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En rupture de ban : formes de conjugalités audacieuses dans l’Angleterre victorienne…

ABO Numéro 07 – 2021 coupleféminismefemme - par Martine Monacelli -

L’ère victorienne est marquée par les premiers mouvements d’émancipation des femmes et la reconnaissance progressive de leurs droits civils. Parmi les manifestations de ce qui prendra le nom de féminisme à partir de 1894 [3], l’éclosion de formes de conjugalités audacieuses (à la suite de précédents notoires au siècle précédent, comme la relation que proposa Mary Wollstonecraft au peintre Henry Fuseli [4]) est une singularité remarquable peu soulignée. Mais au XIXe siècle ce qui attire un nombre grandissant de couples militants est moins l’adoption d’un mode de vie sulfureux que la recherche d’un idéal sociétal plus égalitaire.

Mus par le même désir de transformer en profondeur les relations entre les sexes, à commencer par l’institution du mariage, les couples militants cherchent à s’affranchir progressivement des normes sociales et revendiquent une plus grande liberté amoureuse, voire optent plus radicalement pour le concubinage ou l’union libre. En 1888, le phénomène envahit la littérature : le roman de Sarah Grand, Idealia, suivi par The Heavenly Twin (1893), puis The Beth Book (1897), s’attaque de front à la moralité sexuelle du « deux poids, deux mesures [1] » et aux...
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Martine Monacelli


Auteur

professeure émérite des Universités, artiste plasticienne sous le nom de Louise Caroline et descendante de drapiers niçois. Elle travaille le tissu industriel encré, www.louise-caroline.weebly.com