Provoquant avec ses comparses ce que le philosophe allemand Rolf Zimmermann appelle une « mutation de l’espèce », Hitler a cassé le rythme de l’évolution morale de l’humanité. Il a amputé les relations humaines des notions de vie et de dignité en faisant du génocide tantôt un objectif en soi tantôt un instrument de pouvoir économique par le recours à un système d’esclavage prémices de l’extermination. Avec lui, la volonté de puissance a bouté la métaphysique hors des consciences. Hitler ne fut cependant pas le produit esseulé d‘une génération spontanée. On n’a jamais autant parlé de lui qu’aujourd’hui, mais il dépend de nous qu’il n’entre pas dans les mémoires futures comme un Frankenstein de séries télévisées. C’est pourquoi, il importe de l’identifier en remontant sa trace dans le temps et dans l’espace occidental, même s’il faut pour cela le classer dans le patrimoine mondial de l’in-humanité.