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Carsid Charleroi : nouveau coup dur pour la sidérurgie en Wallonie

Numéro 05/6 Mai-Juin 2012 par Michel Capron

juin 2012

L’annonce, le 28 mars der­nier, de l’intention du groupe Dufer­co de fer­mer défi­ni­ti­ve­ment le haut-four­­neau de Car­sid à Mar­ci­nelle est assu­ré­ment une mau­vaise nou­velle pour le sec­teur sidé­rur­gique en Wal­lo­nie. Pour son patron, Anto­nio Goz­zi, cette annonce signi­fie clai­re­ment un échec : après plu­sieurs ten­ta­tives tous azi­muts pour trou­ver un opé­ra­teur indus­triel prêt à reprendre cet outil pour […]

L’annonce, le 28 mars der­nier, de l’intention du groupe Dufer­co de fer­mer défi­ni­ti­ve­ment le haut-four­neau de Car­sid à Mar­ci­nelle est assu­ré­ment une mau­vaise nou­velle pour le sec­teur sidé­rur­gique en Wal­lo­nie. Pour son patron, Anto­nio Goz­zi, cette annonce signi­fie clai­re­ment un échec : après plu­sieurs ten­ta­tives tous azi­muts pour trou­ver un opé­ra­teur indus­triel prêt à reprendre cet outil pour 1 euro, il s’est vu contraint de jeter l’éponge. Au vu de la conjonc­ture sidé­rur­gique dégra­dée en Europe de l’ouest (avec une sur­ca­pa­ci­té de pro­duc­tion de 50 mil­lions de tonnes pour une pro­duc­tion effec­tive de quelque 170 mil­lions de tonnes en 2010) et de la fai­blesse des prix de vente face à une demande au mieux stag­nante, aucun sidé­rur­giste n’a vou­lu ten­ter une aven­ture mani­fes­te­ment trop ris­quée. La fin annon­cée des hauts-four­neaux en Wal­lo­nie ne signi­fie tou­te­fois pas la fin de toute acti­vi­té sidé­rur­gique sur notre ter­ri­toire. C’est néan­moins une très mau­vaise nou­velle pour les 1000 tra­vailleurs et leur famille, tout comme elle pèse sur le sort des tra­vailleurs des entre­prises sous-trai­tantes de la région.

Je me pro­pose tout d’abord de reve­nir sur l’évolution qui a fina­le­ment ame­né la mise sous cocon de Car­sid le 11 novembre 2008. Dès ce moment, Car­sid s’est retrou­vé dans une situa­tion pré­caire et qua­si inex­tri­cable. Il existe cepen­dant encore des entre­prises sidé­rur­giques sus­cep­tibles d’assurer un ave­nir au sec­teur de l’acier en Wallonie.

Création en 2001 puis déclin en 2008

Car­sid sa est née d’un accord entre les groupes Dufer­co et Usi­nor en 2001. Dufer­co a repris, sous cette déno­mi­na­tion, la ges­tion de la phase à chaud de Mar­ci­nelle qu’Usinor puis Arce­lor ont jugé excé­den­taire. Dis­po­sant d’un haut-four­neau (le HF4) des­ti­né à ali­men­ter en brames (les demi-pro­duits sidé­rur­giques plats) Dufer­co Cla­becq (dont le haut-four­neau a été éteint fin 2001) et Dufer­co La Lou­vière, et d’une acié­rie élec­trique ali­men­tant en brames le lami­noir à chaud d’Arcelor, Car­lam, à Châ­telet, Car­sid a fonc­tion­né ain­si jusqu’en 2004, moment où Dufer­co en a pris le contrôle total.

