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Traces et récits de la Grande Guerre

Paysages de Belgique et du nord de la France



ABO Numéro 7 – 2018 géographieguerrePremière Guerreséquelles - par Gwendal Piégais - Élise Rezsöhazy -

Walter Benjamin écrivait que « le pouvoir d’une route de campagne est autre, selon qu’on y marche ou qu’on la survole en aéroplane. Et le pouvoir d’un texte est autre aussi, selon qu’on le lit ou qu’on le copie [2] ». C’est sans doute à une telle relecture des paysages que nous invitent les chemins de Flandre, les cratères de la Somme et les forêts de Verdun, lorsqu’on arpente ces terres plus marquées, détruites et bouleversées par la guerre que ne l’est aucun autre champ de bataille encore visible de nos jours. La Seconde Guerre mondiale elle-même ne s’impose pas à nous d’une manière si forte dans la géographie physique européenne que la Grande Guerre.

On pourrait sans doute penser qu’après tant de mois de dévastations quotidiennes, la nature reprenne ses droits, même peut-être trop vite selon certains anciens combattants qui n’acceptent alors pas que Verdun se reboise, après avoir assisté à la transformation d’un paysage de paix en environnement de guerre, y avoir vécu et combattu [1]. Corinna Haven Smith, humanitaire américaine, fait part de sa surprise lorsqu’elle se rend sur l’ancienne ligne de front entre Menin et Ypres en 1920 : « Est-ce la même plaine ? Cela ne semble pas possible… Les hommes...
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Élise Rezsöhazy


Auteur

historienne, aspirante FRS-FNRS à l’université catholique de Louvain

Gwendal Piégais


Auteur

diplômé en histoire et en philosophie, historien, doctorant à l’université de Bretagne occidentale, Brest