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L’impensé de la Belgique noire : points de vue situés sur l’oblitération de l’autre

Numéro 1 - 2018 - par Sarah Demart -

L’étude des mécanismes d’invisibilisation de certains objets et rapports sous-tend la démarche d’une sociologie postcoloniale. Cet article s’inscrit dans cette optique. Il analyse tant les dynamiques d’oblitération des Congolais, et par extension des « Subsahariens », de l’histoire officielle et des rouages administratifs de l’État belge que leurs conséquences sur les mobilisations.

L’oblitération de l’autre dans le champ de la connaissance

Lorsqu’en 1978, Edward Saïd affirme dans Orientalism que l’Orient voit le jour en tant qu’effet du discours orientaliste, il montre, s’autorisant de Michel Foucault et d’Antonio Gramsci, que l’entreprise coloniale n’est pas qu’un dispositif militaro-économique (la pensée marxiste), mais un appareil discursif au travers duquel des rapports de pouvoir se matérialisent. Si la portée globale de la critique des appareils discursifs et idéologiques du pouvoir impérial n’est pas nouvelle, la mise à jour des mécanismes d’oblitération de l’autre dans la production de l’histoire et des récits de la modernité est, comme le signale Gurminder Bhambra (2007, 2014), novatrice. Non seulement la violence coloniale est aussi une violence épistémique qui, par un procédé de naturalisation de l’autre, justifie la domination impériale de l’Occident, mais elle implique le corps scientifique comme composante à part entière des institutions impériales. C’est là le moment fondateur de ce que l’on appellera les études postcoloniales qui se développent prioritairement dans le domaine des sciences humaines.

Dans le champ de la sociologie, plus tardif, ce décentrement s’opère à partir des années 1990 à l’intersection de différents champs : les decolonial studies (Bortoluci & Jansen, 2013), les cultural studies (Hall, 1980 ; CCCS, 1982), mais aussi les critical black studies (Gilroy, 1993) ou encore les indigeneous sociologies (Akiwowo, 1999 ; Alatas, 2006) et le renouveau de la sociologie historique sur l’empire et le colonialisme (Go, 2013 ; Steinmetz, 2009, 2013). Il faut cependant attendre les années 2000 pour voir se constituer une sociologie que l’on pourrait qualifier de postcoloniale ou de sociologie historique globale (Bhambra, 2007 ; Magubane, 2005 ; Gutierrez Rodriguez, 2010 ; Go, 2013).

Ce sont les coupures analytiques, ou oblitérations, sur lesquelles reposent des formes de savoir, qui vont retenir l’intérêt de ce courant de la sociologie. D’une part, l’opération analytique séparant des éléments qui devraient être pensés ensemble : la colonie et la métropole (Cooper et Stoler, 2013), la race et le capitalisme (Quijano, 2007 ; Goldberg, 2008 ; Mbembe, 2013) ou encore la modernité et la traite transatlantique (Gilroy, op.cit.) ; d’autre part, l’effacement de ces oblitérations du champ de la théorie, de la connaissance et des représentations (Bhambra, op.cit. ; Go, op.cit.). Dans cette perspective, ce n’est donc pas tant ce qui a été relégué dans l’invisibilité (la proposition des subaltern studies) que les structures, catégories et savoirs particuliers ayant conduit à décréter l’inintérêt de certains objets et rapports qui sous-tend la démarche d’une sociologie postcoloniale, définie comme historique globale. Également les effets de ces oblitérations dans le champ de la connaissance, d’une part, dans les modalités d’inclusion des sujets postcoloniaux, dans les récits de la nation et dans le corps social, d’autre part.

Politique de l’ignorance et dynamiques de racialisation

L’année 2018 commémorera la fin de la Première Guerre mondiale, durant laquelle les soldats de la « Force publique » (congolaise) luttèrent en première ligne pour défendre les intérêts et les enjeux de la Belgique. En tant que force militaire belge, ces soldats belgo-congolais — leurs victoires et leurs morts — ont notamment permis à la Belgique d’agrandir son territoire, aussi bien en Europe (par l’acquisition de territoires germanophones) qu’en Afrique (par l’acquisition du Rwanda et de l’Urundi).