Simul­ta­né­ment, Arce­lor a inves­ti dans la créa­tion d’une acié­rie élec­trique à Châ­te­let, Cari­nox, des­ti­née à ali­men­ter Car­lam en brames inox. Dufer­co a dès lors pro­cé­dé au déman­tè­le­ment de son acié­rie élec­trique, d’ailleurs sujette à plu­sieurs pro­blèmes de fonc­tion­ne­ment. En 2006, le groupe Dufer­co, ne dis­po­sant plus des moyens pour finan­cer son pro­gramme d’investissements, a conclu une alliance (une « joint-ven­ture ») à pari­té avec le groupe russe Novo­li­petsk Steel (NLMK) pour don­ner nais­sance au hol­ding SIF (Steel Invest and Finance). Ce hol­ding cha­peau­tait notam­ment l’ensemble des filiales de Dufer­co en Bel­gique (Car­sid, Cla­becq, La Lou­vière pro­duits plats et longs, les centres de ser­vice acier de Manage et Jemappes), ain­si que deux uni­tés fran­çaises (Beau­tor et Sor­ral-Stras­bourg) assu­rant la pro­duc­tion d’aciers plats revê­tus en aval de Dufer­co La Lou­vière, essen­tiel­le­ment à des­ti­na­tion de l’industrie auto­mo­bile1. Le sou­tien finan­cier de NLMK a notam­ment per­mis la réfec­tion du HF4 en 

2007 et, entre­temps, four­ni à NLMK l’opportunité d’approvisionner en brames les sites de la Lou­vière et Clabecq.

En jan­vier 2008, sif décide de fer­mer la coke­rie de Mar­chienne qui ali­men­tait le HF4. Une déci­sion moti­vée notam­ment par des rai­sons envi­ron­ne­men­tales, qui s’avéra un bien pour les rive­rains, mais une erreur indus­trielle pré­ju­di­ciable à Car­sid, le coke en pro­ve­nance de NLMK étant de piètre qua­li­té. Le retour­ne­ment de la conjonc­ture sidé­rur­gique en 2008 a réduit les acti­vi­tés de Cla­becq et La Lou­vière et pesé sur la pro­duc­tion de Car­sid. Si bien que la direc­tion de sif en est venue à mettre sous cocon le haut-four­neau et toute la phase à chaud le 11 novembre 2008. Leurs 1000 tra­vailleurs ont été mis en chô­mage éco­no­mique pour une durée indé­ter­mi­née, la conjonc­ture sidé­rur­gique ne s’améliorant pas entre 2009 et 2011. Au cours de la période 2007 – 2010, sif a accu­sé une perte glo­bale de 542,5 mil­lions d’euros2 pour un total d’investissements de 349 mil­lions d’euros. Dès avant la mise sous cocon de Car­sid, le par­te­naire russe émet des doutes quant à sa ren­ta­bi­li­té future en esti­mant que le cout de ses brames dépasse de 80 euros la tonne le prix moyen sur le mar­ché, ce qui explique dès lors la mise sous cocon du haut-four­neau. NLMK four­nit dès ce moment des brames à bas prix à La Lou­vière et Cla­becq, ce qui lui conve­nait fort bien étant don­né le sur­plus de brames qu’il avait à écouler.

