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Japon : politique migratoire et pénurie de main-d’œuvre

ABO Numéro 4 – 2020 immigrationJaponpénuriepolitique migratoire - par Mohamed Chourak -

Le Premier ministre Abe a réussi son pari en matière de politique migratoire en permettant, malgré les résistances de ses pairs au sein du PLD et celles d’une partie de ses compatriotes, l’ouverture de la troisième économie mondiale à l’immigration internationale. Cependant l’arrivée à la mi-janvier 2020 de la pandémie de coronavirus sur l’archipel en provenance de la ville de Wuhan en Chine a sérieusement remis en cause les efforts d’Abe. D’autant que les données statistiques publiées récemment sur l’économie nationale sont franchement mauvaises. Le PNB du Japon a reculé de plus de 7% au cours du trimestre écoulé et l’économie est techniquement en récession (deux trimestres successifs négatifs). Ainsi, les raisons qui ont justifié en partie le recours aux immigrés, notamment la baisse du taux de chômage [2], ne sont plus tenables et le plan d’Abe, actuellement suspendu de facto, en raison de la fermeture de ses frontières internationales, n’atteindra probablement pas ses objectifs d’ici 2025, comme c’était prévu.

Le Premier ministre Abe est coincé entre, d’une part, la pression grandissante des secteurs et des industries très touchés par la pénurie de la main-d’œuvre et, d’autre part, la réticence de la frange politique conservatrice de son parti et surtout l’appréhension face à l’immigration d’un large segment de la société nipponne. D’autant que les mesures politiques prises et les efforts ne semblent pas produire les effets escomptés ou plutôt ils n’ont pas réussi à endiguer cette pression. Les facteurs extérieurs, en l’occurrence les problèmes posés par l’afflux...
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Mohamed Chourak


Auteur

professeur d’économie, université de Hiroshima