoncé les propos tenus contre Alain Finkielkraut, bien que les « leadeurs » du mouvement n’aient pas vraiment fait de déclaration officielle pour condamner cette agression, si ce n’est Jérôme Rodriguez. L’antisémitisme des gilets jaunes ne concerne qu’une minorité de personnes et on peut penser que sa forte mise en avant par les médias et certaines personnalités a pour but de décrédibiliser le mouvement et ses revendications.

Le nouvel antisémitisme français

Ce que révèle l’agression subie par Alain Finkielkraut, c’est une mise en exergue du nouvel antisémitisme français. Le principal auteur de l’agression a été reconnu comme salafiste par les services de police. Alain Finkielkraut ne s’est pas déclaré surpris par ce profil. D’après lui, c’est un profil type du « nouvel antisémitisme ». Le « nouvel antisémitisme » est un antisémitisme théorisé par plusieurs intellectuels français depuis le début du XXIe siècle, comme Pierre Taguieff1 ou Michel Wieworka2. Ces derniers, et Alain Finkielkraut avec eux3, affirment qu’aujourd’hui les profils des antisémites ont évolué : avant les antisémites étaient surtout, voire uniquement, d’extrême droite et leur antisémitisme était issu de la critique chrétienne envers le judaïsme (les Juifs sont vus comme responsables de la mort du Christ). Cet antisémitisme s’expliquait aussi par le fait qu’avant la Seconde Guerre mondiale, les Juifs étaient vus comme des étrangers (beaucoup de Juifs français étaient issus des migrations polonaises ou roumaines), alors qu’aujourd’hui ils sont au contraire vus comme français avant d’être juifs et donc intégrés dans la société. L’extrême droite a cependant toujours un problème avec les personnes d’origine étrangère, ceci expliquant pourquoi sa xénophobie s’est reportée sur les personnes d’origine arabe, maghrébine et subsaharienne, même si elle conserve un fond résiduel d’antisémitisme, à travers le soutien à des personnes négationnistes, voire des néonazis.

Désormais, selon les partisans du nouvel antisémitisme français, l’antisémitisme dominant serait lié aux musulmans et à l’extrême gauche. Leur antisémitisme s’expliquerait à cause du conflit israélo-palestinien : comme indiqué précédemment, les Palestiniens étant majoritairement musulmans, les autres populations musulmanes verraient en eux « des frères » et les soutiendraient contre Israël. L’extrême gauche partagerait également les revendications des Palestiniens et est vue comme propalestinienne. Pourtant, la majorité de ces personnes critiquent la politique menée par l’État d’Israël sans exprimer de sentiments négatifs envers les Juifs en tant que tels. Au mieux ils se voient comme antisionistes, c’est-à-dire qu’ils s’opposent à la création et à l’extension sans limite d’un État à caractère juif excluant de facto les Palestiniens de la très grande majorité du territoire de la Palestine historique. Mais c’est justement à cause de cet antisionisme qu’ils sont considérés comme antisémites, en raison d’un glissement sémantique. Pour de nombreux intellectuels, comme Taguieff et Wieworka, l’antisionisme de ces personnes est un antisémitisme car, à leurs yeux, le nouvel antisémitisme consiste à critiquer la politique israélienne et à nier aux Juifs le droit d’avoir un territoire qui leur est propre.

L’apparition de ce nouvel antisémitisme au début du XXIe siècle serait d’après ces intellectuels liée à la deuxième Intifada, comme l’indique Nicolas Weil : « La recrudescence en France et en Europe des agressions antisémites, verbales ou physiques a, depuis l’éclatement de la “deuxième Intifada” à l’automne 2000, incontestablement mis en avant de nouveaux acteurs de la haine antijuive, nommément des agresseurs issus des banlieues ou de l’immigration4 ». Le terme « intifada » signifie « soulèvement » en arabe et il a été popularisé par le conflit israélo-palestinien. La seconde Intifada désigne la révolte palestinienne et des Israéliens arabes, violemment réprimée par l’armée israélienne, entre 2000 et 2006. Il y a eu de nombreux morts des deux côtés, même si ce sont majoritairement des Palestiniens qui ont été tués : plus de 3.000 Palestiniens sont morts contre 1.000 Israéliens.