La reprise sélective de sif par NLMK

Exer­çant son droit de rachat de sif dès la fin 2010, NLMK conclut, après des négo­cia­tions dif­fi­ciles, un accord avec Dufer­co, accord ava­li­sé en avril 2011. NLMK se limite à la reprise des outils « inté­res­sants » : Cla­becq, les pro­duits plats de La Lou­vière et leur aval en France, les centres de ser­vice de Manage et Jemappes, Far­rell et Vero­na Steel. Il laisse à Dufer­co la ges­tion de Car­sid et des pro­duits longs de La Lou­vière (et de sa filiale de tré­fi­le­rie à Tre­bos), soit les outils poten­tiel­le­ment les moins ren­tables. Entre­temps, Anto­nio Goz­zi avait déjà enta­mé des démarches pour trou­ver un opé­ra­teur indus­triel dési­reux de reprendre Car­sid. En avril 2011, il fait état de plu­sieurs repre­neurs inté­res­sés. Il s’agit notam­ment du rela­mi­neur ita­lien Mar­ce­ga­glia, gros pro­duc­teur de bobines, d’un opé­ra­teur ukrai­nien et du rela­mi­neur thaï­lan­dais Saha­vi­riya Steel. Ce der­nier a rache­té, en jan­vier 2011, la coke­rie et le haut-four­neau de Tata Steel, situés à Tees­side en Grande-Bre­tagne. Ce site, d’une capa­ci­té de 3,6 mil­lions de tonnes sera remis en état de marche et moder­ni­sé par Saha­vi­riya Steel avant de com­men­cer à pro­duire effec­ti­ve­ment fin mars 2012. La fai­blesse de la conjonc­ture n’a sans doute pas inci­té le sidé­rur­giste thaï­lan­dais à réité­rer la même opé­ra­tion avec le HF4 (d’une capa­ci­té de 2,2 mil­lions de tonnes). Fina­le­ment, aucun des trois can­di­dats ne donne suite à la pro­po­si­tion d’Antonio Goz­zi. Par après, il a encore été ques­tion d’un sidé­rur­giste chi­nois qui n’a pas non plus concré­ti­sé ses marques d’intérêt. Si bien que, début 2012, Anto­nio Goz­zi n’a tou­jours pas trou­vé de repre­neur. Or le temps presse, car il s’était don­né comme délai ultime juin 2012.

La fermeture de Carsid

Le 28 mars 2012, en conseil d’entreprise extra­or­di­naire, Anto­nio Goz­zi annonce l’intention du groupe Dufer­co de fer­mer défi­ni­ti­ve­ment le HF4 et donc toute la phase à chaud de Car­sid, tout en recon­nais­sant qu’il s’agit là pour lui d’une défaite. La déci­sion de Dufer­co a été anti­ci­pée à la fois du fait de l’absence de repre­neur et parce que le paie­ment du com­plé­ment de chô­mage éco­no­mique, finan­cé jusqu’alors par la vente de quo­tas CO2 excé­den­taires, deve­nait impos­sible étant don­né la forte baisse du prix de ces quo­tas3.

Même s’ils pres­sen­taient cette annonce funeste, les 1.006 tra­vailleurs et leurs délé­gués syn­di­caux accusent dure­ment le coup, pour eux et leur famille, sans comp­ter les effets indi­rects sur les four­nis­seurs et les sous-trai­tants de Car­sid. Une conjonc­ture stag­nant à un faible niveau en Europe de l’ouest, d’importantes sur­ca­pa­ci­tés de pro­duc­tion, les hausses conti­nues des matières pre­mières, la concur­rence des sidé­rur­gistes des pays émer­gents et l’absence de coke­rie, autant d’éléments défa­vo­rables à la reprise de Car­sid mal­gré les efforts déployés par A. Goz­zi. Car­sid se retrouve dès lors sans amont (la coke­rie) et sans aval (les lami­noirs de Cla­becq et La Lou­vière ali­men­tés par NLMK).

Tou­te­fois, dès avril 2011, Dufer­co avait pré­vu un double scé­na­rio. D’une part, dans l’optique d’une reprise du HF4, il parais­sait indis­pen­sable de réfec­tion­ner en par­tie l’ancienne coke­rie via un cofi­nan­ce­ment par les pou­voirs publics wal­lons (la Soge­pa et sa filiale FSIH — Forei­gn Stra­te­gic Invest­ment Hol­ding — qui était déjà inter­ve­nue par des prêts à et des coin­ves­tis­se­ments avec Dufer­co). Dont cout 180 mil­lions d’euros et un délai de dix-huit mois pour la remise en acti­vi­té par­tielle de cette coke­rie dans le res­pect des normes envi­ron­ne­men­tales. Une opé­ra­tion cepen­dant dénuée de sens en l’absence d’un repre­neur pour le haut-four­neau. D’autre part, en cas de non-reprise éven­tuelle, Dufer­co s’engagerait via sa filiale Dufer­co Diver­si­fi­ca­tion à assai­nir les sites pol­lués et à y créer — en l’espace de deux à trois ans — des acti­vi­tés liées notam­ment à la sidé­rur­gie, à l’énergie ou à la logis­tique, mais sans plus de pré­ci­sions, en tablant sur la réaf­fec­ta­tion des moyens finan­ciers pré­vus pour la réfec­tion de la coke­rie. Il fau­dra véri­fier si ce der­nier scé­na­rio, éla­bo­ré il y a un an, est tou­jours d’actualité.

