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1914 – 1918 : pour aller plus loin…

Numéro 8 Août 2014 par Geneviève Warland

août 2014

Ci-des­sous quelques sug­ges­tions pour vous infor­mer sur la Pre­mière Guerre mon­diale et suivre les acti­vi­tés autour des com­mé­mo­ra­tions du centenaire.

Un site euro­péen ras­semble une liste des mani­fes­ta­tions (com­mé­mo­ra­tions, expo­si­tions, pro­jets) sur la Grande Guerre en Europe et dans le monde : http://100-jahre-erster-weltkrieg.eu.

En ce qui concerne les com­mé­mo­ra­tions en Bel­gique, le por­tail inter­net au niveau fédé­ral en offre la liste : www.be14-18.be.

Pour la Bel­gique fran­co­phone, les infor­ma­tions sont reprises sur www.commemorer14-18.be et, pour la Bel­gique néer­lan­do­phone, sur www.flanders fields. be. De nom­breux sites de villes signalent l’organisation d’évènements au niveau local.

Il est éga­le­ment utile de men­tion­ner le site offi­ciel fran­çais qui ras­semble de nom­breuses infor­ma­tions aux niveaux natio­nal et inter­na­tio­nal : http://centenaire.org/fr.

Par­mi les sites inter­net, Euro­pea­na 1914 – 18 est une plate-forme en onze langues ras­sem­blant des docu­ments et sou­ve­nirs pri­vés de la Grande Guerre venant de toute l’Europe. Elle consti­tue de la sorte une biblio­thèque numé­rique euro­péenne visant à ras­sem­bler les mul­tiples expé­riences de la « catas­trophe sémi­nale du XXe siècle », pour reprendre l’expression de l’historien et diplo­mate amé­ri­cain, George F. Kee­nan, dans son livre The Decline of Bismarck’s Euro­pean Order. Fran­co-Rus­sian Rela­tions, 1875- 1890 (Prin­ce­ton, 1979). Dans le même esprit de consul­ta­tion libre des sources, Euro­pean Film Gate­way se pré­sente comme un « por­tail d’accès aux films, images et textes extraits d’une sélec­tion de trente fonds d’archives ciné­ma­to­gra­phiques euro­péennes ». Enfin, en octobre 2014, une ency­clo­pé­die online de la Pre­mière Guerre mon­diale sera mise en ligne : 1914 – 18 online. Inter­na­tio­nal Ency­clo­pe­dia of the First World War. Ini­tiée par la Freie Uni­ver­sität Ber­lin, cette entre­prise scien­ti­fique inter­na­tio­nale ras­semble les contri­bu­tions de plus de neuf-cents his­to­riens du monde entier sur de nom­breux sujets rela­tifs à la Pre­mière Guerre en Europe et dans le monde. Un puits d’informations et un outil de réfé­rence majeur !

Du côté des films docu­men­taires et séries télé­vi­sées, en voi­ci trois de qua­li­té (dis­po­nibles en DVD). 1914 – 18, l’Histoire belge, conçu et réa­li­sé par Marianne Slusz­ny et Michel Mees, est un docu­men­taire pro­duit par la RTBF : construit de manière chro­no­lo­gique, il pré­sente les moments impor­tants de la Grande Guerre en Bel­gique, à par­tir des lieux de mémoire, d’archives de l’époque ain­si que de la RTBF (en par­ti­cu­lier celle du cin­quan­tième anni­ver­saire avec les témoins vivants) et les éclaire en fai­sant appel à l’expertise d’historiens (voir, en outre, le site très infor­ma­tif de la RTBF sur la Pre­mière Guerre). Du côté néer­lan­do­phone, une série télé­vi­sée connait un franc suc­cès : In Vlaamse vel­den. Elle raconte l’histoire de la guerre et de l’occupation en Bel­gique à tra­vers la famille gan­toise Boes­man et les expé­riences diverses vécues par cinq de ses membres. Il s’agit là d’une émis­sion par­mi d’autres dans la large palette pro­po­sée par la VRT sur la Pre­mière Guerre mon­diale. Enfin, le pro­jet d’Arte et d’ARD, 14 – Tagebü­cher des Ers­ten Welt­krieg [14-jour­naux de la Pre­mière Guerre mon­diale] met en scène la guerre telle qu’elle a été vécue et nar­rée par des civils et des sol­dats de plu­sieurs pays bel­li­gé­rants à l’Ouest et à l’Est de l’Europe. Ce docu-fic­tion, basé sur qua­torze jour­naux d’hommes et de femmes, d’adultes et d’enfants, pose un regard inédit sur l’histoire de la Grande Guerre par l’angle mul­ti­na­tio­nal qui en fait sa richesse.

