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Les réformes institutionnelles belges et les logiques du malentendu

ABO Numéro 08 – 2022 - par Michel Molitor -

Depuis 1970, le système politique belge s’essaie, au travers de multiples crises, négociations ou compromis successifs à mettre au point une structure et des mécanismes institutionnels qui permettent une gestion efficace, cohérente et démocratique des aspirations, tendances ou projets des diverses composantes de la société belge. Ce processus, engagé depuis maintenant cinquante ans, a été difficile à conduire. Sans doute parce qu’il obéit à des injonctions contrastées et parfois contradictoires et qu’il associe des acteurs dans des compromis complexes dont les significations ne correspondent pas toujours. Le thème du malentendu peut fournir un éclairage sur les difficultés singulières du processus de réforme.

Il y a malentendu dès lors que les parties ne parlent pas de la même chose quand ils plaident pour des réformes, il y a malentendu lorsque la contrainte des compromis déforme les objectifs que les uns et les autres poursuivent. Il y a malentendu surtout lorsque l’on n’est pas d’accord au départ sur le point d’arrivée nécessaire ou que celui-ci n’est qu’approximatif et ouvert à toutes les ambigüités. Dans ce jeu complexe, certains ont gagné plus que d’autres. En regardant le parcours accompli, on pourrait écrire que depuis cinquante ans, un acteur...
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Michel Molitor


Auteur

Sociologue. Michel Molitor est professeur émérite de l’UCLouvain. Il a été directeur de La Revue nouvelle de 1981 à 1993.
Ses domaines d’enseignement et de recherches sont la sociologie des organisations, la sociologie des mouvements sociaux, les relations industrielles.