Et maintenant ?

La pre­mière phase d’information et de consul­ta­tion de la pro­cé­dure Renault est enclen­chée, le temps pour les orga­ni­sa­tions syn­di­cales d’obtenir des infor­ma­tions quant aux dis­cus­sions inabou­ties avec les repre­neurs poten­tiels, mais aus­si de pro­po­ser d’éventuelles alter­na­tives à la fer­me­ture de Car­sid. Des syner­gies pour­raient notam­ment être envi­sa­gées avec Ape­ram pour satu­rer le lami­noir de Car­lam, sous-exploi­té à l’heure actuelle et, à par­tir de là, ali­men­ter du moins en par­tie la phase à froid d’ArcelorMittal (AM) à Liège. Cette hypo­thèse requiert tou­te­fois l’accord de la direc­tion d’Aperam, mais aus­si d’AM, ce qui est loin d’être gagné. Il en va de même pour d’éventuelles syner­gies avec AM Indus­teel. Il reste cepen­dant que, dans le cadre d’un éven­tuel redé­mar­rage du HF4 l’absence de coke­rie conti­nue­ra à consti­tuer un han­di­cap. On a éga­le­ment évo­qué l’implantation d’une nou­velle acié­rie élec­trique, mais avec quel finan­ce­ment et quels débou­chés à l’heure actuelle ? Sans doute d’autres pro­po­si­tions vont-elles encore émer­ger : reste à voir dans quelle mesure elles seraient concrétisables.

Par ailleurs, les syn­di­cats ont mul­ti­plié les démarches tant auprès du gou­ver­ne­ment wal­lon que de la ville de Char­le­roi ou de son Comi­té de déve­lop­pe­ment stra­té­gique (regrou­pant les « forces vives » de Char­le­roi). La Région wal­lonne pro­met d’envisager les solu­tions encore pos­sibles. Le 29 mars, le ministre Jean-Claude Mar­court dit avoir reçu des marques d’intérêt de la part d’un groupe asia­tique, mais là aus­si on n’en est qu’au début des infor­ma­tions à four­nir à cet éven­tuel candidat.

En paral­lèle, les orga­ni­sa­tions syn­di­cales visent aus­si à négo­cier un plan social pour les tra­vailleurs de Car­sid. 436 tra­vailleurs ont plus de cin­quante-deux ans et seraient donc pré­pen­sion­nables ; quelque 300 tra­vailleurs devraient obte­nir des primes de départ et 250 tra­vailleurs plus jeunes devraient pou­voir être reclas­sés, du moins tem­po­rai­re­ment, dans des acti­vi­tés d’assainissement du site avant une éven­tuelle recon­ver­sion4. Dufer­co a annon­cé avoir pré­vu 65 mil­lions d’euros pour ce plan social. Celui-ci ne devrait tou­te­fois pas être négo­cié avant la fin de la pre­mière phase de la pro­cé­dure Renault.

Un avenir pour la sidérurgie en Wallonie ?

