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De la traite arabo-musulmane à la négrophobie contemporaine

Numéro 2 - 2018 - Domination Esclavage Maghreb Migrant par Azzedine Hajji

avril 2018

Les images font froid dans le dos, elles semblent tout droit sur­gir d’une autre époque. Elles ont été prises en 2017 pour­tant, en Libye. On y voit des migrants nigé­rians réduits à l’état d’esclave et ven­dus comme du bétail. Leur dif­fu­sion au mois de novembre der­nier a pro­vo­qué l’indignation à tra­vers le monde, les Nations unies, l’Union afri­caine et […]

Le Mois

Les images font froid dans le dos, elles semblent tout droit sur­gir d’une autre époque. Elles ont été prises en 2017 pour­tant, en Libye. On y voit des migrants nigé­rians réduits à l’état d’esclave et ven­dus comme du bétail. Leur dif­fu­sion au mois de novembre der­nier a pro­vo­qué l’indignation à tra­vers le monde, les Nations unies, l’Union afri­caine et l’Union euro­péenne condam­nant des actes into­lé­rables. Ces faits n’étaient cepen­dant pas neufs et avaient déjà été plu­sieurs fois signa­lés aupa­ra­vant par des orga­ni­sa­tions huma­ni­taires telles que Méde­cins sans fron­tières1 ou par des ins­ti­tu­tions comme l’Organisation inter­na­tio­nale pour les migra­tions2. Dans un rap­port récent3, Amnes­ty Inter­na­tio­nal explique même de quelle manière les poli­tiques migra­toires euro­péennes contri­buent à ren­for­cer les mal­trai­tances envers les migrant·e·s subsaharien·ne·s en Libye. Obsé­dés par leur volon­té de limi­ter les afflux, les gou­ver­ne­ments euro­péens coopèrent avec les auto­ri­tés libyennes afin de limi­ter les ten­ta­tives de tra­ver­sée de la Médi­ter­ra­née. Cette col­la­bo­ra­tion se maté­ria­lise notam­ment par la four­ni­ture de maté­riels aux garde-côtes libyens pour amé­lio­rer leur capa­ci­té de contrôle ; elle passe éga­le­ment par une assis­tance dans la ges­tion des centres libyens de déten­tion où crou­pissent plus de vingt-mille per­sonnes en séjour illé­gal. Ces mesures se sont avé­rées « effi­caces » pour endi­guer dans une cer­taine mesure l’arrivée de migrant·e·s sur les côtes ita­liennes4 et dimi­nuer de ce fait le nombre de décès dus à la tra­ver­sée de la Médi­ter­ra­née. Pour autant le cau­che­mar migra­toire n’a pas dis­pa­ru, seul son centre de gra­vi­té a été quelque peu dépla­cé des pro­fon­deurs de la mer vers l’intérieur des terres libyennes et ses mar­chés aux esclaves. En matière de droits des migrant·e·s, en par­ti­cu­lier des réfugié·e·s, la Libye est en effet très loin de res­pec­ter ses obli­ga­tions (notam­ment envers l’Union afri­caine). Bien qu’inscrit dans la décla­ra­tion consti­tu­tion­nelle de 2011, le droit d’asile n’a pas été trans­po­sé dans la légis­la­tion natio­nale et n’est donc pas appli­qué. Par ailleurs, la Libye refuse de longue date de signer la Conven­tion de l’ONU rela­tive au sta­tut des réfugié·e·s, et elle ne recon­nait pas offi­ciel­le­ment la pré­sence de l’agence des Nations unies pour les réfu­giés (le HCR). En exter­na­li­sant la ges­tion de leurs fron­tières en Libye, les États euro­péens pro­voquent par consé­quent un accrois­se­ment impor­tant de la pré­sence des migrant·e·s dans un pays qui ne leur offre pas de garan­tie réelle de pro­tec­tion. Ils sous-traitent ain­si cette ques­tion poli­tique en empê­chant un maxi­mum de migrant·e·s de fou­ler leur ter­ri­toire. De la sorte, ils se lavent les mains du sort de mil­liers de per­sonnes dans un État tiers où ils se gar­de­ront bien évi­dem­ment d’intervenir par « res­pect » de sa sou­ve­rai­ne­té. Mais ce fai­sant, et au vu du chaos qui règne en Libye, ils mettent ces popu­la­tions vul­né­rables à la mer­ci de la pré­da­tion des auto­ri­tés et des divers groupes cri­mi­nels qui y sévissent (déten­tion arbi­traire, racket, prise d’otage, demande de ran­çon, tra­vail for­cé, etc.).

