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Quelles références à quelles transcendances pour l’Europe politique ?

Numéro 01/2 Janvier-Février 2003 par Guillaume de Stexhe

janvier 2003

« Valeur », « réfé­rence », « trans­cen­dance » : cha­cun de ces mots essen­tiels est éga­le­ment lourd d’am­bigüi­tés. Assises ou élan, pièges ou res­sources, ils peuvent notam­ment être envi­sa­gés d’une manière contrai­gnante ou d’une manière dyna­mique, qui ouvri­rait à une liber­té et à une res­pon­sa­bi­li­té créa­trice. Si la trans­cen­dance, enten­due d’un point de vue phi­lo­so­phique, signi­fie qu’il y a, dans l’ex­pé­rience humaine, non seule­ment une créa­ti­vi­té, mais aus­si une récep­ti­vi­té à l’é­gard de ce qui n’est pas sim­ple­ment le pro­duit de notre acti­vi­té, alors le débat n’est pas tant celui du choix entre reli­gion et laï­ci­té que celui du sta­tut de nos prin­cipes d’ac­tion, éthiques et poli­tiques. Ont-ils la légi­ti­mi­té et l’au­to­ri­té de ce qui tente de répondre à l’exi­gence du juste, ou ne sont-ils que le pro­duit d’une his­toire et de choix par­ti­cu­liers ? La trans­cen­dance par rap­port à laquelle il faut situer nos valeurs est celle des prin­cipes éthi­co-moraux de la démo­cra­tie. Il s’a­git de les appuyer sur des convic­tions et sur l’his­toire comme res­sources pour la pra­tique. Une laï­ci­té élar­gie devrait per­mettre l’ins­crip­tion, dans le pré­am­bule de la Consti­tu­tion, d’une réfé­rence à une his­toire et à des convic­tions actuelles qui, dans leur plu­ra­li­té et leurs ambigüi­tés, ont for­gé le pré­sent et puissent ins­pi­rer l’avenir.