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L’Europe obsédée par ses frontières. Production politique des clandestinités

ABO Numéro 6/7 juin-juillet 2014 - par Denis Duez -

La politique européenne en matière de gestion des frontières est inefficace, elle favorise l’exploitation des migrants par des réseaux de passeurs et met en danger leur vie. Pourtant, l’Union persiste dans cette impasse, notamment pour des raisons électorales. En posant la question de ses frontières extérieures et de leur contrôle, l’Europe pose également la question des frontières symboliques : qui peut être membre de la communauté politique, ce qui interroge la démocratie elle-même. Les récentes élections européennes n’incitent guère à l’optimiste…

Dans un récit autobiographique publié en 1942 sous le titre Monde d’hier. Souvenir d’un Européen, Stefan Zweig écrivait que «  […] rien peut-être ne rend plus sensible le formidable recul qu’a subi le monde depuis la Première Guerre mondiale que les restrictions apportées à la liberté de mouvement des hommes et, de façon générale, à leurs droits. Avant 1914, […] il n’y avait pas de permis, pas de visas, pas de mesures tracassières ; ces mêmes frontières qui, avec leurs douaniers, leur police, leurs postes de gendarmerie, sont transformées en un système...
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Denis Duez


Auteur

Auteur de L’Union européenne et l’immigration clandestine. De la sécurité intérieure à la construction de la communauté politique (éditions de l’université de Bruxelles, 2008) et, plus récemment, co-éditeur avec Olivier Paye et Christophe Verdure de L’européanisation. Sciences humaines et nouveaux enjeux (Bruylant, coll. «  Idées d’Europe  », 2014).