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Grandeur et misère de la criminologie. Retour sur quelques enjeux épistémologiques

ABO Numéro 02 – 2022 criminologiesciencesciences sociales - par Sophie André -

En Belgique, la criminologie constitue une discipline, ou à tout le moins un champ d’études, institutionnalisé par la plupart des universités belges. Si l’on peut se réjouir de la place qu’elle occupe aujourd’hui, de ses développements passés et à venir, il n’en demeure pas moins qu’elle reste l’objet de débats, parfois enflammés, autour de sa légitimité en tant que discipline scientifique.

Les contempteurs de la criminologie la rangent parmi les sciences mineures et, au sein de celles-ci, la placent « sous » des sciences nobles : la sociologie, la psychologie, le droit, voire la médecine dont elle n’aurait le droit de s’émanciper [1]. Il est amusant de constater qu’en réalité, les plus grandes réticences à reconnaitre la scientificité propre de la criminologie ne proviennent généralement pas de la médecine, ni du droit, mais de la sociologie ou de la psychologie, lesquelles ont souffert du même déficit de reconnaissance et sont encore...
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Sophie André


Auteur

Sophie André est criminologue, chargée de cours (ULiège)
Elle a consacré son mémoire de master à la pénologie, soit à la réflexion sur le sens de la peine. Un premier contrat de recherche oriente ses travaux vers la “délinquance environnementale”, de la petite incivilité (dépôt d’immondices par des particuliers dans les bois, par exemple) jusqu’à des formes de criminalité plus graves, quand des déchets toxiques sont déversés dans les cours d’eau, par exemple.
Sophie André décide ensuite d’entamer un doctorat sur la problématique de la prostitution qu’elle envisage sous un triple point de vue, historique, légal et sociétal. Parallèlement, elle suit un certificat en victimologie et mène plusieurs recherches sur la criminalité organisée ou sur la mortalité par arme à feu.