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Défense des droits des femmes. La voix oubliée des hommes

ABO Numéro 2 - 2020 Droit des femmesféminismehomme et féminisme - par Martine Monacelli -

Si des motivations intimes ont poussé plus d’un homme à se battre pour les droits des femmes, leur engagement intellectuel dans ce combat va bien au-delà du cadre des simples intérêts personnels. L’importance de la contribution de la pensée radicale et libérale aux XVIIIe et XIXe siècles à la naissance des mouvements d’émancipation féminine, et la part des élites masculines dans l’évolution de la condition féminine ne sont plus à démontrer [2]. Cet article propose de (re)découvrir quelques-unes des voix masculines qui ont joué un rôle indéniable dans l’architecture du féminisme. Bien que d’appartenances politiques, sociales, sexuelles ou religieuses très diverses, voire opposées, les hommes que nous allons évoquer ici étaient unis par un même désir de mettre fin à la non-existence juridique de la femme, de participer à la mise en place d’un nouvel ordre social progressiste et foncièrement égalitaire. De quoi conforter tous ceux qui, aujourd’hui, sans être femmes, se revendiquent « féministes ».

L’émancipation des femmes dans nos sociétés occidentales, processus qui s’est déroulé de manière sporadique et non linéaire, est le résultat d’un héritage idéologique qui prend sa source au XVIe siècle. Mais c’est en Angleterre, à partir du milieu du XIXe siècle, et à la faveur d’un faisceau de forces réformistes et progressistes qui s’incarnent, pendant plusieurs années, dans divers mouvements radicaux en pleine expansion, que les premières associations militantes de défense des droits des femmes voient le jour. Bien qu’ils ne fassent pas de l’égalité des...
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Martine Monacelli


Auteur

professeure émérite des Universités, artiste plasticienne sous le nom de Louise Caroline et descendante de drapiers niçois. Elle travaille le tissu industriel encré, www.louise-caroline.weebly.com