Une négrophobie enracinée dans l’histoire du Maghreb

Si la res­pon­sa­bi­li­té poli­tique des États euro­péens est écra­sante dans l’irruption de cette situa­tion, elle est éga­le­ment tri­bu­taire de la confi­gu­ra­tion socio­po­li­tique de la socié­té libyenne. Les vio­lences envers les migrant·e·s, sin­gu­liè­re­ment ceux et celles pro­ve­nant d’Afrique sub­sa­ha­rienne, scandent depuis plu­sieurs décen­nies la poli­tique libyenne. Au début des années 2000, par exemple, au moment où le pays sor­tait de l’embargo impo­sé par l’ONU, des émeutes « popu­laires » fai­saient des cen­taines de morts par­mi les migrant·e·s subsaharien·ne·s. En réac­tion, les auto­ri­tés ont pro­cé­dé à l’expulsion mas­sive de ces groupes5. La Libye est cepen­dant loin d’être une excep­tion au sein des pays d’Afrique du Nord. Dans les médias magh­ré­bins, les dis­cours hai­neux qui tendent à les cri­mi­na­li­ser sont légion6, et on peut évo­quer à cet égard le cas emblé­ma­tique de la Une du maga­zine Maroc Heb­do en 2012 qui titrait « Le péril noir » (pho­to choc à l’appui) pour dénon­cer la menace que l’immigration sub­sa­ha­rienne repré­sen­te­rait pour le royaume maro­cain. Mais les vio­lences ne se limitent pas seule­ment aux dis­cours, les agres­sions ver­bales et phy­siques n’étant pas excep­tion­nelles. Au Maroc par exemple, les Subsaharien·ne·s se font régu­liè­re­ment insul­ter dans l’espace public (notam­ment en étant trai­tés d’esclaves)7. Des asso­cia­tions de défense des droits humains dénoncent éga­le­ment des bru­ta­li­tés régu­lières à leur encontre de la part des pou­voirs publics ou de grou­pe­ments d’individus, qui abou­tissent par­fois à des meurtres8. À Oran en Algé­rie, une Came­rou­naise ayant subi un viol en novembre 2015 a vu sa plainte ne pas être trai­tée par les auto­ri­tés (dans un pre­mier temps en tout cas, avant que des mou­ve­ments de soli­da­ri­té ne les fassent plier) sous pré­texte qu’elle n’était pas musul­mane et n’avait pas de papiers de séjour en règle9.

Pour mieux com­prendre les res­sorts de cette situa­tion, et notam­ment la per­sis­tance des pra­tiques « modernes » d’esclavage, un détour par cer­taines périodes his­to­riques n’est pas inutile. L’histoire de la traite orien­tale des Noir·e·s est en effet éclai­rante à ce sujet. Du VIIe siècle jusqu’au début du XXe, ce sont des mil­lions d’hommes et de femmes qui ont ain­si été réduit·e·s en escla­vage et qui ont fait l’objet d’un com­merce dans nombre de pays ara­bo-musul­mans. Plu­sieurs routes com­mer­ciales trans­sa­ha­riennes par­tant d’Afrique sub­sa­ha­rienne abou­tis­saient au Magh­reb avec beau­coup d’esclaves par­mi leurs « mar­chan­dises »10. Les captif·ve·s rem­plis­saient diverses fonc­tions telles que domes­tiques, concu­bines, eunuques, ouvriers agri­coles, sol­dats, etc. Leurs condi­tions de vie pou­vaient être extrê­me­ment dif­fi­ciles et entrai­ner des taux de mor­ta­li­té par­fois très éle­vés11. Une des spé­ci­fi­ci­tés du sys­tème escla­va­giste orien­tal était de ne pas avoir favo­ri­sé l’établissement de com­mu­nau­tés d’esclaves pérennes, d’où la néces­si­té de raz­zias régu­lières pour conser­ver des effec­tifs suf­fi­sants12. Par ailleurs, alors que le XIXe siècle a vu une lente période d’abolition de l’esclavage occi­den­tal13, la traite orien­tale a au contraire connu une aug­men­ta­tion14. Les sché­mas de la domi­na­tion se révèlent ain­si com­plexes. Bien qu’ils soient nom­breux à avoir subi le joug colo­nial occi­den­tal, cela n’a pas empê­ché plu­sieurs pays ara­bo-musul­mans de pra­ti­quer diverses formes d’oppression radi­cale à l’encontre de popu­la­tions encore plus vul­né­rables. Une vision plus glo­bale de l’histoire ne peut donc qu’encourager à se défaire de tout essen­tia­lisme : « l’Occidental », pas plus que « l’Arabe », « le Noir », etc. ne sau­raient être par nature d’éternels oppres­seurs ou à contra­rio d’inéluctables vic­times. Un tel argu­ment ne sau­rait néan­moins ali­men­ter le mou­lin du rela­ti­visme et accré­di­ter l’idée que, au fond, puisque per­sonne n’a le mono­pole théo­rique de l’oppression, nul n’en porte alors la res­pon­sa­bi­li­té concer­nant des faits. Bien que les peuples arabes aient pra­ti­qué mas­si­ve­ment l’esclavage des Noir·e·s, ils ne méri­taient donc pas d’être colo­ni­sés ; bien que cer­tains peuples sub­sa­ha­riens aient pu en faire autant, les traites occi­den­tales et orien­tales n’en étaient pas pour autant légitimes.