Faire justice à la centralité de l’histoire coloniale dans la trajectoire de l’État nation ne revient pas seulement à acter et à assumer l’imbrication intrinsèque la (des) colonie(s) dans la destinée de la nation, mais également à admettre que d’un point de vue historique la Belgique ne peut pas se définir comme blanche. Il en va, en effet, d’un contresens historique, d’un brouillage des origines qui ce faisant, limite l’espace de pensée de la citoyenneté, des appartenances et des identités. Car il faut le rappeler, l’inclusion des Congolais dans l’espace national belge, tout comme celle des Rwandais et des Burundais ne date pas de leur venue, ni de leur installation en Belgique puisqu’en tant que sujets du roi, les sujets coloniaux étaient belges. Autrement dit, « leur » intégration ne peut se penser ni se mesurer en termes de temps de résidence passé sur le sol belge, mais bien dans la durée de l’espace belgo-africain que la Belgique créa, et qui l’amena à se projeter dans un espace eurafricain plutôt que dans une Europe dissociée de ses (anciennes) colonies (traité de Rome, 1957) (Jonsson et Hansen, 2014).

Il en irait donc d’une refonte profonde du modèle d’intégration et des catégorisations ayant abouti à constituer comme « autre » et comme « étranger » ceux qui ont déjà été intégrés à la nation, en tant que sujets coloniaux, ainsi que leurs descendants. Rendre invisible cette longue appartenance à la nation, constitue une violence épistémique dont les effets matériels sont réels. Pendant des années, les Congolais, et par extension les personnes d’ascendance africaine, ont été absents des discours politiques et publics d’intégration, comme si leur présence, durable et proche, était impensable (Ceuppens et de Mul, 2009 ; Demart et Grégoire, 2013). Or, cet impensé s’est souvent exprimé dans les termes de la (mé)connaissance (Demart, 2013 ; 2016). Une méconnaissance dont les liens avec le monde académique, qui a longtemps marginalisé ces groupes, sont complexes et ne pourront être ici détaillés. Bornons-nous simplement à relever la difficile émergence de la catégorie raciale comme catégorie d’analyse des imaginaires structurant les pratiques sociales dans le champ de l’appartenance, de l’ethnicité et des migrations [1], ainsi que les limites de l’approche par les « discriminations » ou par le « racisme » pour rendre compte des logiques d’exclusion du corps de la nation de ces « autres » racisés.

Du point de vue des pouvoirs publics, le manque de connaissance des Congolais, et par extension des « Subsahariens », a souvent été mis en avant pour justifier une faible, voire une non-inclusion, dans les politiques d’intégration (Manco et al, 2013 ). Or, à y regarder de plus près, cette méconnaissance a quelque chose de structurel qui touche à l’oblitération de la race comme catégorie structurante de l’appartenance nationale. Il ne s’agit, en effet, pas d’une méconnaissance temporaire, qui pourrait éventuellement être le point de départ d’une véritable politique de connaissance, mais bien d’un discours de justification : d’une absence ou d’une omission.

Le champ de la statistique offre une lisibilité de l’exclusion engendrée par cet impensé à travers le cumul des inégalités sociales qui soumettent les sujets postcoloniaux à un régime de citoyenneté différencié pour ne pas dire secondaire (Demart et al., 2017). Les pratiques discursives également, en montrant que cet impensé articule une gouvernementalité particulière dont rend compte dans le champ associatif.

L’observation fait, en effet, ressortir une certaine ambivalence liée à cette « méconnaissance ». Depuis près de vingt ans, un nombre important d’organisations, liées à l’État ou financées par le public, sont inscrites dans des collaborations, avec le secteur associatif afro-descendant, notamment au niveau communal, et parfois sur recommandation ministérielle. Si méconnaissance il y a, celle-ci ne peut donc faire l’économie des interactions sociales, liées à des demandes de reconnaissance et aux réponses qui leur sont apportées. On ne les développera pas toutes ici, mais on en retiendra une : l’exigence d’organisation et de fédération des associations fondées par des personnes d’ascendance africaine.

Si les dynamiques associatives et politiques publiques diffèrent de part et d’autre de la frontière ethno-linguistique, en raison notamment de modèles d’intégration différenciés (Adam et Martiniello, 2013), force est de constater la durabilité des structures de marginalisation et d’invisibilité [2]. En effet, pour les pouvoirs publics et pour les organisations établies, susceptibles de collaborer avec des acteurs afro-descendants, la super-diversité des « Susbsahariens » est un élément central de non-lisibilité du secteur associatif.

