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Y a-t-il un bon usage du malentendu ?

« Sur un malentendu, ça peut marcher »



ABO Numéro 08 – 2022 - par Laurence Rosier -

Le malentendu fait partie intégrante de la communication et a été théorisé dans de multiples domaines. La polémique, après avoir eu longtemps mauvaise presse, est aujourd’hui revue à l’aune des échanges numériques, comme une modalité rhétorique fondamentale. Que se passe-t-il dès lors qu’on observe des faits sociaux convoquant ces deux mécanismes de discours à la fois ? Le malentendu peut-il être une façon de déjouer des interactions violentes ?

Avez-vous déjà fait l’expérience suivante : vous avez commenté brièvement la publication d’une connaissance sur les réseaux en voulant être humoristique. Mais vous n’avez pas accompagné votre texte d’une émoticône sourire, préférant l’allusion, la connivence, l’ironie, à la mention explicite. Résultat, votre message a été pris au premier degré et vous avez dû « récupérer » l’échange qui devenait orageux. Est-ce un « malentendu » ? Avez-vous fait l’expérience suivante (bis) : dans une conversation à bâtons rompus, vous avez utilisé un mot ou une expression ambigüe qui n’a...
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Laurence Rosier


Auteur

Née en 1967, Laurence Rosier est licenciée et docteure en philosophie et lettres. Elle est professeure de linguistique, d’analyse du discours et de didactique du français à l’ULB. Auteure de nombreux ouvrages, elle a publié plus de soixante articles dans des revues internationales, a organisé et participé à plus de cinquante colloques internationaux, codirigé de nombreux ouvrages sur des thèmes aussi divers que la ponctuation, le discours comique ou la citation ou encore la langue française sur laquelle elle a coécrit M.A. Paveau, « La langue française passions et polémiques » en 2008. Elle a collaboré au Dictionnaire Colette (Pléiade).
Spécialiste de la citation, sa thèse publiée sous le titre « Le discours rapporté : histoire, théories, pratiques » a reçu le prix de l’essai Léopold Rosy de l’Académie belge des langues et lettres. Son « petit traité de l’insulte » (rééd en 2009) a connu un vif succès donnant lieu à un reportage : Espèce de…l’insulte est pas inculte. Elle dirige une revue internationale de linguistique qu’elle a créée avec sa collègue Laura Calabrese : Le discours et la langue. Avec son compagnon Christophe Holemans, elle a organisé deux expositions consacrées aux décrottoirs de Bruxelles : « Décrottoirs ! » en 2012.
En 2015, elle est commissaire de l’exposition « Salope et autres noms d’oiselles ». En novembre 2017 parait son dernier ouvrage intitulé L’insulte … aux femmes (180°), couronné par le prix de l’enseignement et de la formation continue du parlement de la communauté WBI (2019). Elle a été la co-commissaire de l’expo Porno avec Valérie Piette (2018).
Laurence Rosier est régulièrement consultée par les médias pour son expertise langagière et féministe. Elle est chroniqueuse du média Les Grenades RTBF et à La Revue nouvelle (Blogue de l’irrégulière). Elle a été élue au comité de gestion de la SCAM en juin 2019.
 Avec le groupe de recherche Ladisco et Striges (études de genres), elle développe des projets autour d’une linguistique « utile » et dans la cité.