logo
Lancer la vidéo

Burnout, quand l’organisation désagrège l’individu

ABO Numéro 2 - 2020 - par Thomas Lemaigre -

Les situations pathologiques sont souvent d’excellents décodeurs des questions de société, comme si les mutations sociales s’inscrivaient au plus intime de nous. Ainsi, les problèmes nés des interactions entre les fonctionnements des individus et ceux des organisations n’apparaissent nulle part mieux que dans les situations de burnout, le syndrome d’épuisement professionnel. En effet, la recherche des vingt dernières années le décrit comme une maladie de l’adaptation ou du don de soi dont les causes sont à chercher avant tout dans le fonctionnement des organisations. Il s’agit aujourd’hui de faire fonctionner ensemble ces deux niveaux explicatifs au vu du devenir de l’individu contemporain.

« I can’t see the lines I used to think I could read between », Brian Eno, Another Green World [1]. « Une des raisons de mon départ, expliquait Vincent, un ancien de MSF, est que je me suis moi-même épuisé au boulot. J’ai été arrêté une quinzaine de jours par un médecin parce que je n’étais plus physiquement, intellectuellement et psychologiquement en état de travailler. Ça a été un élément déclencheur. Ça prend tellement de place à un moment, c’est quand même bien de se dire “Attention, le reste continue à exister”. Il y a une espèce de phénomène de négation. Vous...
La suite de cet article est réservée aux membres Premium

Thomas Lemaigre


Auteur

Thomas Lemaigre est économiste et journaliste. Il opère depuis 2013 comme chercheur indépendant, spécialisé sur les politiques sociales et éducatives, ainsi que sur les problématiques socio-économiques régionales. Il exerce également des activités de traduction NL>FR et EN>FR. Il est co-fondateur de l’Agence Alter, éditrice, entre autres, du mensuel Alter Echos, qu’il a dirigée jusqu’en 2012. Il enseigne ou a enseigné dans plusieurs Hautes écoles sociales (HE2B, Helha, Henallux).