Depuis les élections législatives du 10 juin 2007, la vie politique belge n’en finit pas d’être agitée de soubresauts communautaires. Le pays risque, selon les termes du ministre d’État Étienne Davignon, de « s’installer dans une négociation permanente qui dresse inéluctablement une communauté contre l’autre, dans un climat d’incompréhension et de méfiance jamais atteint, jusqu’à faire croire que la possibilité de vivre ensemble n’existe plus » (Le Soir, 10 juin 2008). L’impasse des derniers mois est malaisée à comprendre pour de nombreux citoyens. Elle ne peut être expliquée que par la prise en compte d’éléments de nature diverse, dont les effets s’enchevêtrent : les handicaps du fédéralisme belge, la donne politique de 2007-2008, le positionnement des acteurs et les enjeux symboliques de dossiers épineux.