logo
Lancer la vidéo

« La liberté n’est jamais donnée » : la Tunisie en transitions

ABO Numéro 08 – 2021 enjeux sociétauxtransition postrévolutionnaireTunisie - par Suzan Gibril -

Près de dix ans après le soulèvement tunisien de 2011, les slogans scandant « A bas le coup d’État », ont remplacé les slogans porteurs d’espoir des premiers jours de la transition démocratique. La Tunisie a parcouru un chemin sinueux depuis la chute du dictateur, et la question qui se pose actuellement, est celle d’un potentiel renouveau autoritaire au pays du jasmin. Dans cet article, nous revenons sur les difficultés d’une transition à rebondissements, sur la personnalité complexe de Kaïs Saïed et les conditions de son ascension au pouvoir, ainsi que sur les multiples enjeux posés par son coup de force récent.

Le 13 octobre 2019, la Tunisie élit Kaïs Saïed (indépendant), juriste de formation, qui remporte 72,29% des suffrages contre 27,71% pour son adversaire, Nabil Karoui (Qalb Tounes, parti populiste à tendance bourguibiste) [1]. Un succès expliqué en majeure partie par une forte mobilisation de la jeunesse tunisienne rejetant catégoriquement la corruption endémique qui touche le secteur économique, héritée de l’ère Ben Ali : affairisme, népotisme, blanchiment d’argent, et malversations [2]. C’est par ailleurs cet état de corruption qui pousse les Tunisiens à...
La suite de cet article est réservée aux membres Premium

Suzan Gibril


Auteur

Docteure en science politique et chercheuse au Centre d’étude de la vie politique (Cevipol) et à l’Observatoire des mondes arabes et musulmans (Omam). Ses recherches portent sur l’analyse des outils de résistance et d’opposition au Moyen Orient, https://ulb.academia.edu/SuzanGibril