Si, aux yeux de nombreux détracteurs de la politique israélienne envers les Palestiniens, l’antisionisme ne débouche pas nécessairement sur de l’antisémitisme, force est de constater néanmoins que cela est parfois le cas. C’est pour cela que la thèse du « nouvel antisémitisme français » est en partie valide, mais seulement dans la mesure où ce constat ne peut pas être généralisé à l’ensemble des « banlieues » ou des « immigrés ». Mais on pourrait rétorquer que cet amalgame est aussi suscité par certains thuriféraires de la politique israélienne envers les Palestiniens puisqu’Israël se revendique désormais comme un État juif et comme l’État de tous les Juifs. De ce fait, nombreux sont ceux, et pas uniquement des musulmans ou des partisans d’extrême gauche, qui assimilent sionisme et judéité, alors même que tous les Juifs n’approuvent pas la politique israélienne envers les Palestiniens. Cet amalgame repose en grande partie sur une forte méconnaissance des dynamiques fines du conflit israélo-palestinien, et ce malgré sa relative médiatisation, et sur une conception très dichotomique (avec des parties prenantes qui seraient homogènes) de ce conflit.

À rebours des thèses du « nouvel antisémitisme », on pourrait dire, avec d’autres intellectuels comme Alain Badiou et Éric Hazan à propos des jeunes musulmans que « Ce qu’éprouve cette jeunesse populaire n’est pas de l’antisémitisme, mais plutôt une hostilité “politique mal politisée” à ce qu’elle perçoit comme la position des Juifs de France5 ». Ce n’est évidemment pas sans lien avec la première hypothèse que nous avions émise sur l’augmentation des actes antisémites en France.

Le poids de l’extrême droite

S’il semble que la thèse du nouvel antisémitisme pourrait s’appliquer au cas de l’agression en février dernier d’Alain Finkielkraut, il serait cependant faux de faire croire qu’aujourd’hui l’antisémitisme ne dépend que de l’extrême gauche ou des musulmans. Si l’on prend Alain Soral et l’humoriste Dieudonné, deux personnages antisémites notoires et youtubeurs influents, il ne viendrait à l’idée de personne de les classer comme musulmans ou à l’extrême gauche. Ils font au contraire partie d’une mouvance d’extrême droite très active. Pour autant, aucun des deux ne se revendique antisémite, montrant à quel point d’ailleurs certains mettent ostensiblement en avant leur antisionisme pour tenter de masquer leur antisémitisme.

Ainsi, de nos jours, l’antisémitisme n’est pas lié qu’à l’extrême gauche et aux musulmans, mais traverse tout le spectre politique français et se retrouve chez de nombreux partisans de l’extrême droite chez qui les stéréotypes concernant les juifs sont tenaces et datent d’il y a plusieurs siècles. Cette vision faussée des Juifs, fondée sur de nombreux préjugés, a toujours fait partie de l’ADN de l’extrême droite, bien qu’elle se soit diluée au fil du temps.

La bêtise humaine

Pour terminer, on peut noter que certains actes antisémites ne sont pas expressément motivés par une idéologie explicite ou par une véritable haine des Juifs. Si l’on prend l’exemple des profanations commises par des adolescents dans un cimetière juif en 2015, l’enquête tend à montrer l’absence de véritables intentions antisémites. Il semblerait que la volonté de commettre un acte transgressif ait été le motif principal ayant poussé ces adolescents dans leur funeste périple. Pour autant il est quand même significatif que leur choix de transgression, qui n’est pas exclusivement le fruit du hasard tant il est vrai que d’autres options potentielles s’offraient à eux, se soit porté sur la profanation d’un cimetière juif. Au-delà de ce qui ne serait qu’un « fait divers », cela en dit peut-être davantage sur l’état d’une société française qui est encore loin de s’être débarrassée de toutes ses images stigmatisantes envers les Juifs.

