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Du manque de franchise de Jérôme Cahuzac

ABO Numéro 09 Septembre 2013 - par Nathalie Frogneux -

Une obstination suicidaire, au prix d’un manque radical des réalités et des conséquences, apparait chez Jérôme Cahuzac, qui aime se battre en politique comme dans sa pratique sportive. En effet, Cahuzac semble aveugle au fait que sa stratégie est suicidaire sur le plan social et politique. Le 3 avril 2013, le ministre délégué au Budget du gouvernement de Jean-Marc Ayrault passe aux aveux après quatre mois de déni et de mensonges : il détient bien un compte non déclaré à l’étranger. Mais pourquoi donc s’est-il ainsi enferré pendant quatre longs mois dans une piètre défense ? Cette affaire est très compliquée, mais l’on peut tenter d’éclairer une de ses dimensions : un écart par rapport au monde.

«  Finalement la vérité impuissante n’est-elle pas aussi méprisable que le pouvoir insoucieux de la vérité ?  » H. Arendt, La crise de la culture, p. 290. Notre hypothèse est que Cahuzac a substitué, d’une part, à la sincérité une force de convaincre exceptionnelle et, d’autre part, qu’il a pensé que cette fausse sincérité pouvait le dédouaner de toute franchise, faisant fi des conditions non subjectives dans lesquelles elle s’exprimait [1]. Son hubris consistait à penser que sa sincérité feinte, mais assise sur une réussite dans tous les domaines (politique,...
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Nathalie Frogneux


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