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L’imam et le gendarme

ABO Numéro 05 – 2022 Islamreligion - par Caroline Sägesser -

La politique du gouvernement belge à l’égard de l’organe représentatif du culte islamique, l’Exécutif des musulmans de Belgique, est marquée depuis quelques années par une forme de néogallicanisme : flirtant quelquefois avec l’infraction au principe de séparation de l’Église et de l’État, les autorités s’efforcent de faire émerger un « islam belge » ou un « islam européen », regardé comme une religion plus moderne, plus démocratique, et participant plus activement à la construction d’une société multiculturelle apaisée.

« Un curé vaut bien dix gendarmes » aurait dit Napoléon Ier, fournissant ainsi une justification à sa politique de réconciliation avec l’Église catholique après les tourments de la Révolution française. Ce retour du gallicanisme [1] répondait alors à un objectif de maintien de la paix sociale et de développement du soutien au régime impérial. La politique du gouvernement belge à l’égard de l’organe représentatif du culte islamique, l’Exécutif des musulmans de Belgique, est marquée depuis quelques années par une forme de néogallicanisme [2] : flirtant...
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Caroline Sägesser


Auteur

docteure en histoire, chargée de recherches au sein du secteur sociopolitique du Crisp