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La mise en jeu du plan

Numéro 11 Novembre 2005 par Bernard Van Asbrouck

novembre 2005

La Région wal­lonne a vécu ce qui res­semble fort à un drame socioé­co­no­mique. Petit à petit, ce qui se mur­mu­rait dans des cercles d’ex­perts est deve­nu ques­tion­ne­ment ouvert pour atter­rir, enfin diront cer­tains, sur la place publique, au cœur de la res­pon­sa­bi­li­té poli­tique. Ce « drame » wal­lon est le bas­cu­le­ment en trente ans d’un état de zone géo­gra­phique à créa­tion nette de valeur, à une posi­tion de région à consom­ma­tion nette de valeur. En clair, la Wal­lo­nie a aujourd’­hui besoin des autres pour main­te­nir son niveau de vie. Le plan Mar­shall tra­duit une volon­té de mobi­li­sa­tion géné­rale contre ce « déclin wal­lon » pour recons­truire une force éco­no­mique por­teuse d’au­to­no­mie finan­cière et évi­ter une perte mas­sive, vue par d’au­cuns comme inévi­table, de niveau de vie. Si cette dyna­mique inau­gu­rée par le plan Mar­shall recueille un assen­ti­ment géné­ra­li­sé pour des rai­sons sans doute très diver­si­fiées, une foule de ques­tions reste pres­sante, bien des zones d’ombre sub­sistent. Le plan Mar­shall dit tout et fait étran­ge­ment silence, car une fois énon­cé, tout reste à vivre. Voi­là pour­quoi c’est dans sa mise en jeu, qui est prise de sens col­lec­tif d’une des­ti­née col­lec­tive, qu’il peut se trans­for­mer en piste d’en­vol d’une Région en recherche d’elle-même, grog­gy d’une his­toire socioé­co­no­mique qui lui a fait vivre si rapi­de­ment la perte d’une cer­taine forme de leadership.