Possible menace future de la liberté d’expression en France

Dans la foulée de l’agression, plusieurs députés de la République en Marche ont appelé à criminaliser l’antisionisme et à élaborer une loi condamnant l’antisionisme comme de l’antisémitisme. Le président de la République est intervenu sur la question, en indiquant que la France allait modifier la définition de l’antisémitisme et y intégrer l’antisionisme sans pour autant opérer un changement dans le Code pénal. Emmanuel Macron a fait cette déclaration devant le Crif, qui est reconnu comme étant une organisation pro-israélienne6. Déjà en 2004, Jean-Christophe Rufin, auteur d’un rapport sur la lutte contre le racisme et l’antisémitisme commandé par le ministère de l’Intérieur, voulait pénaliser « l’antisionisme radical » qui pouvait selon lui s’apparenter à de l’antisémitisme7. Mais la définition qu’il donnait de l’antisionisme radical incluait, par exemple, la revendication du droit au retour des réfugiés palestiniens (p. 28) alors qu’il s’agit d’un principe approuvé par plusieurs résolutions de l’ONU ! Ce rapport avait suscité de nombreuses réactions à l’époque et de vives protestations, notamment de la Ligue des droits de l’homme (LDH), ainsi que du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP). Michel Tubiana, le président de la LDH parlait d’un vrai « dérapage » et soulevait qu’en criminalisant l’antisionisme pour ces motifs, il devenait impossible de dire que les Israéliens arabes étaient discriminés, ce qui revenait à dire qu’il aurait été criminel de critiquer la politique israélienne envers ses ressortissants arabes. Pour sa part, Haïm Musicant, directeur général du Crif, disait à l’époque que Jean-Christophe Rufin « dénonce d’une manière très fine les antisémites par procuration qui se cachent derrière une forme d’antisionisme », rappelant ainsi la volonté du Crif de fondre l’antisionisme dans l’antisémitisme depuis de nombreuses années. Le désir de vouloir criminaliser l’antisionisme pose la question du délit d’opinion, alors même que l’antisionisme semble aujourd’hui définir une notion bien floue. Pour terminer, il faut aussi savoir qu’une association juive, l’UJFP (Union juive française pour la paix), se revendique comme antisioniste, en raison d’une logique anticoloniale et des souffrances imposées par les politiques israéliennes aux Palestiniens. Une loi comme celle évoquée précédemment pourrait dès lors aboutir à condamner comme antisémites… des Juifs !

  1. Taguieff P.-A., La Nouvelle judéophobie, Paris, Mille et une nuits, « Essai », 2002.
  2. Wieviorka M. et al., La Tentation antisémite : haine des Juifs dans la France d’aujourd’hui, Paris, Robert Laffont, 2005, 452 p.
  3. Finkielkraut A., Au nom de l’Autre : réflexions sur l’antisémitisme qui vient, Gallimard, 2003.
  4. Weill N., La République et les antisémites, Paris, Grasset, 2004, p. 15.
  5. Badiou A., Hazan É., L’antisémitisme partout. Aujourd’hui en France, La Fabrique Éditions, « Hors collection », 2011.
  6. Ghiles-Meilhac S., « Naissance et institutionnalisation de la soirée annuelle du Conseil représentatif des institutions juives de France », Vingtième Siècle, revue d’histoire, 122, 2014, p. 109 – 119.
  7. Rufin J.-C., Chantier sur la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, 2004.

Lucie Prod'homme


Auteur

étudiante en journalisme à Sciences Po Rennes et stagiaire à La Revue nouvelle
La Revue Nouvelle
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