J’ai déjà évo­qué, à pro­pos de la fer­me­ture de la phase à chaud d’AM-Liège, un ave­nir pos­sible pour des acti­vi­tés sidé­rur­giques en Wal­lo­nie5. La fer­me­ture de Car­sid ne change pas la donne à cet égard. J’ai évo­qué les sidé­rur­gies de « niches » à pro­pos d’AM Indus­teel et de NLMK Cla­becq qui pro­duisent des tôles de moyennes et grandes dimen­sions en acier car­bone, inox, alliages chrome-nickel, à haute résis­tance, très flexibles, à haute valeur ajou­tée, fabri­quées sur mesure pour des clien­tèles spé­ci­fiques (par exemple des cuves pour le trans­port et le sto­ckage de gaz, des tan­kers, des cuves pour pâte à papier, des pipe­lines, des coques de navires, etc.). On peut éga­le­ment tabler, du moins à moyen terme, sur les pro­duits plats de la phase à froid d’AM-Liège6 et sans doute sur la filière de NLMK La Lou­vière, sans oublier Thy-Mar­ci­nelle qui conti­nue à pro­duire du fil machine et des ronds à béton d’excellente qua­li­té. Enfin, l’activité de recherche et déve­lop­pe­ment doit être accen­tuée afin d’engendrer la pro­duc­tion d’aciers dotés de qua­li­tés qui les dis­tinguent des pro­duits de concur­rents œuvrant dans les pays émer­gents. Reste néan­moins l’hypothèque constante liée au fait que les déci­sions concer­nant les sites men­tion­nés dépendent exclu­si­ve­ment de groupes étran­gers dont le but pre­mier est d’améliorer leur ren­ta­bi­li­té glo­bale7.

25 avril 2012

  1. Par la consti­tu­tion de SIF, Dufer­co cédait à NLMK non seule­ment 50 % de ses filiales belges et fran­çaises, mais éga­le­ment de ses filiales amé­ri­caine (Far­rell) et ita­lienne (Vero­na Steel), ce qui lui a rap­por­té 620 mil­lions d’euros. La conven­tion conclue entre Dufer­co et NLMK octroyait au groupe russe la pos­si­bi­li­té de rache­ter la tota­li­té du capi­tal de sif dès la fin 2010.
  2. Soit, glo­ba­le­ment, des béné­fices de 93 mil­lions et de 127 mil­lions d’euros en 2007 et 2008 et des pertes de 712,5 mil­lions et de 50 mil­lions d’euros en 2009 et 2010.
  3. L’objectif de l’octroi de quo­tas CO2 par la Région wal­lonne était de les lier à l’activité sidé­rur­gique. Dufer­co a uti­li­sé, depuis fin 2008, la vente de ses quo­tas pour finan­cer le com­plé­ment de chô­mage éco­no­mique, mais aus­si pour cou­vrir ses couts fixes, entre­te­nir l’outil et hono­rer des contrats de longue durée (notam­ment pour four­nir des gaz indus­triels à Air Liquide), soit au total, selon la direc­tion, une dépense de 150 mil­lions d’euros cou­verte à hau­teur de 134 mil­lions d’euros par la vente de ses quo­tas. S’il y a eu détour­ne­ment de l’objectif ini­tial, ce ne fut sans doute pas dans un but spé­cu­la­tif. Voir Le Soir, 30 mars 2012.
  4. Des embauches seraient par ailleurs pos­sibles sur le site de Char­le­roi Air­port et dans des sec­teurs dépen­dant d’Agoria.
  5. M. Capron, « Liège. Une mort annon­cée pour la sidé­rur­gie à chaud ? », La Revue nou­velle, décembre 2011, p. 6 – 10.
  6. Il serait à cet égard ques­tion qu’AM inves­tisse à Liège dans une pre­mière pro­duc­tion indus­trielle de bobines revê­tues sous vide, un pro­cé­dé mis au point par la socié­té Arceo (déte­nue à 51 % par AM et à 49 % par la Sogepa).
  7. V

Michel Capron


Auteur

Michel Capron était économiste et professeur émérite de la Faculté ouverte de politique économique et sociale ([FOPES) à l'Université catholique de Louvain.