Une affirmation identitaire qui alimente la négation de l’Autre

Pour des Belges d’ascendance magh­ré­bine, ces consta­ta­tions peuvent paraitre loin­taines et abs­traites. La pré­sence simul­ta­née de groupes et d’individus afro-des­cen­dants en Bel­gique rend tou­te­fois pré­gnantes les inter­ro­ga­tions qu’elle sus­cite. L’exemple du film Black, coréa­li­sé en 2015 par deux Belges d’origine maro­caine15 et truf­fé de sté­réo­types racistes envers les per­sonnes noires de peau, illustre la réa­li­té de la négro­pho­bie chez nous16. Se pose dès lors la ques­tion de l’attitude que ces Belges sont sus­cep­tibles d’adopter face au constat de cette réa­li­té. Pour­rait-on les voir affir­mer, pour reprendre un dis­cours du can­di­dat répu­bli­cain à la der­nière élec­tion pré­si­den­tielle fran­çaise17, que « Non, le Maroc ou l’Islam ne sont pas cou­pables d’avoir vou­lu faire “par­ta­ger” leur culture aux peuples d’Afrique et que, non, ils n’ont pas inven­té l’esclavage ! » Pour­rait-on les voir s’offusquer des injonc­tions à la « repen­tance » qui les ren­draient per­son­nel­le­ment cou­pables des mal­trai­tances com­mises par leurs ancêtres ? Les ver­rait-on évo­quer les splen­deurs pas­sées de la civi­li­sa­tion de l’Al-Andalus afin d’occulter la bru­ta­li­té du sys­tème social sur laquelle elle s’est pour­tant bâtie ? Se mettront-ils·elles à van­ter les aspects « posi­tifs » des apports civi­li­sa­tion­nels dont auraient béné­fi­cié les peuples sub­sa­ha­riens pour mini­mi­ser l’impact du sys­tème escla­va­giste ? Après tout, la doc­trine isla­mique ortho­doxe limite théo­ri­que­ment le recours à la pra­tique de l’esclavage et encou­rage même l’affranchissement des esclaves. Mais outre qu’elle n’interdit pas for­mel­le­ment l’asservissement d’un être humain par un autre, l’expansion musul­mane en a favo­ri­sé le com­merce dans les faits18. Fau­drait-il consi­dé­rer pour autant la recon­nais­sance de cette réa­li­té comme une attaque por­tée contre les iden­ti­tés ara­bo-musul­manes ? Ver­rait-on ceux et celles qui se réclament de cette foi ripos­ter par le déni farouche de la vio­lence qui s’est déver­sée sur autrui durant des siècles ? À l’image de cette hagio­gra­phie fran­çaise qui jus­ti­fie la conquête de l’Algérie par la résis­tance qui a été oppo­sée à la France, elle se serait alors vu « obli­gée » de ne plus se conten­ter d’en conqué­rir le seul lit­to­ral19. Sur la base d’un tel rai­son­ne­ment, rien n’empêcherait certain·e·s de pré­tendre que, si les peuples afri­cains ne s’étaient pas lais­sé gen­ti­ment conver­tir à l’islam, une par­tie de leur popu­la­tion n’aurait pas été ponc­tion­née pour être réduite en esclavage…

