Une série de recherches coordonnées aux États-Unis par l’International Forum for Democratic Studies offre une réflexion provocante et stimulante, que personne n’aurait sans doute osée sur le vieux continent, tant le propos est délicat. Il s’agit de tenter sans détour de répondre à la question : quel est aujourd’hui le noyau dur de l’antidémocratie sur la planète, est-ce l’islam ou la civilisation arabe ? On peut tirer un certain nombre d’enseignements de ces travaux qui, cependant, posent mal la question au risque de stigmatiser inutilement les pays arabo-musulmans. En effet, mettre sur le même pied tous les pays arabes ou musulmans va à l’encontre d’une analyse fine de réalités différenciées et risque de fournir le motif d’interventions à l’emporte-pièce alors qu’il faudrait privilégier des solutions modestes : la démocratie n’est pas un modèle en kit qu’il suffit de transposer.