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Le rétablissement, un nouveau paradigme ?

ABO Numéro 06 – 2021 espoirParticipationrétablissementsanté mentale - par Muriel Allart - François Wyngaerden -

Le concept de « rétablissement » s’impose progressivement comme un point de repère important pour l’organisation des soins de santé mentale. Trouvant son origine dans le mouvement des usagers des services psychiatriques, il renverse la perspective sur les soins de santé mentale en plaçant les choix de l’usager au centre et en promouvant l’espoir qu’une vie satisfaisante soit possible, malgré les troubles. Une orientation vers le rétablissement induit un changement de posture chez les professionnels de la santé, qui ne sont plus des experts du traitement des troubles ou du fonctionnement intrapsychique, mais soutiennent les usagers pour leur permettre de poser leurs propres choix, avant de les accompagner dans leurs parcours de vie. À Bruxelles, l’équipe « Housing First » du Smes travaille dans cette optique pour accompagner des personnes aux parcours particulièrement complexes. Si cette perspective humaniste fait écho à des courants plus anciens, notamment celui de la psychothérapie institutionnelle, le concept de rétablissement reste peu connu sous nos latitudes, malgré son potentiel fédérateur.

Nous pourrions faire remonter l’origine du mouvement du rétablissement à John Thomas Perceval qui, au sortir d’une hospitalisation psychiatrique, en 1834, en Angleterre, a témoigné de son expérience asilaire et est devenu l’un des premiers défenseurs des droits des usagers des services psychiatriques. Nous pourrions considérer que la controverse entre les psychiatres Emil Kraepelin et Eugène Bleuler est fondatrice du mouvement du rétablissement [1]. C’est en effet à la suite de cette controverse qu’a été adopté en 1908 le terme de schizophrénie. Et si...
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François Wyngaerden


Auteur

sociologue et chercheur en santé publique, maitre de conférence invité à la Faculté de Santé publique de l’université catholique de Louvain et coordinateur du Réseau santé mentale Bruxelles sud (Rézone).

Muriel Allart


Auteur

psychologue de formation, elle coordonne le projet Housing First du Smes, qui reloge et accompagne des personnes sans abri cumulant des problèmes psychiatriques lourds et des addictions