L’asile, l’hôpital, l’habitation protégée constituent trois formes de
prise en charge de la santé mentale. Elles correspondent, pour partie,
à des changements internes à la médecine - ainsi, l’aliéné du
XIXe siècle ne ressemble plus au patient avec qui aujourd’hui on
tente d’élaborer un « projet de vie ». Mais cette évolution est aussi
le résultat de la transformation de la conception de l’État et de ses
fonctions. Le rapport entre les deux logiques - celle de l’État et
celle du savoir thérapeutique - est complexe et il subsiste une certaine
autonomie entre ces deux formes d’intervention. Plus généralement,
la tentative de contrôle du « fou » a laissé place à un traitement
psychologique de questions existentielles ou qui relevaient
antérieurement du politique.