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Ne laisse pas la samba mourir. La culture aux mains du militaire

ABO Numéro 07 – 2022 BolsonarocultureÉtat - par Gabriela Lopes de Azevedo -

Depuis qu’il a déclaré son indépendance vis-à-vis du Portugal en 1822, le Brésil a toujours attribué une place fondamentale à la culture. Si la culture joue dans les années 1930 un rôle prépondérant dans la construction de l’État moderne sous la dictature militaire de Getúlio Vargas, la promotion des productions artistiques et intellectuelles s’est, quant à elle, toujours inscrite dans un rapport de domination coloniale favorisant l’imaginaire d’une élite blanche européenne aux dépens de la représentation de celles issues des milieux populaires et de descendance africaine. Malgré ce rapport inégalitaire qui traverse le rapport entre l’État et la culture, les gouvernements qui se sont succédé depuis la nouvelle République de 1988 ont toujours assuré un soutien minimal aux productions culturelles, qu’elles soient issues de l’élite ou des classes populaires. Si la reconnaissance de l’importance de la culture dans un État démocratique faisait jusque-là l’état d’un consensus traversant les gouvernements de gauche comme de droite, l’élection de Jair Bolsonaro aura modifié radicalement ce rapport étroit qu’entretenait l’État brésilien avec sa classe artistique et intellectuelle.

Cet article souhaite débattre du rapport entre le gouvernement Bolsonaro et la culture. Comme ce gouvernement est encore en place, nous nous occuperons d’un panorama des restructurations dans le champ de la culture, qui ont été menées dès l’élection de Bolsonaro depuis octobre 2018 jusqu’à aujourd’hui, veille de l’élection au terme de laquelle ce politicien tentera d’être réélu. Dans la poursuite de cet objectif, nous commencerons par une courte discussion sur le rôle de la culture et de l’art dans la formation de l’État et de l’identité nationale en...
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Gabriela Lopes de Azevedo


Auteur

Gabriela Lopes de Azevedo est licenciée en lettres et en langue portugaise et français par l’université de São Paulo et la Sorbonne (Paris IV), Elle est doctorante en littérature brésilienne à l’université de São Paulo.