En ce qui concerne les impri­més, je signa­le­rais la col­lec­tion des Jour­naux de Guerre parais­sant en fran­çais et en néer­lan­dais, et racon­tant l’histoire du pre­mier conflit mon­dial à tra­vers une sélec­tion de jour­naux belges datant de 1914 – 1918. Cette publi­ca­tion du Centre d’études et de docu­men­ta­tion Guerre et Socié­tés contem­po­raines (Cege­so­ma) reprend la presse cen­su­rée, la presse clan­des­tine, les jour­naux édi­tés par des Belges en exil ain­si que des jour­naux de sol­dats sur le front. La réim­pres­sion est accom­pa­gnée d’un fas­ci­cule repla­çant les évè­ne­ments dans leur contexte.

Les expo­si­tions sont mul­tiples, ins­cri­vant la guerre dans un cadre thé­ma­tique géné­ral ou spé­ci­fique, régio­nal ou natio­nal. En Bel­gique, il faut se diri­ger vers le Musée royal de l’armée et d’histoire mili­taire à Bruxelles : « 14 – 18, c’est notre his­toire ». À par­tir du mois d’aout, c’est vers Liège que l’on se tourne : « Liège dans la tour­mente » au Musée de la vie wal­lonne et « J’avais 20 ans en 14 » à la gare de Liège-Guille­mins. À quelques dizaines de kilo­mètres de la ville mosane, la Rhé­na­nie pro­pose un pro­gramme très inté­res­sant et diver­si­fié sous l’intitulé géné­ral : « 1914 – Au cœur de l’Europe. La Rhé­na­nie et la Pre­mière Guerre mon­diale ». Cela pour ne men­tion­ner encore une fois que les ini­tia­tives de grandes dimen­sions qui ne dis­pensent pas de la décou­verte d’expositions plus petites mais non moins dignes d’intérêt.

Les musées et centres d’interprétation consa­crés à la Pre­mière Guerre mon­diale ne sont pas en reste, comme ceux de In Flan­ders Fields à Ypres et de Ploeg­steert dans le Wes­thoek où une visite des cime­tières mili­taires alle­mands, anglais, belges, en voi­ture ou à vélo, s’impose. Près de là, dans la Somme, il ne faut pas man­quer l’His­to­rial de Péronne, à la fois musée, centre de docu­men­ta­tion et centre inter­na­tio­nal de recherche sur 14 – 18.

Nom­breux sont les cir­cuits, guides et dic­tion­naires du patri­moine parus. Je n’en cite­rai que deux. Pour la Wal­lo­nie : Sur les traces de 14 – 18 en Wal­lo­nie, la mémoire du patri­moine, par Daniel Conraads et Domi­nique Nahoé (Ins­ti­tut du patri­moine wal­lon, 2013). Et pour les amou­reux et curieux de Bruxelles : Bruxelles, la mémoire et la guerre (1914 – 2014), par Lau­rence Van Yper­sele, Chan­tal Kes­te­loot et Emma­nuel Debruyne (La renais­sance du livre, 2014).

Last but not least, les paru­tions d’ouvrages sur la Grande Guerre sont plé­tho­riques, qu’il s’agisse de romans, de récits ou de livres his­to­riques. Ils traitent de la guerre en géné­ral ou de cer­tains aspects en par­ti­cu­lier. Cer­tains sont riche­ment illus­trés, d’autres plu­tôt sobres car axés sur l’information : un petit tour dans les librai­ries s’impose ou dans les bou­tiques de musées.

À tous les friands de connais­sances et d’expériences, bonnes lec­tures, bonnes visites et le plein d’images et de sons sur tous les types d’écran ! Car 14 – 18 est un moment déci­sif de l’histoire du XXe siècle, et la guerre n’est mal­heu­reu­se­ment pas sor­tie de l’horizon du XXIe siècle.

Geneviève Warland


Auteur

Geneviève Warland est historienne, philosophe et philologue de formation, une combinaison un peu insolite mais porteuse quand on veut introduire des concepts en histoire et réfléchir à la manière de l’écrire. De 1991 à 2003, elle a enseigné en Allemagne sous des statuts divers, principalement à l’université : Aix-la-Chapelle, Brême, et aussi, par la suite, Francfort/Main et Paderborn. Cette vie un peu aventurière l’a tout de même ramenée en Belgique où elle a travaillé comme assistante en philosophie à l’USL-B et y a soutenu en 2011 une thèse intégrant une approche historique et une approche philosophique sur les usages publics de l’histoire dans la construction des identités nationales et européennes aux tournants des XXè et XXIè siècles. Depuis 2012, elle est professeure invitée à l’UCLouvain pour différents enseignements en relation avec ses domaines de spécialisation : historiographie, communication scientifique et épistémologie de l’histoire, médiation culturelle des savoirs en histoire. De 2014 à 2018, elle a participé à un projet de recherche Brain.be, à la fois interdisciplinaire et interuniversitaire, sur Reconnaissance et ressentiment : expériences et mémoires de la Grande Guerre en Belgique coordonné par Laurence van Ypersele. Elle en a édité les résultats scientifiques dans un livre paru chez Waxmann en 2018 : Experience and Memory of the First World War in Belgium. Comparative and Interdisciplinary Insights.