Les écoles francophones bruxelloises recevraient proportionnellement plus de moyens. Certains en veulent pour preuve l’impact plus important dans les dix-neuf communes de politiques telles que l’encadrement différencié. Ce genre de raccourci ne contribue qu’à approfondir un peu plus les malentendus entre Wallons et Bruxellois. Une estimation de l’ensemble des dépenses d’enseignement via l’objectivation des taux d’encadrement montre que ceux-ci sont en réalité plus défavorables en moyenne à Bruxelles qu’en Wallonie. Cette différence se chiffre à plus de 1 600 équivalents temps plein dont Bruxelles aurait bénéficié si on lui appliquait le taux wallon. Cette situation est probablement due à un effet « écoles de petite taille », privilégiant les zones rurales aux zones urbaines. Rien de plus légitime que de rencontrer ces besoins particuliers à condition que ceux d’autres zones soient également reconnus. Et à Bruxelles, le défi scolaire est immense. Derrière ces enjeux, Wallons et Bruxellois sont confrontés à l’écueil plus global d’une fédéralisation qui a manqué une réelle décentralisation. Des statistiques argumentées permettront-elles d’entamer plus sereinement le débat ?