Depuis les années 1990, les dynamiques de fédération n’ont ainsi cessé de travailler ces espaces associatifs en vue de consolider les demandes de reconnaissance liées à l’obtention d’un subside, de mesures antiracistes ou à la mémoire de la colonisation [3]. Or, cette exigence plus ou moins tacite, contraste avec celle d’autres groupes reconnus sur une base nationale (Manco et al., 2013). Et il n’est pas certain que le poids démographique suffise à expliquer ce qui ressemble à une essencialisation de groupes hétérogènes, aussi bien d’un point de vue national et linguistique que socioculturel et religieux.

Il faudrait, en effet, se demander ce que l’avènement d’un champ associatif « subsaharien » permettrait en matière de lisibilité ? S’agit-il d’identifier des acteurs et des discours, de distinguer des interlocuteurs valables ou encore de coopter des représentants pouvant parler au nom d’un collectif ? S’agit-il de permettre l’émergence de voix minorisées dans l’espace public ou de favoriser la mise en œuvre de mécanismes de régulation de ces groupes ?

Lorsque des modes d’autodésignation ont émergé, et émergent à partir de catégorisations (sub-)continentales (« Afro-Belges », « Afro-Bruxellois », etc.), ou raciales (« noir », « racisés »), il est souvent question d’incompatibilité avec les valeurs du vivre-ensemble. On pourrait pourtant se demander si l’on n’est pas là précisément en présence de marqueurs de lisibilité de ce champ et si le paradigme « race-blind » ou « color-blind » des institutions ne serait pas l’expression d’un refus de situer la discussion relative à l’inclusion des sujets postcoloniaux dans le temps long de l’histoire et de l’identité belgo-africaine.

Derrière la question sémantique, c’est donc la possibilité même de discuter des modalités d’inclusion des personnes d’ascendance africaine et des citoyens noirs dans la communauté nationale, au regard du passé colonial et de la manière dont la Belgique a historiquement administré les populations noires, qui est rendue impossible.

Conclusion

En tant que mécanismes d’oblitération de l’autre dans la production de l’histoire et des grands récits du « soi » collectif, la race permet de rendre compte de la manière dont les sujets coloniaux, intégrés de longue date à la nation, ont été, et sont, mis en situation d’extériorité, nationale et ontologique. Dès lors, la politisation de la race, que traduisent certaines formes de subjectivation — et la mise en visibilité des racines africaines de certains citoyens, et ce faisant de la Belgique — est non seulement inévitable, mais salutaire. Elle travaille à ébranler une logique d’équivalence tacite entre une homogénéité raciale, blanche, et une identité nationale héritée de l’empire (Hall, 1991).

Les institutions ont leur propre historicité qui ne se confond pas avec celle des temps sociaux. Cela étant, c’est bien en tant qu’autre racialisé et racisé que les personnes d’ascendance africaine ont été historiquement intégrées au vivre ensemble belge. Or, à ce jour, la mise en récit national de cette histoire partagée et de sa transformation dans le temps ne nous permet pas de saisir à quel moment la « déracialisation » de l’autre, et donc de soi, serait intervenue au niveau des imaginaires et des représentations. Bien qu’embryonnaire et peu visible en Belgique, l’état de l’art ne permet pas de dire qu’elle a eu lieu.


[1Voir le colloque « Black Studies in Europe : A transnational dialogue », 16-17 novembre 2017, International Conference, université libre de Bruxelles.

[2Pour une approche plus approfondie de l’émergence de ces catégories dans les espaces francophone et néerlandophone belges voir Clette-Gakuba, V., S. Demart, N. Grégoire, S. Kanobana, Forthcoming. Troubles to Define. Postcolonial Black Perspectives in Belgium, Northwestern University Press

[3Sur les mobilisations associatives voir aussi Kagné et al, 2001 ; Manco et al, op.cit. ; Demart, 2011 ; 2013 ; Pezeril et Kanyeba, 2013, Bolya et al, 2013, Grégoire, 2013, Godin, 2015. Voir aussi dans le domaine culturel : Clette-Gakuba, 2017.

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Sarah Demart


Auteur

maitre de conférence, Cedem, université de Liège