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L’histoire à l’épreuve du vide

ABO Numéro 03 – 2021 histoireinformationvide - par Quentin Verreycken -

Avec la crise de la Covid-19, nous avons été, plus que jamais, submergés par un flot d’informations de provenance et de qualité fort diverses, tout en restant en manque de certitudes, d’indications précises sur la pandémie que nous traversons. Entre surabondance et manque, notre rapport au monde est marqué par un paradoxe : il est à la fois impossible d’échapper à la saturation et de combler les vides de notre représentation des évènements. Peut-être, dans un tel contexte, le regard de l’historien·ne peut-il s’avérer utile, tant il est vrai que l’Histoire est une discipline de l’apprivoisement du vide.

À première vue, il y a quelque chose de paradoxal à proposer un texte associant l’Histoire et le vide, tant tout semble les opposer. L’Histoire, disait Paul Veyne, est un « roman vrai », une discipline à prétention scientifique qui raconte les évènements passés dont les humains ont été les acteurs [1]. Or, on ne raconte pas le passé à partir de rien, avec du vide. Tout récit historique a besoin d’un matériau de base, qu’on appelle habituellement « sources » ou « traces du passé » (archives, témoignages, images, etc.), pour être fondé. Le récit historique ne...
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Quentin Verreycken


Auteur

historien, aspirant FRS-FNRS à l’université catholique de Louvain et à l’université Saint-Louis – Bruxelles, membre du Centre d’histoire du droit et de la justice (CHDJ) et du Centre de recherches en histoire du droit et des institutions (CRHiDI)