Dans la même veine, que pen­ser de cet argu­ment sou­vent enten­du qui mini­mise l’impact de la traite (orien­tale et occi­den­tale) par l’existence d’un escla­vage intra-afri­cain ? Cette dilu­tion de la res­pon­sa­bi­li­té est en fait sous-ten­due par un rela­ti­visme cultu­rel qui ne dit pas son nom. Les pra­tiques escla­va­gistes anciennes ne seraient pas condam­nables car elles s’inscrivaient dans la nor­ma­li­té de leur époque. Tou·te·s ceux et celles qui cherchent à en rele­ver le carac­tère violent se ren­draient donc cou­pables d’anachronisme en trans­po­sant des normes qui ne pren­draient sens que dans un contexte contem­po­rain. Adop­ter une telle posi­tion serait pour­tant faire preuve d’un mépris abso­lu envers ceux et celles qui ont per­son­nel­le­ment subi le joug escla­va­giste. Ces per­sonnes trou­vaient-elles « nor­mal » d’être alié­nées et de se voir réduites à l’état de choses sou­mises au droit de pro­prié­té ? Fau­drait-il croire à la suite d’Aristote que la nature pro­fonde de cer­tains groupes humains est qu’ils soient pré­des­ti­nés à l’esclavage20 ? Il n’en est rien car ces hommes et ces femmes se sont révolté·e·s contre le sys­tème escla­va­giste quand ils·elles en avaient la pos­si­bi­li­té. L’exemple emblé­ma­tique des révoltes « Zandj » en Méso­po­ta­mie, entre la fin des VIIe et IXe siècles, l’illustre bien21. Plu­tôt que d’interpréter l’histoire à tra­vers les normes domi­nantes de ces époques, pour­quoi ne pas les sai­sir à la lumière des motifs qui ont pous­sé ces groupes oppri­més à s’insurger contre leur ser­vi­tude ? Peut-être tout sim­ple­ment parce que, si ces luttes étaient naguère illé­gi­times, résis­ter aujourd’hui aux formes contem­po­raines de domi­na­tion le serait quelque part aus­si… Si les enjeux mémo­riels sont si pré­gnants, s’ils pro­voquent des débats aus­si vifs, c’est donc pro­ba­ble­ment qu’ils révèlent sous un autre jour la réa­li­té des luttes sociales actuelles. On com­prend donc pour­quoi toute cette rhé­to­rique vise fina­le­ment à sus­ci­ter le res­sen­ti­ment iden­ti­taire en fai­sant pas­ser toute conscience cri­tique de son pas­sé pour une forme d’humiliation.

Ce à quoi invite ce texte qui vise les entre­pre­neurs de morale iden­ti­taire de tous bords est donc à une lec­ture poli­tique de l’histoire car les consé­quences de cer­tains évè­ne­ments pas­sés conti­nuent à peser lour­de­ment sur la struc­ture des rap­ports sociaux22. Pas ques­tion pour autant de « repen­tance » ou autre excuse, ce ne serait qu’une autre manière d’évacuer hâti­ve­ment un pas­sé qui dérange. Ce dont il est ques­tion avant tout est de ces­ser d’occulter cer­taines facettes de l’histoire et de recon­naitre qu’elles ont des choses à nous dire sur notre pré­sent et notre ave­nir. Qu’elles soient déplai­santes à entendre les rendent d’autant plus néces­saires car elles poussent à s’interroger sur cer­taines contra­dic­tions rela­tives aux valeurs aux­quelles on déclare adhé­rer. Si l’islam était une reli­gion tolé­rante, pour­quoi son expan­sion aurait-elle ain­si favo­ri­sé la traite des esclaves23 ? Et par corol­laire, pour­quoi par­mi nombre d’arabo-musulmans tolère-t-on encore aujourd’hui la négro­pho­bie ? Quelle valeur aurait un anti­ra­cisme sélec­tif qui s’attacherait à com­battre la xéno­pho­bie envers les Arabo-musulman·e·s tout en occul­tant le racisme envers les afro-descendant·e·s ? Qui espère-t-on ain­si convaincre de la néces­si­té de lut­ter contre le racisme et les dis­cri­mi­na­tions si cette lutte appa­rait d’emblée comme biai­sée ? Adop­ter un point de vue cri­tique sur sa propre his­toire ne revient donc pas à défor­cer ses propres valeurs. Bien au contraire, c’est en rusant avec elles, comme disait Césaire, par le refus d’un exa­men cri­tique que l’on scie la branche sur laquelle elles sont assises. Et en les ins­tru­men­ta­li­sant pour le contraire de ce qu’elles sont, à des fins de domi­na­tion sociale, on contri­bue bien plus sur­ement à leur anéan­tis­se­ment que n’importe quel sup­po­sé péril civi­li­sa­tion­nel ou identitaire.

