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Porn studies ou research porn ?

ABO Numéro 6 — 2018 porn studiespornoSociété - par Renaud Maes -

Peut-on étudier le porno ? Que ce soit dans la posture du chercheur, la définition de l’objet, les rapports entre discours et pratiques, les « porn studies » ne manquent pas d’écueils. Le plus grand risque est de se trouver englué dans le débat du « pour ou contre » qui est à la source de l’invisibilisation d’une série d’enjeux posés par le porno, sa production et ses acteurs.

Le « porno » fait partie de ces objets d’étude qui questionnent profondément les sciences sociales. Aborder le « champ pornographique » implique de se confronter à une version paroxystique des conflits épistémologiques entre approches compréhensives et analyses structurales. Le nœud gordien de la production d’un savoir sur cet « objet » tient dans une question évidente : est-il possible pour le chercheur d’éviter d’y projeter ses propres fantasmes et de s’abstraire de la dimension excitatoire de l’objet ? Et, le cas échéant, une telle neutralisation est-elle...
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Renaud Maes


Auteur

Ancien rédacteur en chef de La Revue nouvelle.
Renaud Maes est docteur en Sciences (Physique, 2010) et docteur en Sciences sociales et politiques (Sciences du Travail, 2014) de l’université libre de Bruxelles (ULB). Il a rejoint le comité de rédaction en 2014 et, après avoir coordonné la rubrique « Le Mois » à partir de 2015, il est devenu rédacteur en chef de La Revue nouvelle en novembre 2016. Il est également professeur invité à l’université Saint-Louis (Bruxelles) et à l’ULB, et mène des travaux de recherche portant notamment sur l’action sociale de l’enseignement supérieur, la prostitution, le porno et les comportements sexuels, ainsi que sur le travail du corps. Il a été président du comité belge de la Société civile des auteurs multimédia (Scam.be).