La santé mentale, jadis réservée à ses spécialistes, est aujourd’hui
un révélateur extrêmement puissant des nouvelles formes d’action
sociale dans les sociétés postindustrielles. L’extension même du
champ, la prolifération des offres et des demandes témoigne de
son importance. Cette place nouvelle de la « question mentale »
est étroitement liée à la « nouvelle question sociale ». Des notions
aussi structurantes que la distinction entre contrôle et émancipation,
ou la notion même de pauvreté ont changé. En tout cas, une
nouvelle forme d’action publique commence à prendre forme sous
nos yeux, lourde de conflits potentiels (notamment autour des critères
d’évaluation).