  1. Liu J., « Les gou­ver­ne­ments euro­péens ali­mentent le busi­ness de la souf­france en Lybie », Le Soir, 7 sep­tembre 2017.
  2. Dépêche de l’AFP, 24 novembre 2017, « Escla­vage en Libye : “tout le monde savait”, dénoncent ONG et ana­lystes ».
  3. Amnes­ty Inter­na­tio­nal, « Libye. Un obs­cur réseau de com­pli­ci­tés. Vio­lences contre les réfu­giés et les migrants qui cherchent à se rendre en Europe ».
  4. Amnes­ty estime la baisse à 67 % durant le second semestre 2017 dans son rapport.
  5. Ben­saâd A., « L’immigration en Libye : une res­source et la diver­si­té de ses usages », Poli­tique afri­caine, 2012/1 (n° 125), p. 83 – 103.
  6. Tem­la­li Y., « Les migra­tions sub­sa­ha­riennes dans la presse quo­ti­dienne algé­rienne », Confluences Médi­ter­ra­née, 2013/4 (n° 87), p. 149 – 162.
  7. Bâ B., « Dans la peau d’un noir au Maroc », Slate Afrique, 13 novembre 2012.
  8. Com­mu­ni­qué de presse du Gadem, 1er juillet 2015, « Tan­ger-quar­tier Bou­kha­lef : Opé­ra­tion d’évacuation dis­cri­mi­na­toire contre les Noirs non res­sor­tis­sants ».
  9. Daoud K., « Être noir en Algé­rie », Jeune Afrique, 17 mai 2016.
  10. Pétré-Gre­nouilleau O., Les traites négrières. Essai d’histoire glo­bale, Gal­li­mard, 2004, p. 113 – 118.
  11. Ibid., p. 444 – 452.
  12. Ibid., p. 454.
  13. Sans que cesse pour autant l’assujettissement qui pren­dra pro­gres­si­ve­ment une forme pro­pre­ment coloniale.
  14. Pétré-Gre­nouilleau O., op. cit., p. 151 – 156.
  15. Il s’agit d’Adil El Arbi et de Bilall Fal­lah. Il est à pré­ci­ser que le scé­na­rio est tiré d’un roman écrit par Dirk Bracke.
  16. Demart S. et Robert M.-T., « Le film Black : un cock­tail de racisme post­co­lo­nial ! », La Libre Bel­gique, 23 novembre 2015.
  17. Fillon F., « Je veux faire pour les Fran­çais ! », dis­cours du 28 aout 2016 à Sablé-sur-Sarthe (en par­ti­cu­lier à par­tir de 6’50’’).
  18. Pétré-Gre­nouilleau O., op. cit., p. 26 – 34.
  19. Lefeuvre D., Pour en finir avec la repen­tance colo­niale, Flam­ma­rion, 2006, p. 21 – 23.
  20. Lévy E., « La théo­rie aris­to­té­li­cienne de l’esclavage et ses contra­dic­tions », dans M.-M. Mac­toux, E. Geny (Éds), Mélanges Pierre Lévêque, Tome 3, Anthro­po­lo­gie et socié­té (p. 197 – 213), uni­ver­si­té de Franche-Com­té, 1987.
  21. Popo­vic A., « La révolte des Zandj, esclaves noirs impor­tés en Méso­po­ta­mie », Cahiers de la Médi­ter­ra­née, 2002 (n°65), p. 159 – 167.
  22. Voir à ce pro­pos le dos­sier « Han­tise (dé)coloniale », La Revue nou­velle, n° 1/2018.
  23. On pour­rait dire de même que si la Bel­gique avait vou­lu défendre les valeurs de liber­té en déli­vrant les Congolais·es de l’esclavage des Arabes, pour­quoi les aurait-elle ensuite privé·e·s de leur auto-déter­mi­na­tion pour les exploi­ter par le tra­vail forcé ?

Azzedine Hajji


Auteur

Azzedine Hajji est codirecteur de {La Revue nouvelle}, assistant-doctorant en sciences psychologiques et de l’éducation à l’université libre de Bruxelles. Il a été auparavant professeur de mathématiques dans l’enseignement secondaire, et psychopédagogue en Haute École dans le cadre de la formation initiale d’enseignant·e·s du secondaire. Ses sujets de recherche portent principalement sur les questions d’éducation et de formation, en particulier les inégalités socio-scolaires dans leurs dimensions pédagogiques, didactiques et structurelles. Les questions de racialité et de colonialité constituent également un objet de réflexion et d’action qui le préoccupent depuis plus de quinze ans.