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Beaucoup d’appelés, mais peu d’élus
Conclusion des articles parus en novembre, décembre 2010 et janvier, février 2011, sous le titre “2010 : un printemps pour les “petits partis”?
Le 13 juin 2010, une vingtaine de partis alternatifs se sont présentés, seuls ou en cartel, devant l’électorat francophone, dans l’espoir de décrocher une représentation parlementaire ou de faire entendre leur voix. Une seule de ces formations, le Parti populaire, est parvenue à obtenir un siège à la Chambre. Elle a atteint ce résultat de haute lutte, grâce à l’apparentement. Il s’ensuit que le paysage politique wallon est moins balkanisé que celui de Flandre, où les partis siégeant dans les assemblées sont plus nombreux.
La volatilité d’une part notable du corps électoral n’en demeure pas moins établie. Cependant, les flux, qui prennent la forme de gains et de pertes de suffrages d’un scrutin à l’autre, s’effectuent surtout entre les quatre formations dominantes. Ils ne bénéficient aux partis alternatifs que dans une moindre mesure.
Comment expliquer la difficulté des « petits partis » à grandir ? La maitrise que les formations établies exercent sur le régime électoral, le mode de scrutin et les voies d’accès aux médias est, certes, un élément à considérer, mais il n’est pas le seul à prendre en compte. Définie en termes de programme, de stratégie d’approche de l’électorat et d’image, l’offre politique qui émane des partis alternatifs est insuffisamment attractive. Dans certains cas, ce déficit est dû à l’histoire tumultueuse de courants éclatés en tendances rivales ou affaiblis par des dissidences en cascade. Dans d’autres situations, le manque de professionnalisme est patent : cartels constitués à la hâte, plateformes peu consistantes, absence de notoriété des candidats, communication décalée par rapport à l’agenda politique ou aux préoccupations des citoyens, insuffisance de la logistique.
En période de crise — financière, économique, sociale et institutionnelle — on a souvent tort de surestimer le potentiel des formations alternatives comme vecteurs de courants protestataires. Le mécontentement des citoyens peut se traduire, sans doute, par des votes émis en faveur de listes radicales ou de nouveaux venus sur la scène électorale. Il prend aussi d’autres formes : absentéisme, vote blanc, bulletin nul. Par ailleurs, toute crise a pour effet d’insécuriser de larges segments de la population. L’aspiration à un retour à la stabilité est fréquemment captée par les partis établis. Le Parti socialiste est passé maitre dans l’exercice de cet art.
À l’extrême gauche et dans la mouvance wallonne radicale, l’émiettement est le principal obstacle à la réalisation de performances significatives. Il ne peut être surmonté que par un regroupement des forces, entrepris in tempore non suspecto, dans la clarté et sur des bases programmatiques solides. En politique, il faut rassembler : la division est source de marginalisation.