Si le Contrat stratégique pour l’éducation suscite débat au plan des finalités politiques qu’il décline (l’amélioration du « pilotage » du système éducatif, de l’équité et de l’efficacité du système) ou des modes de « gouvernance » qu’il entend développer (entre État animateur et État évaluateur), il interpelle également par les modalités concrètes qui ont organisé le débat politique. Or, on sait qu’en optant pour certains « instruments » - dispositifs techniques et symboliques qui accompagnent et orientent la décision publique -, le politique configure ses rapports avec la société civile. Cette « instrumentation » de l’action publique n’est évidemment pas neutre ; elle révèle et porte en elle-même une certaine conception du pouvoir et des façons légitimes de l’exercer.