Le musée du quai Branly, dédié aux « arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques », ouvert en juin 2006 à Paris sur les bords de la Seine, fait déjà partie du circuit classique des musées « incontournables », dont la visite s’impose dans la ville qui se veut « la plus belle et la plus intelligente du monde ». Aux yeux de la plupart des commentateurs, il s’agit d’un ensemble architectural remarquable et d’une association réussie entre l’esthétique et l’ethnologie. Branly n’en continue pas néanmoins de soulever autant de débats contradictoires que durant les dix années de sa gestation. Est-ce le musée d’ethnologie postcoloniale que l’on pouvait espérer ? La manière d’y poser la question des rapports entre la nature et la culture témoigne-t-elle intellectuellement du passé ou de l’avenir ?