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Pour l’amour de l’art

ABO Numéro 09 Septembre 2013 - par Joëlle Kwaschin -

Les falsifications des œuvres d’art sont aussi anciennes que le marché lui-même : dès qu’apparait une demande surgissent les faussaires ; n’importe quelle collection a ses faux. L’affaire Beltracchi, du nom de ce faussaire condamné en 2011 à six ans de prison, illustre le fonctionnement d’un marché entre cupidité et crédulité qui brasse des sommes considérables, recycle de l’argent sale, n’est pas affecté par la crise, peu enclin à élaborer un code de déontologie. Au-delà se pose la question de la valeur de l’œuvre et de la copie, question indécidable tant le faux peut être divers et couvre un spectre large. De surcroit, le courant postmoderniste, depuis les années soixante, discrédite la notion même d’original.

Démasqué par un expert qui a remarqué que l’introduction en Europe du singe peint dans La délivrance des âmes de l’enfer, attribué à Hubert Van Eyck, est postérieure à la date à laquelle le tableau est supposé avoir été peint, l’imposteur s’adresse au groupe de spécialistes chargés d’authentifier l’œuvre. «  Vous avez tous loué ce tableau pour l’habileté de sa composition et de ses couleurs et pour le pouvoir qu’il a d’élever le cœur comme seule peut le faire une grande œuvre. À un moment ou à un autre, vous en avez tous dit le plus grand bien et plusieurs d’entre...
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Joëlle Kwaschin


Auteur

Licenciée en philosophie