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Les imaginaires du vide : trois figures du pensable (Homère, Pascal, Castoriadis)

ABO Numéro 03 – 2021 philosophieSociétévide - par Sophie Klimis -

Comment affronter le vide généré par notre isolement « d’intouchables », en temps de confinement ? On abordera cette première question d’abord par un détour par la pensée des anciens, celle qu’on trouve dans les chants d’Homère, l’aède mythique, aveugle et clairvoyant. Comment faire face aux multiples manières dont le vide existentiel s’insinue dans nos vies ? On s’essaierait ici à un second détour par la pensée d’un moderne, Blaise Pascal, traversée par l’expérience du vide, de démonstration physique en pari métaphysique. Comment braver le vide de sens de notre modèle de société néolibérale ? Un troisième détour par la pensée d’un contemporain, Cornelius Castoriadis, qui a thématisé le rôle structurant des significations imaginaires au fondement de toutes les sociétés humaines, ouvrira d’autres pistes d’investigation.

Étreindre le vide. Quel toucher virtuel pour des éphémères confinés ? Dans l’Odyssée d’Homère (VIIIe siècle av. J.-C.), le héros, Ulysse, descend aux Enfers. Il y rencontre le fantôme de sa mère, dont il ignorait qu’elle était décédée durant son absence [1]. Lorsqu’il voit le fantôme, Ulysse croit voir sa mère, car cette apparition lui est en tout point semblable pour ce qui concerne l’aspect du corps. De surcroit, il peut lui parler. Les réactions d’Ulysse laissent à penser que la voix du fantôme est aussi identique à celle de la disparue. L’illusion est si...
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Sophie Klimis


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