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Hervé Cnudde
Hervé Cnudde est décédé au cours de ce mois d’avril 2014.
Il était entré à La Revue nouvelle en 1970, dans le sillage de la grande vague de renouvèlement et d’ouverture qui amena à la revue une série de personnes issues de divers mouvements sociaux et culturels qui, chacun à leur manière, cherchaient à renouveler les bases de la vie démocratique et des grandes institutions constituant les cadres de la vie commune. Théologien, il enseignait la liturgie à Lumen Vitae et participait activement à l’animation du Groupe de recherche théologique. Vers le milieu des années 1970, il choisit de réorienter ses activités et s’investit à l’Atelier de recherche et d’action urbaine (Arau) dont il assura le secrétariat avant d’en devenir le directeur. En 1997, il quitte l’Arau pour créer une association (Laeken Découverte) organisant une série d’activités de formation et de découverte de la ville, fonction qu’il a assumée jusqu’en 2010. Cette énumération un peu sèche dissimule mal le parcours d’Hervé, entre des activités professionnelles et des engagements militants, entre l’action et la réflexion critique. Parallèlement à l’action urbaine qui demeura un fil conducteur important dans sa vie, il s’engagea résolument à la Ligue des droits de l’homme dont il présida la section bruxelloise avant d’en devenir administrateur.
Son activité à la revue participait de la même logique. Comme auteur, comme animateur
de numéros spéciaux ou responsable de chroniques, il avait le même souci de présenter un commentaire clair et argumenté d’une question ou d’une problématique. Sa production a été abondante et régulière. Elle touchait aux questions religieuses, éthiques et politiques, combinant l’élégance de l’écriture et la vivacité du propos. Hervé était d’une présence fidèle aux réunions de la rédaction tant que sa santé lui a permis les déplacements nocturnes que les agendas compliqués de la revue lui imposaient. Il y arrivait souvent sur son petit scooter, affublé d’un énorme casque dont il riait lui-même. Il combinait l’indulgence et l’exigence, évitait de blesser, même lorsque les discussions prenaient une allure passionnée, toujours capable de la dose d’humour narquois qui remet utilement les choses en place. Surtout, il a été le compagnon fidèle de toutes les aventures intellectuelles et de toutes les fortunes de la revue, des moments de gloire aux moments de lourde pénurie matérielle, expliquant qu’il n’était rien de plus important que d’avancer. Hervé était très représentatif de cette génération qui sortit des conformismes sociaux ou culturels à la fin des années 1960 et qui pensait les changements possibles. Que ces changements aient été différents de ceux auxquels il aspirait n’a cependant rien changé à ses rêves de justice et de liberté. Simplement, ils passeraient par d’autres chemins. Pour nous qui l’avons connu pendant toutes ces années, Hervé était vraiment un bon compagnon.